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mercredi 9 septembre 2015

Accident sur le chemin de fer du Nord.

Accident sur le chemin de fer du Nord.

Un nouvel accident vient d'avoir lieu sur le chemin de fer du Nord, près d'Arras.
Nous empruntons les détails ci-dessous au Courrier du Pas de Calais, journal de la localité, qui nous a paru parfaitement informé.
"Un terrible accident a eu lieu hier, dimanche,  sur le chemin de fer du Nord, près du passage à niveau de la route de Bucquoy.
"Le train express n° 5 venant de Paris, attendu à la gare d'Arras à 10 h 35 m. était à environ 200 m. de notre gare, lorsqu'un train spécial de marchandises en sortit se dirigeant sur Amiens. Ce dernier train devait prendre la voie de gauche, une fausse manœuvre d'aiguille l'a portée sur celle de droite par laquelle arrivait le convoi de Paris et les deux trains se sont heurtés violemment.



"Le train n° 5 a été le plus maltraité. Le fourgon aux bagages est monté sur le tender et une berline de première classe, par suite de l'impulsion de la vitesse acquise, s'est trouvée portée au-dessus de cet amas. La deuxième berline s'est arrêtée sur la voie, sans accident, par l'effet de la rupture du frein qui l'attachait à la première; le reste du train n'a pas non plus éprouvé d'avarie. Le conducteur du train n° 5 a été retrouvé sur le charbon du tender horriblement écrasé. Il se nomme Prou: il était âgé de 49 ans et célibataire. Le mécanicien a eu la jambe fracturée en se précipitant du haut de sa machine. Dans la première berline étaient six voyageurs, deux seulement ont été blessés: en Anglais qui a du subir l'amputation d'un pouce, il a ensuite continué sa route sur Calais; M. Ignace Bauër, de la maison Rothschild, qui a eu la jambe gauche engagée dans les débris du wagon et n'a pu être retiré qu'après vingt minutes d'efforts. Il en sera quitte pour une violente foulure. Les autres voyageurs de cette berline, dont deux sont le fils et la fille de M. Lionel de Rothschild, se sont retirés sains et saufs. Trois employés du train n° 5 ont été plus ou moins contusionnés par suite de la secousse produite par le choc des deux machines. Aucun employé du train de marchandises n'a été blessé.
"C'est au peu de vitesse des deux convois que l'on doit le peu de gravité relative des accidents résultant de ce sinistre, qui aurait pu avoir d'effroyables conséquences. Une compagnie d'infanterie a aidé à déblayer la voie, et la circulation a été promptement rétablie."

Le Monde illustré, 13 février 1864.

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