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jeudi 10 septembre 2015

Guerre d'Amérique.

Guerre d'Amérique.

L'acharnement avec lequel les deux parties continuent la lutte les conduit quelquefois l'un et l'autre à l'emploi de moyens que l'humanité réprouve. Les confédérés du Sud viennent de donner un nouvel exemple de l'oubli de ces notions les plus élémentaires de l'humanité.
Les fédérés du Nord ayant décrété l'organisation de régiments nègres, les confédérés, qui s'obstinent à vouloir tenir les malheureux noirs en dehors de la loi commune, ont imaginé d'opposer à ces nouveaux régiments des bataillons de chiens dressés à la chasse aux nègres-marrons, et qui ont de tout temps causé, par leur férocité, la plus grande terreur aux esclaves fugitifs.
Les chiens lâchés se sont précipités sur les régiments nègres avec furie, et les pauvres noirs se sont trouvé avoir à combattre non-seulement les hommes du Sud, mais encore leurs féroces auxiliaires. Une cause s'aliène les sympathies quand elle a recours à de semblables moyens.



Les nègres, bien loin d'imiter cette conduite sauvage qui appelait pourtant de si légitimes représailles, ont montré dans maintes circonstances qu'ils observaient les devoirs d'humanité qu'oublient leurs anciens maîtres. Aussi, beaucoup d'officiers confédérés fugitifs ou prisonniers trouvent bon accueil dans les huttes de ces pauvres parias qu'ils livrent à la dent de féroces bouledogues. 



Ce n'est pas la première fois que des esclaves donnent des leçons à leurs maîtres.
L'armée du Nord se sert avec beaucoup de succès de nouveaux fours de campagne, montés sur un train de voiture, ce qui permet de faire cuire le pain pendant la marche et d'avoir des provisions fraîches à la moindre halte.



Au milieu de tant d'inventions qui n'ont pour but que la destruction de l'homme, on est heureux de voir de temps à autre surgir une innovation qui allège les souffrances des malheureuses victimes de discordes sanglantes. Ce nouveau four est absolument tel que nous le représentons. Sa simplicité ne fait qu'ajouter à son mérite.
La distribution des lettres en campagne ne se fait pas comme chez nous, par le moyen de vaguemestres. Des bureaux de poste ambulants suivent les différents corps d'armée; comme les bureaux sont ordinairement tenus par des femmes et qu'on ne change rien à leur composition, directrices et employées font campagne comme les cantinières.



Les soldats viennent eux-mêmes réclamer leur correspondance au guichet de ces bureaux ambulants, qui font partie du matériel de campagne.

                                                                                                                                   A. B.

Le Monde illustré, 9 avril 1864.

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