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jeudi 21 novembre 2013

Comment on devient policeman.


Comment on devient policeman.

Les polices municipales ont à peu près la même organisation et les mêmes attributions. Comparons, par exemple, comment on devient agent de police à Paris et à Londres.

A Paris.

Le corps des gardiens de la paix compte près de 8.500 hommes répartis en 20 brigades.
Les brigades de réserve restent à la Préfecture de police.
Le candidat, âgé de moins de 30 ans, ou de 35 ans s'il sort de l'armée, doit avoir fait son service militaire. Il fait sa demande en l'accompagnant de pièces d'identité (casier judiciaire, etc). Il est ensuite mensuré et examiné par un médecin. Il doit avoir 1,70 m de taille, comme à Londres, et être reconnu solide et apte au service.
A l'examen maintenant: car il faut connaître l'orthographe et posséder des notions d'instruction élémentaire. Une fois admis, l'agent passe quelques semaines à la Préfecture, à l'école des gardiens de la paix, où on le dresse: cours divers sur l'anatomie, les soins à donner aux blessés, rédaction des rapports, etc.
Ensuite, il est envoyé dans l'arrondissement qu'on lui désigne.

Traitement et pension.

Le gardien de la paix reçoit au début un traitement de 1900 francs par an, soit un peu plus de 158 francs par mois ou 39,50 fr par semaine. Les augmentations sont accordées tous les cinq ans. Traitement: 2.100 francs après 5 ans; 2.200 après 10 ans; 2.300 après 15 ans.
Un agent intelligent peut passer sous-brigadier (2.400 ou 2.500 francs par an); et brigadier (2.800, 2.900 et 3000 francs). Brigadiers et gardiens de la paix reçoivent en outre une indemnité annuelle de 120 francs pour l'habillement.
Les agents font partie d'une société de prévoyance qui leur fournit des soins, des médicaments, des secours en cas de maladie, qui leur alloue un supplément de retraite, etc. Ils se partagent entre tous la taxe que paient pour la police de leur salle les directeurs de concert etc...( 1 fr par homme, 1,50 fr par brigadier). Après 25 ans de service, y compris le service militaire, la retraite est égale à la moitié du traitement des trois dernières années.
Après avoir passé par tous les grades, l'agent peut devenir inspecteur général (3.900 à 4.000 fr.), et se présenter au concours pour l'emploi d'officier de paix ou de commissaire de police (6.000 à 8.000 fr. par an, plus une indemnité de 800 fr.)

A Londres

Le candidat à la dignité de policeman fait une demande où il énumère ses antécédents. On les vérifie minutieusement. On exige même que le candidat produise deux personnes qui témoignent de son honorabilité. On vérifiera enfin, si le candidat a bien une taille de 1,70 m, et s'il sait lire et écrire.

Salles de lecture et de billard.

Puis pendant trois semaines, ceux qui ont été admis vont loger rue Kennington, dans une maison spéciale qui peut recevoir une centaine de candidats et, avec des salles d'études, contient des salles de lectures et de billard. Les jeunes promus partagent leur temps entre les travaux qu'ils font là et la cour de la Nouvelle Ecosse où le chirurgien Mac Kellar leur apprend en quelques leçons les éléments nécessaires d'anatomie et d'assistance aux malades et aux blessés. Ils vont aussi à la caserne Wellington où on les entraîne à la course.
Les trois semaines terminées, on les appelle un beau lundi au magasin de la cour d'Ecosse.
On les revêt de l'uniforme. Un chef leur fait une grave allocution sur leurs devoirs de futurs policemen.
Puis ils prêtent serment.

Un policeman peut gagner 10.000 fr par an.

Le policeman commence par gagner 36,55 fr par semaine, soit environ 150 francs par mois; mais comme simple policeman, il peut être augmenté jusqu'à 51,55 fr. par semaine, soit environ 200 francs par mois. Ensuite, il peut devenir sergent, puis inspecteur. Il peut même passer surintendant et toucher alors les appointements annuels de 400 livres sterling, soit 10.000 francs.
Ajoutons que le policeman est défrayé de son uniforme et du charbon de chauffage. Ajoutons aussi qu'après quinze ans de service il a droit à une pension, et que, lorsqu'il en compte vingt-six, la pension monte jusqu'au deux tiers de la solde.
Londres on le voit est généreux avec ses policemen. Paris n'en peut pas dire autant.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 24 mai 1903.


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