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vendredi 22 novembre 2013

Si nous gavions nos filles?

Si nous gavions nos filles?

On sait que les Orientaux n'estiment les femmes qu'en fonction de leur poids. Leur idéal est, comme chantent les poètes: "celle dont le visage est rond comme une lune en son plein". Pour obtenir cet effet de pleine lune, ils n'hésitent pas à gaver leurs filles, comme nous le faisons pour les oies et les canards.
Dès qu'une fille a dix ou douze ans, les parents soucieux de son avenir, lui interdisent tout mouvement. Ils lui entravent les pieds, lui lient les mains derrière le dos et la couchent sur un tapis.



Pendant des heures, la mère lui introduit de force dans la gorge des boulettes de maïs concassé et de couscoussou. Armé d'une cravache, le père frappe la victime si elle ne veut pas se laisser engraisser. Au bout de quelques semaines, la jeune fille est grasse à point, et les heureux parents trouvent dans un riche mariage la récompense de leur touchante sollicitude.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 7 juin 1903.

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