Les ennemis des livres.
S'il y eut un habile lexicographe au seizième siècle, ce fut certainement Jean Nicot, sieur de Villemain, l'auteur du fameux Dictionnaire de la langue française que l'on cite encore de bon droit; ce fin diplomate fut également un bibliophile zélé, et, voyez quelles sont parfois les voies détournées qui conduisent au déshonneur des plus belles éditions: Nicot, sieur de Villemain, fut aussi, en 1560 (1), l'introducteur en France de la médicée, de l'herbe à la royne, de l'herbe au prieur, de la nicotiane, et, pour tout dire enfin, du tabac, l'implacable maculateur des beaux livres!
Amateurs passionnés des elzéviers, des aldes, des étiennes, des cramoisys, des plantins et des baskervilles, vous frémissez d'indignation, n'est-il pas vrai? quand, en ouvrant un ouvrage respecté, vous apercevez, au passage enchanteur dont votre esprit veut savourer à loisir les pures délices, une large maculature d'un ton jaune foncé qui, sans voiler d'une façon absolue les caractères élégants que vous préférez, forme une tache indélébile dont vous ne pourrez peut-être jamais effacer l'empreinte, et dont vous devinez aisément l'origine très-peu poétique?
Qu'un priseur, aussi passionné dans ses lectures qu'il est parfois peu soigneux, s'arrête, en effet, par pure contention de l'intellect, sur un passage dont son esprit ne s'est jamais lassé, une gouttelette presque limpide, fruit peut-être de l'émotion, se montre d'abord d'une façon discrète à l'extrémité de son respectable aquilin; elle se colore peu à peu, elle grandit, hélas! L'enthousiasme la détache, et voilà un admirable volume à tout jamais déshonoré!
Les successeurs immédiats des Gutemberg et des Ulrich Gering ne connaissaient point ce fléau des éditions rarissimes sorties de leurs presses, et que l'on couvre d'or aujourd'hui, quand il s'en rencontre dans les ventes! Il ne fallut pas moins que la découverte d'un nouvel hémisphère pour en multiplier les ravages... Et encore, si l'historien compatissant pour les faiblesses humaines pouvait borner à ce délit solitaire de bibliophilie les torts de la nicotiane! mais qu'un éternuement malencontreux fasse tout à coup explosion chez ce priseur, qui se croit, par ses précautions infinies, à l'abri de tout reproche, et voila qu'une page admirable, jusqu'à ce moment d'une blancheur immaculée, se trouve jaspée d'innombrables petites taches jaunes qui défieront par leur nombre le plus habile des laveurs de livres.
Je ne vous dirai rien ici des amas de tabac laissés par un priseur inattentif entre les pages d'un précieux volume, c'est le péché véniel du dix-huitième siècle; mais comment caractériser ici les méfaits des fumeurs? Sous le prétexte que leur passion est une des sources principales des richesses de l'Etat, les fumeurs, on le sait, ne respectent plus rien aujourd'hui; comment respecteraient-ils les livres, eux qui ne respectent pas toujours les personnes? Avec de la patience et parfois un art infini, on fait disparaître une maculature de tabac; on ne saurait restaurer ce que le feu a consommé.
