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mardi 29 décembre 2015

La tour de Maurifolet.

La tour de Maurifolet.
          (Puy-de-Dôme)


Presque au sortir d'Issoire (Puy-de-Dôme), la route qui mène aux célèbres bains du Mont-Dore longe, pendant environ quatre kilomètres, un plateau volcanique bien connu des géologues par les formes et les accidents singuliers que le temps a produits sur la pente de ce plateau. Ce sont des cônes, des cylindres, des pyramides, des masses informes creusées de grottes qui ont été et qui sont même encore en partie habitées par quelques pauvres gens.
Ces masses, avec leurs trous de portes ou de fenêtres, avec ces traces de la main de l'homme accusés par des plaques de chaux ou de plâtre sur le fond noir de la roche volcanique, concourent à produire l'effet effrayant de gigantesques têtes de mort. Il y aurait beaucoup de dessins à faire de ces curiosités bizarres de la nature; nous offrons ici seulement l'image d'une seule de ces curiosités, celle appelée Tour de Maurifolet.




C'est une masse restée isolée, comme plusieurs autres, par suite du délitement du terrains qui l'entourait; vers le sommet d'une espèce de piédestal conique on voit une bande noire, trace d'une première déjection volcanique. Sur cette couche de roche noire s'est répétée la roche inférieure, qui paraît être une marne gris-jaunâtre; et finalement une couche volcanique plus épaisse a laissé pour témoignage de son arrivée une forme qui rappelle celle d'un chapeau, de manière que l'ensemble a l'aspect d'un champignon.
Ainsi que notre dessin le montre, cette masse en roche friable a eu des habitants; il y a porte, fenêtre, terrasse, et à l'intérieur un escalier qui mène à la tour qu'on voit au sommet du monument.
On ne sait guère l'époque de la construction de cette tour, et l'on sait encore moins l'époque où toutes ces grottes de cette singularité locale ont été habitées. On y a trouvé, dit-on, des fossiles. On n'a de souvenirs et de documents précis que sur un éboulement qui, en 1733 *, détruisit le village de Pardines, dont on trouve quelques pans de murailles au milieu d'un chaos de terrains volcaniques.

*noté 1737 dans le texte

Le Magasin pittoresque, mai 1875.

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