La régence de Tunis.
La révolte qui vient d'éclater dans la régence de Tunis attire l'attention sur cet Etat voisin de nos possessions algériennes, et qui, depuis vingt ans, s'est montré le fidèle allié de la France.
Les détails manquent encore sur la marche de l'insurrection; mais tout nous fait prévoir qu'elle n'aura pas les graves conséquences qu'on lui avait d'abord attribuées.
La régence de Tunis, comme tout le littoral connu, dans l'antiquité, sous le nom d'Afrique, est couvert de ruines romaines. Le peuple-roi, après avoir vaincu Carthage, avait appliqué son principe fondamental de conquête dans ce pays comme dans les autres contrées qu'il avait asservies.
Les soldats victorieux étaient devenus des colons et avaient bâti des villes et des bourgades, reliées entre elles par d'admirables routes dont on retrouve des vestiges encore complets dans tous les pays conquis.
Tunis, à cette époque, n'était guère qu'une bourgade, et ce n'est qu'après la destruction de Carthage par les Arabes, qu'elle commença à acquérir une importance réelle. C'est aujourd'hui une ville de cent quinze mille habitants.
Tunis est une ville d'un aspect assez agréable. Ses seuls monuments sont le palais du Bey, admirable échantillon de l'architecture mauresque; l'aqueduc qui distribue l'eau de la ville, et la Bourse, où se fait le trafic des soieries, des toiles et des bonnets dits de Tunis.
La population est très-mêlée; on y trouve des Maures, des Turcs, des Koulouglis, des juifs, des chrétiens et des renégats.
Parmi les ruines romaines les plus remarquables des environs de Tunis, se trouvent celles d'un temple aux pieds des montagnes du Yughktare, dont nous donnons une vue, et qui est un des endroits le plus souvent visité par les étrangers.
Les cafés ressemblent à tous les cafés maures; celui que nous reproduisons est le type de ceux qui existent partout dans cette contrée.
Malgré son fréquent contact avec les étrangers, le peuple est peu sociable et d'humeur farouche; le type arabe dominé; mais il est fréquemment allié à celui des anciens habitants du pays de l'époque carthaginoise. Le type primitif est plus rare qu'en Algérie, où il se trouve représenté par les Kabyles; tous, du reste, Maures ou Numides, poussent le fanatisme musulman jusqu'à ses dernières limites.
Le monde illustré, 7 mai 1864.
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