Voyez cet Homère, publié par Démétrius Chalcondyle à Florence, en l'année 1488, me disait un vieux successeur des Debure. C'est la première édition du poëte immortel qui ne peut plus compter les générations de ses enfants; ce n'est pas précisément un livre rarissime en librairie, mais son prix est coté parfois de 600 à 1.000 francs. Eh bien!, voyez ces brûlures arrondies qui ont dévoré le début du septième chant, dans lequel Hector se montre si rempli de majesté!... Poursuivez votre examen, et vous trouverez, hélas! bien d'autres méfaits du même genre, attribués à un professeur émérite qui passait sa vie à glorifier Homère, mais aussi à fumer sans relâche. Ce beau livre lui avait été prêté, voyez ce qu'il en a fait. Le possesseur de ce précieux volume en est presque tombé malade!... Quel est l'helléniste passionné, en effet, qui a pu voir sans douleur son Iliade traîtreusement noircie, parfois brûlée, précisément à l'endroit sublime où Troie vient d'être réduit en cendres? Vous le voyez, le génie d'Homère est précisément la cause de cette nouvelle catastrophe; paralysé par son admiration, le studieux érudit auquel cette édition précieuse avait été confiée n'a pu retenir l'étincelle d'un cigare qui s'est échappée de son souffle embrasé!... le texte en a été compromis. Toutes les larmes d'un amateur ne répareront point ce funeste incendie; il faut fermer ce livre avec désespoir, jamais il ne recouvrera sa gloire primitive: c'est le tabac à fumer qui l'a perdu.
Au moyen âge, où l'Amérique ne nous avait pas encore imposé un impérieux besoin, auquel il paraît difficile de se soustraire, le livre en lui-même était toujours l'objet du plus sain respect; presque toujours il demeurait isolé sur un pupitre; on le regardait avec vénération, on le touchait à peine. C'est ainsi que des livres respectés, portant la date du temps de Charlemagne, nous sont parvenus pour ainsi dire immaculés. La multiplicité des volumes sur la terre a non-seulement amené leur dépréciation, mais elle a fait tomber le respect qu'on avait pour eux, et il y a là un mal dont on apprécie pas suffisamment les conséquences. Le volume qu'on lisait, par exemple, au réfectoire, dans les grandes salles de l'abbaye, était religieusement posé sur un large pupitre à pivot, devant le moine attentif qui en faisait solennellement lecture, loin de ce qui pouvait amener un fâcheux accident pour le précieux ouvrage, serré d'ailleurs avec soin dès que le repas monastique était achevé. Aujourd'hui, il n'y a point d'homme condamné à un déjeuner solitaire qui n'ait un livre dans sa poche, et qui ne l'ouvre sans précaution aucune dès que son appétit a parlé Que ce soit un alde qu'il consulte sur un auteur de l'antiquité, que ce soit tout simplement un charmant cazin lui débitant quelque chronique frivole du siècle dernier, le précieux volume qui a coûté tant de soucis à son éditeur n'en est pas moins en péril. Il ne s'aperçoit pas, le profane, qu'en brisant la croûte d'une flûte artistement rôtie, il fait jaillir parfois sur les feuillets du volume, tout grand ouvert, une multitude de mies de pain acérées, dont le moindre inconvénient est de percer les feuillets de son volume favori, s'il l'a fermé sans précaution. Que de beaux livres déshonorés par ce manque de réflexion! Que de marges irréprochables présentent ainsi l'aspect d'une sorte de râpe où s'encastrent de petits croûtons! Heureux quand une beurrée perfide n'est pas tombée sur le volume! plus heureux encore si un onctueux chocolat ne l'a point bruni de ses teintes tropicales, ou bien si une large tache de moka n'a point figuré un lac où le lecteur devait rencontrer la description d'une vallée. Nous évitons de multiplier ici les petites catastrophes qu'amènent nécessairement le contact d'un livre avec les mets ou les fruits, effroi des bibliophiles. L'auteur d'un dommage irréparable lui-même ne s'aperçoit pas toujours du funeste accident dont il est la cause; il ferme le livre, s'il est distrait, et ne constate bien souvent le dommage dont il est l'auteur unique qu'au moment où il vante à un amateur l'exemplaire splendide dont il est si fier, et que lui seul a déshonoré.
