Les moulins de la butte Montmartre.
La butte Montmartre n'est plus ce qu'elle était jadis; mais ce qui en reste est encore assez curieux pour mériter qu'on la visite. Située à quelques pas, pour ainsi dire, d'un des plus riches, des plus bruyants, des plus mondains quartiers de Paris, elle offre le spectacle d'un village modeste, tranquille et silencieux. On y voit des rues étroites et tortueuses, des maisons, ou plutôt des masures comme on n'en trouverait plus que dans les plus petites villes de la province la plus reculée, des constructions en planches déjetées et disjointes, qui ne tiennent que par habitude. On y voit aussi des maisons de campagne qui se cachent dans la verdure comme des nids, et des jardins en terrasse qui s'étagent sur les pentes, enclos ou soutenus par de vieilles murailles à contre-forts.
Montmartre était autrefois couvert de moulins; au dix-huitième siècle, on en comptait encore en grand nombre; il y avait le moulin Neuf, et naturellement aussi le moulin Vieux; il y avait les moulins de la Poule, de la Lancette, de la Grande-Tour, de la Vieille-Tour, du Palais, de la Béquille, de la Galette, des Brouillards, de la Fontaine Saint-Denis; on citait encore les moulins Radet, Paradis, Butte-à-Fin. Aujourd'hui, il n'en reste plus que trois, dont deux en fort triste état.
Comme ils sont sur un des points culminants de la butte, on y a disposé des escaliers et des plates-formes qui en font de véritables observatoires. La vue est très-belle: on voit de cet endroit, en se tournant vers le sud, tout Paris, le bois de Boulogne, le mont Valérien; et en regardant vers le nord, la vallée de la Seine, la plaine Saint-Denis, et l'entrée de la vallée de Montmorency.
Par certains soirs, rien n'est plus grandiose que le spectacle de ces milliers de toits aux couleurs les plus variées, de ces dômes, de ces flèches, de cet horizon vague et infini de verdure et de collines qui se baignent dans une vapeur d'or et de pourpre. On va souvent chercher bien loin ce qu'on a sous la main, et il est tel paysage fort vanté qui ne vaut pas le point de vue des moulins de la butte Montmartre.
Le Magasin pittoresque, novembre 1875.
Comme ils sont sur un des points culminants de la butte, on y a disposé des escaliers et des plates-formes qui en font de véritables observatoires. La vue est très-belle: on voit de cet endroit, en se tournant vers le sud, tout Paris, le bois de Boulogne, le mont Valérien; et en regardant vers le nord, la vallée de la Seine, la plaine Saint-Denis, et l'entrée de la vallée de Montmorency.
Par certains soirs, rien n'est plus grandiose que le spectacle de ces milliers de toits aux couleurs les plus variées, de ces dômes, de ces flèches, de cet horizon vague et infini de verdure et de collines qui se baignent dans une vapeur d'or et de pourpre. On va souvent chercher bien loin ce qu'on a sous la main, et il est tel paysage fort vanté qui ne vaut pas le point de vue des moulins de la butte Montmartre.
Le Magasin pittoresque, novembre 1875.
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