Le pape s'est décidé, à propose de son jubilé, à faire nettoyer les 11.000 chambres du Vatican.
Depuis 400 ans, c'est à dire depuis le pape Sixte IV, tous les papes avaient reculé devant pareille opération. Il a fallu enrôler une armée de balayeurs. On embaucha d'abord 1.000 hommes et 500 femmes. Ils disparurent dans l'immensité vaticanesque, et Léon XIII se rendit vite compte qu'on en finirait jamais. Le nettoyage durerait des années, et il n'en verrait peut être pas la fin. Bien vite, donc, il fit embaucher 1.500 hommes et 2.000 femmes de plus. Cela fit une armée de 5.000 nettoyeurs que commandèrent 700 surveillants.
Le nettoyage dura 8 mois. La première semaine, on enleva 60.000 kilos de poussière; dans certaines chambres, il y en avait plus d'un doigt sur les lambris, sur les tableaux, sous les lits. Certaines statues de marbre en étaient toutes noires. On dépensa chaque jour 400 kilos de savon et 150 kilos de soude. On usa jusqu'à la corde 2.000 brosses et 8.000 balais. On frotta les meubles avec 80 balles de flanelle dont les catholiques irlandais avaient fait à Léon XIII un gracieux cadeau. On dépensa en salaire la jolie petite somme de un million de francs, bien que nombre de catholiques aient tenu à honneur d'offrir gratuitement leurs services. Enfin, tout a été prêt quelques semaines avant les fêtes.
On employa chaque jour, pour nettoyer les 60.000 mètres de tapis du Vatican, la mie de 800 miches de pain; le pape a du faire construire des fours spéciaux pour la cuisson de ces pains.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 5 avril 1903.
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