Sous la monarchie de juillet, Victor Hugo était un des convives des fameux soupers du duc d'Orléans, que présidait la danseuse Fanny Essler.
L'artiste plaisait fort au grand poète, mais le jeune et beau Charles Hugo plaisait davantage à la jolie fille. Elle le recevait volontiers à dîner, et, le pauvre Charles étant assez mal vêtu, on le pris un jour pour un maître à danser.
Humilié de cette mésaventure, il confia son amour et sa détresse à sa mère, qui lui fit faire un habit.
Victor Hugo, fâché de cette dépense qu'il n'avait pas autorisé, déclara que dorénavant, Charles, n'aurait plus qu'une côtelette à déjeuner, au lieu de deux qu'il mangeait d'ordinaire;
A quelques soirs de là, Victor Hugo se trouve à table près de Fanny Essler. Il lui fait une cour empressée. Le poète était fort galant: la belle parut touchée.
- Demandez quelque chose qui soit en mon pouvoir, belle hôtesse, dit le poète, je vous l'accorde à l'avance!
Elle sourit, et se penchant vers Victor Hugo ravi,
lui glisse à l'oreille, tendrement:
- Dis, rends-lui sa côtelette!
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 7 juin 1903.
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