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mercredi 28 août 2013

Chronique des voyages et de la géographie.

Chronique des voyages et de la géographie.

Dahomey et Niger : esclavage.

M. James Marshall, ancien magistrat de la côte d'or, écrit au Times qu'il se pratique sur les frontières des possessions anglaises des sacrifices humains autrement barbares que l'esclavage lui-même. C'est principalement dans le royaume de Dahomey, qui borde la colonie de Lagos, que ces sacrifices sont en usage. Vers 1875, l'amiral Hewet, alors commodore de la station, fit le blocus de la côte du Dahomey pour venger M. Whydah, négociant anglais, à qui on avait fait subir des mauvais traitements. Une expédition contre la capitale, Abomey, était déjà préparée, mais un contre-ordre vint subitement arrêter les représailles.
Depuis cette époque, le roi du Dahomey continue impunément à tyranniser le pays et à faire des chasses à l'homme.
Les Français sont maintenant, ajoute-t-il, où nous avons refusé d'aller. Espérons qu'ils occuperont le Dahomey et mettrons un terme à ces cruautés; mais, nous-autres, serviteurs de la Grande-Bretagne, nous regrettons que cette puissance se contente toujours de maintenir l'ordre sur la côte sans se soucier de ce qui se passe à l'intérieur. De la sorte, l'Allemagne et la France sont libres de prendre rapidement possession des territoires situés en arrière de nos établissements et de s'emparer des voies commerciales.
En revanche, les Anglais, dit M. J. Marshall, viennent de porter un coup sérieux à la forme la plus cruelle de l'esclavage. Je reviens des territoires du Niger, qu'une charte royale a placé sous les lois de la "Royal Niger Company". J'avais été chargé d'y organiser le système judiciaire et je m'étais installé à Asaba, siège du gouvernement, à environ 160 milles en amont du Niger. M. Kane, ancien membre du barreau de Dublin, m'accompagnait. Comme les sacrifices humains sont notoires dans le pays, les chefs sont avertis que la Compagnie, sans vouloir intervenir dans les rites et coutumes locales, ne pouvait pourtant pas tolérer des pratiques aussi barbares. Toutefois, la semaine suivante, deux chefs étant morts, tout était préparé pour des sacrifices humains à l'occasion de leurs funérailles, et les indigènes, ne tenant aucun compte des avis qui leur avaient été donnés, massacrèrent les esclaves et attaquèrent même les postes de la Compagnie. Mais la force armée dont dispose la Compagnie et les secours amenés par l'agent général, M. Fliut, eurent raison des Arabes, qui, poussés à bout, promirent de renoncer aux meurtres des esclaves. Ces derniers vinrent en troupe exprimer leur gratitude à la Compagnie.

Journal des Voyages, 20 janvier 1889.

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