Représentation d'un opéra-comique.
La lettre de cachet, un acte de MM. xxx
La lettre de cachet, un acte de MM. xxx
Les fêtes du monde se succèdent, et si les bals ont été moins nombreux, en raison de certaines préoccupations politiques, les hôtes des salons, en gens qui veulent s'amuser, ont tourné la difficulté et se sont voués à la comédie, aux proverbes, aux saynètes, aux opéra-comiques.
On a mis à contribution Musset et Leclercq, érigé des paravents en théâtres, et les sombres forêts pleines de mystère ont dû, pour la circonstance, se contenter de l'effigie de trois arbres brossés par un décorateur dilettante.
Quelques-unes de ces fêtes ont admirablement réussi, et, comme mise en scène générale, celle qui avait l'aspect le plus complet a été donnée par Mme Henry Binder*; elle nous a paru mériter les honneurs de l'illustration.
Notez que ce soir-là les chroniqueurs étaient sur les dents: - Bal de bienfaisance au Grand-Hôtel**, _ Réception chez Rossini, - Comédie et opéra-comique chez le docteur Ségalas (une pièce de M. Verconsin, et Bonsoir, voisin, l'opérette de M. Poise.)
Comment résister à tant de séductions! J'en connais qui ont assisté aux quatre réunions en répétant tout bas le mot de lord Palmerston: " La vie serait encore supportable sans les plaisirs."
Donc, on a joué, rue du Colysée, sur un vrai théâtre, avec rampe, orchestre, coulisses et décors, le Baron de Fourchevif, comédie en un acte de MM Labiche et Jolly, et La Lettre de cachet, opéra-comique de MM. xxx. Ces "lettres mystérieuses" désignent un jeune compositeur, M. Grisar qui nous semble appelé à un sérieux succès. Les interprètes ont fait sensation; ils sont tous gens du monde et jouent comme de vrais artistes. Les femmes et les jeunes filles apportent surtout en ces représentations une adorable gaucherie du meilleur ton, qui nous repose un peu des artistes brûleurs de planches.
Le dessin de M. God. Durand ne peut rendre qu'un coin de cette superbe fête et ne saurait donner l'idée exacte de cette atmosphère de plaisir, du coup d’œil qu'offrent ces toilettes splendides, ces fleurs, ces lumières, ces diamants, ces sourires, toutes choses que le souvenir seul garde en traits ineffaçables.
Le bal s'est terminé par un souper splendide.
O. de J.
Le Monde illustré, 9 avril 1864.
* Nota de Célestin Mira: La famille Binder, dont Henry qui fonda sa propre entreprise, était propriétaire de la plus importante fabrique de véhicules hippomobiles au XIXe siècle.
** Grand-Hôtel.
Comment résister à tant de séductions! J'en connais qui ont assisté aux quatre réunions en répétant tout bas le mot de lord Palmerston: " La vie serait encore supportable sans les plaisirs."
Donc, on a joué, rue du Colysée, sur un vrai théâtre, avec rampe, orchestre, coulisses et décors, le Baron de Fourchevif, comédie en un acte de MM Labiche et Jolly, et La Lettre de cachet, opéra-comique de MM. xxx. Ces "lettres mystérieuses" désignent un jeune compositeur, M. Grisar qui nous semble appelé à un sérieux succès. Les interprètes ont fait sensation; ils sont tous gens du monde et jouent comme de vrais artistes. Les femmes et les jeunes filles apportent surtout en ces représentations une adorable gaucherie du meilleur ton, qui nous repose un peu des artistes brûleurs de planches.
Le dessin de M. God. Durand ne peut rendre qu'un coin de cette superbe fête et ne saurait donner l'idée exacte de cette atmosphère de plaisir, du coup d’œil qu'offrent ces toilettes splendides, ces fleurs, ces lumières, ces diamants, ces sourires, toutes choses que le souvenir seul garde en traits ineffaçables.
Le bal s'est terminé par un souper splendide.
O. de J.
Le Monde illustré, 9 avril 1864.
* Nota de Célestin Mira: La famille Binder, dont Henry qui fonda sa propre entreprise, était propriétaire de la plus importante fabrique de véhicules hippomobiles au XIXe siècle.
** Grand-Hôtel.
Le Grand-Hôtel, situé à l'angle entre le boulevard des Capucines et la rue Scribe, à Paris en 1890. Le Grand-Hôtel est devenu de nos jours l'Hôtel Intercontinental. |
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