Ohé! Vitrier! - Ohé! Vitrier!
C'est un cri relativement moderne, les portes et les fenêtres garnies de vitres ne datent, en effet, que du milieu du quinzième siècle.
Jusqu'à cette époque, où fleurissait maître François Villon, les vitres étaient remplacées par de la toile cirée ou du papier huilé. On lit, dans les Comptes de l'argenterie des rois de France, en 1554:
"Deux aunes de toile cirée, dont il a été fait un châssis mis en la chambre de retrait de la dite dame reine au château de Melun.
"Plus quatre châssis en bois à tendre le papier sur les fenêtres de ladite chambre et huilé pour les oindre pour être plus clairs."
Il est prouvé cependant que le moulage du verre était connu en France dès le treizième siècle, mais on ne songea que plus tard à l'employer pour en faire des vitres.
En 1413, la duchesse du Berry s'étant rendue au château de Montpensier, en Auvergne, les fenêtres du dit château furent garnies de toiles cirées, par défaut de verrerie.
Plus de cent cinquante ans après, chose vraiment curieuse, on voit l'intendant de Northumberland proposer de démonter les vitres du château de sa seigneurie pour les mettre à l'abri du vent pendant son absence.
En Ecosse, le palais du roi jusqu'en 1664 n'eut de vitres qu'aux étages supérieurs; les fenêtres du rez-de-chaussée étaient fermées par des volets de bois que l'on ouvrait de temps en temps pour laisser entrer l'air.
Enfin, dernier détail, c'est du règne de Louis Xi que datent les premiers statuts de la communauté des vitriers de Paris.
Le petit Moniteur illustré, 26 février 1889.
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