Calotines et charges.
(1) Paris, chez Rapilly, Vignères et Dumoulin.
Le magasin Pittoresque, 1865.
Ce titre est celui d'une série de onze dessins à la sanguine, achetés à Londres il y a plusieurs années, et qui appartient aujourd'hui à MM. de Goncourt. Les onze dessins ont été reproduits par M. Frédéric Legrip dans le précieux ouvrage de M. Ph. de Chennevières, intitulé: Portraits inédits d'artistes français. (1)
M. de Chennevières suppose que l'auteur de ces dessins pourrait être Jacques de Favanne, fils de Henri de Favanne. Ce dernier, né en 1668, était peintre ordinaire du roi et recteur de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Son fils, Jacques, élevé par lui, remporta plusieurs fois le prix de dessin à l'Académie, apprit la gravure sous Thomassin, revint à la peinture, et était, en 1753, chef des peintres pour la marine à Rochefort.
A propos de ces esquisses, jetés sur le papier en un moment de belle humeur, il ne saurait être question d'écrire avec les détails la vie des artistes dont elles exagèrent, dans un sens comique, l'attitude, la démarche ou quelque tic particulier connus de leur contemporains. Il suffira de donner sur chacun d'entre eux quelques dates, selon l'exemple même de M. de Chennevières. Il ne nous manquera pas d'occasions de les faire mieux connaître.
François de Troy le père, né à Toulouse, en 1645, dans une famille d'artistes, est mort le 1er mai 1730, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Il s'était fait une grande réputation comme peintre de portraits: son fils a été plus célèbre comme peintre d'histoire.
François Lemoyne, né à Paris en 1688, élève de Tournière et de Galloche, admis à l'Académie le 30 juillet 1718, et nommé premier peintre du roi en 1736, mourut de la manière la plus déplorable: il se frappa de neuf coups d'épée. Son oeuvre la plus renommée est l'Apothéose d'Hercule.
François de Troy le père, né à Toulouse, en 1645, dans une famille d'artistes, est mort le 1er mai 1730, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Il s'était fait une grande réputation comme peintre de portraits: son fils a été plus célèbre comme peintre d'histoire.
François Lemoyne, né à Paris en 1688, élève de Tournière et de Galloche, admis à l'Académie le 30 juillet 1718, et nommé premier peintre du roi en 1736, mourut de la manière la plus déplorable: il se frappa de neuf coups d'épée. Son oeuvre la plus renommée est l'Apothéose d'Hercule.
M. de Chenevières parle d'un autre Lemoyne qui avait, au même temps, une certaine renommée parmi les artistes, et qui est plus probablement l'original de la caricature désignée sous ce nom. Jean-Louis Lemoyne, père de Jean-Baptiste était sculpteur. On cite parmi ses oeuvres un bas-relief du Déluge, un buste en marbre de Mansart, un portrait en terre cuite de Largillière, un bas-relief du Portement de croix, à la chapelle de Versailles; deux Anges adorateurs pour les Invalides; une Diane, pour la Muette; un portrait du duc d'Orléans. Il avait épousé Mlle Monnoyer, peintre de paysage et fille de Monnoyer, dit Baptiste, peintre de fleurs.
Corneille Van-Clève, né à Paris, en 1645, d'une famille originaire de Flandre, avait été élève de François Anguier et grand prix de l'Académie. Après avoir étudié neuf ans en Italie comme pensionnaire du roi, il revint en France dans l'année 1680, et fut reçu, en 1681, membre de l'Académie, dont il devint successivement le directeur, le recteur et le chancelier (1720). Le groupe de la Loire et le Loiret, que l'on voit au jardin des Tuileries, est son oeuvre la plus connue. Il a contribué aussi à la décoration des jardins de Versailles, de Marly et de Trianon. On cite un petit monument funéraire à la mémoire de la femme de l'imprimeur Frédéric Léonard, exécuté par lui d'après un dessin d'Oppenard, et qui était placé à Saint-Benoit. Van-Clève mourut le 31 décembre 1732, à l'âge de quatre-vingt sept ans.
Jacques de Lajoue, né à la fin de 1686 et mort le 12 avril 1761, était surtout très-estimé comme peintre de décoration d'appartements. M. de Chennevières dit de lui très-joliment qu'il avait le génie du dessin de porte. Nous nous proposons de le faire connaître plus particulièrement de nos lecteurs en reproduisant un jour son tableau du Musée de Versailles, composition amusante où il s'était représenté pompeusement avec sa femme et sa fille dans un jardin très-récréatif. Il ne se considérait pas du reste comme inférieur en aucun genre de peinture, ainsi que le témoigne la grande variétés des titres de ses tableaux exposés aux salons depuis 1737 jusqu'à 1753. Il avait donné le dessin du fronton du Grenier à sel, où l'on voyait le médaillon de Louis XV, et peint, en 1732, une perspective dans la Bibliothèque de Sainte-Geneviève.
Jacques Rousseau, né en 1681, à Chavaignes en Poitou et mort le 15 février 1740, à Balzaim en Espagne, mériterait d'être moins ignoré. Son Ulysse bandant l'arc, au Musée du Louvre; le mausolée du cardinal Dubois, dans l'église Saint-Roch; son tombeau du garde des sceaux d'Argenson, dans l'église des filles de la Madeleine de Tresnel; son Saint-Louis et son Saint-Maurice, à Notre-Dame; l'autel de la cathédrale de Rouen, ont droit à être cités parmi les bonnes sculptures du dernier siècle. Il fut acheté par Philippe V à Madrid pour y remplacer Fremin et Thierry. Les Espagnols le connaissent sous le nom de Buso.