Écartons ces détails vulgaires; entrons dans un lieu où tout convie à l'étude; plaçons-nous, si vous le voulez, dans la bibliothèque d'un archéologue ou d'un savant de profession. Vous avez peut-être, en entrant, admiré ces beaux livres alignés de façon irréprochable sur les rayons d'une bibliothèque modèle? La poussière en a été écartée, et la reliure de ces volumes est parfois splendide. Tout vous fait supposer que vous êtes au milieu de trésors intellectuels dont un esprit vénal n'ose lui-même évaluer le prix. A la première vue, votre esprit est fondé; mais sachez le bien, l'ennemi le plus cruel de cette riche collection est enfermé au milieu de ces trésors que nous venons de vous signaler, et chaque jour il la déprécie sans avoir le sentiment intérieur du crime qu'il accomplit. Ce savant, cet écrivain si vanté, est atteint de la monomanie la plus funeste: il corne et recorne ses livres, et, non content de cette énormité, il ploie parfois les marges, le malheureux! et, ne se doutant pas du rôle funeste qu'il joue, il se vante effrontément de la mémoire qu'il a conservée, et qui lui fait retrouver un passage curieux entre des centaines de volumes que l'on ose à peine feuilleter. Mais l'esprit de l'homme est ainsi fait, qu'au bout de quelques mois toutes ces cornes s'accentuent dans le vide, qu'on me pardonne l'expression, et que bien souvent l'esprit le plus subtil ne peut se rappeler le fait qu'il prétendait constater. Est-ce un papier vélin, tant soit peu épais, à pâte sans liaison et sans consistance, la corne se détache de la marge, et le livre est à peu près perdu.
Les distraits, les impatients, les enthousiastes, sont des fléaux également redoutables pour les livres, lorsqu'il s'agit de fixer dans leur mémoire rebelle un fait, une date, parfois un passage entier, qui ont illuminé rapidement leur esprit. Pour avoir acquis la réputation de savant en renom, ou, si l'on aime mieux, d'écrivain distingué, on n'est pas toujours un bibliophile, un véritable ami des livres. Par cela même que l'attraction vers une pensée a été plus vive, ou qu'un fait consigné quelque part s'est présenté d'une façon plus inattendue, le délit devient plus rapide et le lecteur se montre plus inconscient du mal irréparable qu'il commet sans réflexion. Fût-ce un alde ou un elzévier, le livre est corné spontanément, et, ce qu'il y a de plus déplorable à dire, sans profit, nous l'avons prouvé, pour le délinquant. Heureux encore lorsqu'une main sacrilège ne trace pas à l'encre, tout le long du passage admiré, une ligne du plus beau noir avec une encre indélébile que rien ne peut effacer! Nombre d'érudits, nous le savons, se contentent d'employer pour cette triste opération le crayon de plombagine, que la gomme élastique peut effacer: il y a ici circonstance atténuante si ce moyen est discrètement employé; mais malheur à l'insouciant lecteur qui fait usage du crayon rouge! presque toujours la gomme étale sur le papier ce grossier vermillon, et donne une teinte rosée à la page qu'on a prétendu glorifier ainsi.
Il faut aussi parler des faiseurs de notes, traitant au hasard de toutes les questions et salissant toutes les marges. Sous prétexte d'un travail intelligent, ceux qui multiplient ces commentaires ou ces remarques sont les pires ennemis des livres.
Je ne vous dirai rien ici des amas de tabac laissés par un priseur inattentif entre les pages d'un précieux volume, c'est le péché véniel du dix-huitième siècle; mais comment caractériser ici les méfaits des fumeurs? Sous le prétexte que leur passion est une des sources principales des richesses de l'Etat, les fumeurs, on le sait, ne respectent plus rien aujourd'hui; comment respecteraient-ils les livres, eux qui ne respectent pas toujours les personnes? Avec de la patience et parfois un art infini, on fait disparaître une maculature de tabac; on ne saurait restaurer ce que le feu a consommé.
