Progrès des mœurs.
L'intempérance au dix-septième siècle.
L'intempérance au dix-septième siècle.
Ceux qui ne veulent pas reconnaître que, peu à peu, les mœurs s'améliorent, ne tiennent pas assez compte des enseignements de l'histoire. Si l'on prenait à part chaque passion ou chaque vice, on remarquerait ce fait important, qu'on les voit pour la plupart s'atténuer de plus en plus dans les classes aisées à mesurent qu'elles s'éclairent et se policent.
Prenons aujourd'hui, par exemple, l'intempérance. Le détestable vice de l'ivrognerie était certainement beaucoup plus commun au dix-septième siècle, parmi les personnes les plus élevées par la fortune et le rang, qu'aujourd'hui. Mme de Sévigné parle de membre de la noblesse "passant la nuit à ivrogner". Le grand prieur de Vendôme se vantait de ne s'être pas couché une seule nuit, pendant quarante ans, sans être ivre. Un grand nombre de femmes de la noblesse avaient un goût excessif pour les liqueurs fortes. Une duchesse de Mazarin faisait un usage immodéré de vins blancs, de l'eau-de-vie, de l'absinthe, de l'anis et du vin de Sillery.
Une duchesse de Vendôme mourut, dit Saint-Simon, "de s'être blasée de liqueurs fortes dont elle avoit son cabinet rempli."
Les cafés, aux premiers temps de leur établissement, furent fréquentés, surtout la nuit, par des femmes appartenant à la société polie. On sait combien l'intempérance était ordinaire, en Angleterre et dans la plupart des pays du Nord, parmi les gens riches et dans les cours. Qui peut refuser d'admettre que la classe noble et la bourgeoisie se sont insensiblement corrigées de ces honteuses habitudes? Pourquoi? N'est-ce point grâce aux progrès des lumières et de la raison publique? Le sens commun, la conscience, protestent contre ces grossièretés et les forcent à disparaître. Et ne peut-on pas espérer que des mêmes progrès s'étendront également à toutes les classes à mesure qu'on verra se répandre les bienfaits de l'éducation?
Le Magasin pittoresque, janvier 1875.
Prenons aujourd'hui, par exemple, l'intempérance. Le détestable vice de l'ivrognerie était certainement beaucoup plus commun au dix-septième siècle, parmi les personnes les plus élevées par la fortune et le rang, qu'aujourd'hui. Mme de Sévigné parle de membre de la noblesse "passant la nuit à ivrogner". Le grand prieur de Vendôme se vantait de ne s'être pas couché une seule nuit, pendant quarante ans, sans être ivre. Un grand nombre de femmes de la noblesse avaient un goût excessif pour les liqueurs fortes. Une duchesse de Mazarin faisait un usage immodéré de vins blancs, de l'eau-de-vie, de l'absinthe, de l'anis et du vin de Sillery.
Une duchesse de Vendôme mourut, dit Saint-Simon, "de s'être blasée de liqueurs fortes dont elle avoit son cabinet rempli."
Les cafés, aux premiers temps de leur établissement, furent fréquentés, surtout la nuit, par des femmes appartenant à la société polie. On sait combien l'intempérance était ordinaire, en Angleterre et dans la plupart des pays du Nord, parmi les gens riches et dans les cours. Qui peut refuser d'admettre que la classe noble et la bourgeoisie se sont insensiblement corrigées de ces honteuses habitudes? Pourquoi? N'est-ce point grâce aux progrès des lumières et de la raison publique? Le sens commun, la conscience, protestent contre ces grossièretés et les forcent à disparaître. Et ne peut-on pas espérer que des mêmes progrès s'étendront également à toutes les classes à mesure qu'on verra se répandre les bienfaits de l'éducation?
Le Magasin pittoresque, janvier 1875.
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