Gilles-Marie Oppenord, que l'on pourrait croire étranger d'après la forme de son nom, était né à Paris, en 1672; il y est mort en 1742. Élève de Hardouin Mansart, pensionnaire à Rome pendant huit années, il fut chargé à son retour de grands travaux, et, pendant une assez longue carrière, il occupa un des premiers rangs parmi les architectes de la première moitié du dix-huitième siècle. On remarque dans la liste de ses œuvres les deux petits portails de Saint-Sulpice, l'autel à la romaine de Saint-Germain des Près, l'hôtel de Massiac, place des Victoires; la décoration des galeries et appartements du Palais-Royal, le chœur et l'autel de l'abbaye de Saint-Victor, le tombeau de Marguerite de Luigne, au noviciat des Jacobins; l'orangerie de Crozat, à Montmorency; la restauration du château de Villers-Cotterets; etc. Son goût était loin d'être pur; mais il avait beaucoup d'imagination et un talent très-remarquable comme dessinateur.
Charles-Nicolas Cochin, père du célèbre dessinateur et graveur de ce nom, était né à Paris en 1688, et il y mourut le 5 juillet 1754. Il était graveur, et parmi ses estampes on remarque surtout l'Origine du feu, d'après F. Lemoyne; Jacob et Laban, d'après Restout; la Noce de village, d'après Watteau; le recueil des peintures des Invalides. Il avait épousé la fille du graveur Frédéric Hortemels.
Corneille Van-Clève, né à Paris, en 1645, d'une famille originaire de Flandre, avait été élève de François Anguier et grand prix de l'Académie. Après avoir étudié neuf ans en Italie comme pensionnaire du roi, il revint en France dans l'année 1680, et fut reçu, en 1681, membre de l'Académie, dont il devint successivement le directeur, le recteur et le chancelier (1720). Le groupe de la Loire et le Loiret, que l'on voit au jardin des Tuileries, est son oeuvre la plus connue. Il a contribué aussi à la décoration des jardins de Versailles, de Marly et de Trianon. On cite un petit monument funéraire à la mémoire de la femme de l'imprimeur Frédéric Léonard, exécuté par lui d'après un dessin d'Oppenard, et qui était placé à Saint-Benoit. Van-Clève mourut le 31 décembre 1732, à l'âge de quatre-vingt sept ans.
Jacques de Lajoue, né à la fin de 1686 et mort le 12 avril 1761, était surtout très-estimé comme peintre de décoration d'appartements. M. de Chennevières dit de lui très-joliment qu'il avait le génie du dessin de porte. Nous nous proposons de le faire connaître plus particulièrement de nos lecteurs en reproduisant un jour son tableau du Musée de Versailles, composition amusante où il s'était représenté pompeusement avec sa femme et sa fille dans un jardin très-récréatif. Il ne se considérait pas du reste comme inférieur en aucun genre de peinture, ainsi que le témoigne la grande variétés des titres de ses tableaux exposés aux salons depuis 1737 jusqu'à 1753. Il avait donné le dessin du fronton du Grenier à sel, où l'on voyait le médaillon de Louis XV, et peint, en 1732, une perspective dans la Bibliothèque de Sainte-Geneviève.
Jacques Rousseau, né en 1681, à Chavaignes en Poitou et mort le 15 février 1740, à Balzaim en Espagne, mériterait d'être moins ignoré. Son Ulysse bandant l'arc, au Musée du Louvre; le mausolée du cardinal Dubois, dans l'église Saint-Roch; son tombeau du garde des sceaux d'Argenson, dans l'église des filles de la Madeleine de Tresnel; son Saint-Louis et son Saint-Maurice, à Notre-Dame; l'autel de la cathédrale de Rouen, ont droit à être cités parmi les bonnes sculptures du dernier siècle. Il fut acheté par Philippe V à Madrid pour y remplacer Fremin et Thierry. Les Espagnols le connaissent sous le nom de Buso.
Gilles-Marie Oppenord, que l'on pourrait croire étranger d'après la forme de son nom, était né à Paris, en 1672; il y est mort en 1742. Élève de Hardouin Mansart, pensionnaire à Rome pendant huit années, il fut chargé à son retour de grands travaux, et, pendant une assez longue carrière, il occupa un des premiers rangs parmi les architectes de la première moitié du dix-huitième siècle. On remarque dans la liste de ses œuvres les deux petits portails de Saint-Sulpice, l'autel à la romaine de Saint-Germain des Près, l'hôtel de Massiac, place des Victoires; la décoration des galeries et appartements du Palais-Royal, le chœur et l'autel de l'abbaye de Saint-Victor, le tombeau de Marguerite de Luigne, au noviciat des Jacobins; l'orangerie de Crozat, à Montmorency; la restauration du château de Villers-Cotterets; etc. Son goût était loin d'être pur; mais il avait beaucoup d'imagination et un talent très-remarquable comme dessinateur.
Charles-Nicolas Cochin, père du célèbre dessinateur et graveur de ce nom, était né à Paris en 1688, et il y mourut le 5 juillet 1754. Il était graveur, et parmi ses estampes on remarque surtout l'Origine du feu, d'après F. Lemoyne; Jacob et Laban, d'après Restout; la Noce de village, d'après Watteau; le recueil des peintures des Invalides. Il avait épousé la fille du graveur Frédéric Hortemels.
(1) Paris, chez Rapilly, Vignères et Dumoulin.
Le magasin Pittoresque, 1865.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire