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mercredi 17 août 2016

Types et costumes de Gorée (Sénégal).

Types et costumes de Gorée (Sénégal).


Le Sénégal se distingue des autres parties de la côte d'Afrique par son aspect aride et la présence du Baobab, l'arbre géant. La couleur très-foncée de ses habitants fait qu'au simple aspect on peut reconnaître un yoloff entre mille nègres de la côte occidentale.
La population est généralement de haute taille. Ses formes sont sveltes, un peu maigre peut-être, le front est haut, l'angle facial ouvert, le port noble. C'est la race supérieure de la côte, la plus brave, la plus intelligente, la seule dont on puisse dire qu'elle a réellement une religion. Les peuples du Sénégal sont mahométans, et pratiquent généralement leur religion d'une manière scrupuleuse et boivent peu d'eau-de-vie, contrairement au reste des habitants de la même côte. Les Français les emploient comme courtiers, pilote, matelots, soldats. On a pu former chez eux tous les corps de métiers, ils travaillent l'or et l'argent avec des moyens tout primitifs et font des bijoux très-élégants.
Les indigènes du Sénégal sont dans un état de civilisation relativement supérieur, et ils écrivent leur langue avec des caractères arabes. Certaines peuplades, telles les Peuls ont un type qui se rapproche du nôtre et on peut voir chez eux des noirs avec un nez aquilin et des lèvres très-fines.
La polygamie a toujours existé à la côte d'Afrique, elle est donc antérieure au mahométisme, mais cette religion est venue rendre quelque puissance à la famille en imposant à la femme la fidélité à son mari, tandis que partout ailleurs on ne trouve chez les négresses aucun sentiment de retenue.
A Gorée, les femmes sont douces, complaisantes et serviables pour les Européens. Le Toubab (blanc) est pour elles un être supérieur. Leur costume se compose de pagne enroulés autour de la ceinture, sur lesquels elles jettent un ample vêtement d'étoffe appelé boubou. C'est une sorte de grande chemise sans manche qui les drape admirablement bien.




Quand elles sont mères, elles vaquent à leurs travaux portant leur enfant attaché sur le dos au moyen d'un large pagne. Les jeunes garçons portent un boubou tombant sur le genou et n'ont généralement pas de coiffures. Les enfants, jusqu'à sept ans courent tout nus dans les rues, se roulent continuellement dans la poussière ou se baignent dans la mer. Ils ont la tête rasée à l'exception de la mèche.
Les hommes portent plusieurs pagnes recouverts d'un ou deux boubous, quelquefois ils ont en outre une pièce d'étoffe rectangulaire passant sous l'épaule droite et retombant sur l'épaule gauche.
Ils ont des sandales pour chaussures et portent attachés à leur cou des sachets en cuir renfermant des amulettes qui sont presque toujours un  ou plusieurs versets du Coran. Ils sont armés d'un sabre suspendu à l'épaule ou d'un long fusil à pierre.




Les femmes font tous les travaux de l'intérieur, dont la plus rude, sans contredit, est la préparation de la farine pour le couscoussou.

                                                                                                                 A Hermant.

Le monde illustré, 30 janvier 1864.

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