Voyez cet Homère, publié par Démétrius Chalcondyle à Florence, en l'année 1488, me disait un vieux successeur des Debure. C'est la première édition du poëte immortel qui ne peut plus compter les générations de ses enfants; ce n'est pas précisément un livre rarissime en librairie, mais son prix est coté parfois de 600 à 1.000 francs. Eh bien!, voyez ces brûlures arrondies qui ont dévoré le début du septième chant, dans lequel Hector se montre si rempli de majesté!... Poursuivez votre examen, et vous trouverez, hélas! bien d'autres méfaits du même genre, attribués à un professeur émérite qui passait sa vie à glorifier Homère, mais aussi à fumer sans relâche. Ce beau livre lui avait été prêté, voyez ce qu'il en a fait. Le possesseur de ce précieux volume en est presque tombé malade!... Quel est l'helléniste passionné, en effet, qui a pu voir sans douleur son Iliade traîtreusement noircie, parfois brûlée, précisément à l'endroit sublime où Troie vient d'être réduit en cendres? Vous le voyez, le génie d'Homère est précisément la cause de cette nouvelle catastrophe; paralysé par son admiration, le studieux érudit auquel cette édition précieuse avait été confiée n'a pu retenir l'étincelle d'un cigare qui s'est échappée de son souffle embrasé!... le texte en a été compromis. Toutes les larmes d'un amateur ne répareront point ce funeste incendie; il faut fermer ce livre avec désespoir, jamais il ne recouvrera sa gloire primitive: c'est le tabac à fumer qui l'a perdu.
Au moyen âge, où l'Amérique ne nous avait pas encore imposé un impérieux besoin, auquel il paraît difficile de se soustraire, le livre en lui-même était toujours l'objet du plus sain respect; presque toujours il demeurait isolé sur un pupitre; on le regardait avec vénération, on le touchait à peine. C'est ainsi que des livres respectés, portant la date du temps de Charlemagne, nous sont parvenus pour ainsi dire immaculés. La multiplicité des volumes sur la terre a non-seulement amené leur dépréciation, mais elle a fait tomber le respect qu'on avait pour eux, et il y a là un mal dont on apprécie pas suffisamment les conséquences. Le volume qu'on lisait, par exemple, au réfectoire, dans les grandes salles de l'abbaye, était religieusement posé sur un large pupitre à pivot, devant le moine attentif qui en faisait solennellement lecture, loin de ce qui pouvait amener un fâcheux accident pour le précieux ouvrage, serré d'ailleurs avec soin dès que le repas monastique était achevé. Aujourd'hui, il n'y a point d'homme condamné à un déjeuner solitaire qui n'ait un livre dans sa poche, et qui ne l'ouvre sans précaution aucune dès que son appétit a parlé Que ce soit un alde qu'il consulte sur un auteur de l'antiquité, que ce soit tout simplement un charmant cazin lui débitant quelque chronique frivole du siècle dernier, le précieux volume qui a coûté tant de soucis à son éditeur n'en est pas moins en péril. Il ne s'aperçoit pas, le profane, qu'en brisant la croûte d'une flûte artistement rôtie, il fait jaillir parfois sur les feuillets du volume, tout grand ouvert, une multitude de mies de pain acérées, dont le moindre inconvénient est de percer les feuillets de son volume favori, s'il l'a fermé sans précaution. Que de beaux livres déshonorés par ce manque de réflexion! Que de marges irréprochables présentent ainsi l'aspect d'une sorte de râpe où s'encastrent de petits croûtons! Heureux quand une beurrée perfide n'est pas tombée sur le volume! plus heureux encore si un onctueux chocolat ne l'a point bruni de ses teintes tropicales, ou bien si une large tache de moka n'a point figuré un lac où le lecteur devait rencontrer la description d'une vallée. Nous évitons de multiplier ici les petites catastrophes qu'amènent nécessairement le contact d'un livre avec les mets ou les fruits, effroi des bibliophiles. L'auteur d'un dommage irréparable lui-même ne s'aperçoit pas toujours du funeste accident dont il est la cause; il ferme le livre, s'il est distrait, et ne constate bien souvent le dommage dont il est l'auteur unique qu'au moment où il vante à un amateur l'exemplaire splendide dont il est si fier, et que lui seul a déshonoré.
