Le voleur de valises.
Il y a quelques mois, on arrêta dans l'une des grandes gares de Paris, un individu qui employait un "truc" aussi original que productif pour s'approprier les valises des voyageurs.
Convenablement vêtu, tenant à la main une valise d'assez grandes dimensions, il s'approchait des guichets au moment de l'affluence. Les voyageurs attendant leur tour posent généralement à terre leurs valises. L'escroc profitait d'un moment où les voyageurs n'y prenaient garde pour "coiffer" avec sa propre valise une autre valise posée à terre, faisant mine de sortir de l'argent de sa poche pour solder son billet, et, partant le plus tranquillement du monde.
La valise du voleur était simplement un coffre vide, à fond mobile de haut en bas, avec crochets-ressorts le long des parois intérieures, pour maintenir les objet "coiffés".
Ce procédé très ingénieux donnait de parfaits résultats. En admettant même que le voyageur volé s'aperçut immédiatement de la disparition de sa valise, il n'avait pas l'idée de soupçonner la supercherie. Il se rendait vite compte que les honorables voyageurs, ses voisins, ne portaient d'autres valises que la leur!
Mais ces vols devenaient de plus en plus fréquents, un agent en civil fut chargé de surveiller les abords des guichets. Il ne tarda pas à pincer l'ingénieux escroc au moment où il coiffait adroitement la valise d'une dame.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 11 février 1906.
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