Écartons ces détails vulgaires; entrons dans un lieu où tout convie à l'étude; plaçons-nous, si vous le voulez, dans la bibliothèque d'un archéologue ou d'un savant de profession. Vous avez peut-être, en entrant, admiré ces beaux livres alignés de façon irréprochable sur les rayons d'une bibliothèque modèle? La poussière en a été écartée, et la reliure de ces volumes est parfois splendide. Tout vous fait supposer que vous êtes au milieu de trésors intellectuels dont un esprit vénal n'ose lui-même évaluer le prix. A la première vue, votre esprit est fondé; mais sachez le bien, l'ennemi le plus cruel de cette riche collection est enfermé au milieu de ces trésors que nous venons de vous signaler, et chaque jour il la déprécie sans avoir le sentiment intérieur du crime qu'il accomplit. Ce savant, cet écrivain si vanté, est atteint de la monomanie la plus funeste: il corne et recorne ses livres, et, non content de cette énormité, il ploie parfois les marges, le malheureux! et, ne se doutant pas du rôle funeste qu'il joue, il se vante effrontément de la mémoire qu'il a conservée, et qui lui fait retrouver un passage curieux entre des centaines de volumes que l'on ose à peine feuilleter. Mais l'esprit de l'homme est ainsi fait, qu'au bout de quelques mois toutes ces cornes s'accentuent dans le vide, qu'on me pardonne l'expression, et que bien souvent l'esprit le plus subtil ne peut se rappeler le fait qu'il prétendait constater. Est-ce un papier vélin, tant soit peu épais, à pâte sans liaison et sans consistance, la corne se détache de la marge, et le livre est à peu près perdu.
Les distraits, les impatients, les enthousiastes, sont des fléaux également redoutables pour les livres, lorsqu'il s'agit de fixer dans leur mémoire rebelle un fait, une date, parfois un passage entier, qui ont illuminé rapidement leur esprit. Pour avoir acquis la réputation de savant en renom, ou, si l'on aime mieux, d'écrivain distingué, on n'est pas toujours un bibliophile, un véritable ami des livres. Par cela même que l'attraction vers une pensée a été plus vive, ou qu'un fait consigné quelque part s'est présenté d'une façon plus inattendue, le délit devient plus rapide et le lecteur se montre plus inconscient du mal irréparable qu'il commet sans réflexion. Fût-ce un alde ou un elzévier, le livre est corné spontanément, et, ce qu'il y a de plus déplorable à dire, sans profit, nous l'avons prouvé, pour le délinquant. Heureux encore lorsqu'une main sacrilège ne trace pas à l'encre, tout le long du passage admiré, une ligne du plus beau noir avec une encre indélébile que rien ne peut effacer! Nombre d'érudits, nous le savons, se contentent d'employer pour cette triste opération le crayon de plombagine, que la gomme élastique peut effacer: il y a ici circonstance atténuante si ce moyen est discrètement employé; mais malheur à l'insouciant lecteur qui fait usage du crayon rouge! presque toujours la gomme étale sur le papier ce grossier vermillon, et donne une teinte rosée à la page qu'on a prétendu glorifier ainsi.
Il faut aussi parler des faiseurs de notes, traitant au hasard de toutes les questions et salissant toutes les marges. Sous prétexte d'un travail intelligent, ceux qui multiplient ces commentaires ou ces remarques sont les pires ennemis des livres.
(1) Cinq ans, toutefois, après le cordelier voyageur André Thevet, qui l'introduisit à Paris dès l'année 1555 ou 1556, et le préconisa grandement comme une sorte de panacée universelle.
Le Magasin pittoresque, mars 1875.
Le Magasin pittoresque, mars 1875.
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