Vieilles faïences et porcelaines.
Parmi les collections à la mode, il n'en est certes pas de plus intéressantes que celles des faïences, des bibelots et des meubles anciens.
Mais c'est en pareille matière que l'amateur se fait duper si, à défaut de connaissances profondes dans l'histoire de l'Art, il n'est point pourvu de quelques indications pouvant l'aider à reconnaître ce qu'il achète et à estimer ce qu'il possède.
Voici donc la nomenclature et l'effigie des marques de vieilles faïences et porcelaines les plus connues. Disons tout de suite que l'on peut contrefaire ces marques, mais les vieilles faïences ont d'autres signes authentiques qui dénoncent la fraude.
Voyons d'abord les porcelaines françaises.
Sèvres a deux cachets bien distincts, le style Louis XV et l'époque impériale.
Ces diverses marques sont d'abord les deux jolis monogrammes que nous donnons ci-dessous; puis le mot Sèvres, l'S majuscule tout seul et enfin la couronne impériale.
Les caractéristiques les plus constantes des pièces de Sèvres authentiques sont la présence d'un bleu lumineux quoique foncé, dit bleu de Sèvres; les bandes de pourtour ou de dessous en teintes plates agrémentées d'or et le motif central plutôt petit figurant médaillon dans lequel se trouve tête et sujets divers. Les teintes les plus rencontrées sont, avec ce bleu de roi, le bleu turquoise, le rose, le vert céladon. Beaucoup de pièces de Sèvres sont en camaïeu: ce terme s'applique à toute décoration exécutée avec une seule couleur qu'on dégrade ou qu'on accentue selon les cas.
Nevers.- Les premières faïences de Nevers datent de la Renaissance et sont les plus recherchées; toutefois, celles qui sont postérieurement ont encore beaucoup de valeur.
Les Nevers de la Renaissance rappellent le genre italien. Ce sont surtout des vases, des buires presque uniquement décorés de jaune soutenu et de bleu franc. Passé cette époque, les pièces de Nevers ont pris le cachet français: assiettes, plats à barbe, pichets, soupières.
Les fonds sont en général d'un bleu très éclatant sur lequel s'enlèvent des paysages, des maisonnettes, des personnages assez petits. Beaucoup de ces pièces sont en camaïeu bleu. L'ornementation emploie quelquefois du brun jaune, mais jamais du brun rouge et cette abstention est même une des caractéristiques du Nevers.
Les principales marques du vieux Nevers sont données aux figures dessous.
Moustiers.- C'est une faïence très fine dont l'émail est bien glacé. Les compositions qui la composent relèvent, le plus souvent, du genre grotesque, style Callot, et dans ce dernier cas, la teinte employée est généralement le vert.
Beaucoup de vieux Moustiers sont aussi décorés de guirlandes de fleurs polychromes, de dessins de style Régence, , lambrequins et cariatides, d'un bleu doux très fondu.
Les marques Moustiers les plus rencontrées sont indiquées ci-dessous, mais il y en a d'autres notamment f, Ef et F E.
Rouen.- Les faïences et porcelaines de Rouen, tout en ayant un cachet fort original, ont, cependant une filiation qui n'est pas niable avec l'Orient et Delft.
La terre est épaisse, l'émail très fort et légèrement verdâtre, la décoration est riche et variée, mais, nulle part, ne présente le modelé. On y rencontre des médaillons, des guirlandes polychromes et aussi du camaïeu bleu. Dans les assiettes et les plats, les ornements, assez symétriques, tournent autour du centre; quand il s'agit de vases, les ornements partent du bord et viennent recouvrir la panse. Les teintes les plus généralement employées sont le bleu, le vert, le jaune, le brun jaune et le brun rouge, cette dernière couleur souvent grésillée, c'est à dire légèrement craquelée. Les pièces les plus anciennes présentent du vert, du jaune et du rouge.
Voyez pour les marques les figures ci-dessous.
Lille.- Les fabriques de Lille ont certainement dû avoir recours aux artistes de la grande manufacture de Rouen, car les dessins de leurs faïences sont identiques à ceux de la faïence rouennaise.
C'est à la marque qu'il faut s'en rapporter; les vieilles faïences de Lille comptent un très grand nombre de camaïeu bleu. Voir les figures ci-dessous.
Limoges.- La porcelaine de Limoges tient le premier rang après celle de Sèvres; sa principale caractéristique est la transparence qu'elle doit au kaolin. L'ornementation, très soignée et surtout polychrome, n'a recours à l'or qu'en filets et se distingue par le fini du modelé. Une de ses marques les plus courantes est celle que nous donnons à la figure ci-après.
(A suivre.)
Jean des Figues.
Les Veillées des Chaumières, 23 novembre 1901.
Les Nevers de la Renaissance rappellent le genre italien. Ce sont surtout des vases, des buires presque uniquement décorés de jaune soutenu et de bleu franc. Passé cette époque, les pièces de Nevers ont pris le cachet français: assiettes, plats à barbe, pichets, soupières.
Les fonds sont en général d'un bleu très éclatant sur lequel s'enlèvent des paysages, des maisonnettes, des personnages assez petits. Beaucoup de ces pièces sont en camaïeu bleu. L'ornementation emploie quelquefois du brun jaune, mais jamais du brun rouge et cette abstention est même une des caractéristiques du Nevers.
Les principales marques du vieux Nevers sont données aux figures dessous.
Moustiers.- C'est une faïence très fine dont l'émail est bien glacé. Les compositions qui la composent relèvent, le plus souvent, du genre grotesque, style Callot, et dans ce dernier cas, la teinte employée est généralement le vert.
Beaucoup de vieux Moustiers sont aussi décorés de guirlandes de fleurs polychromes, de dessins de style Régence, , lambrequins et cariatides, d'un bleu doux très fondu.
Les marques Moustiers les plus rencontrées sont indiquées ci-dessous, mais il y en a d'autres notamment f, Ef et F E.
Rouen.- Les faïences et porcelaines de Rouen, tout en ayant un cachet fort original, ont, cependant une filiation qui n'est pas niable avec l'Orient et Delft.
La terre est épaisse, l'émail très fort et légèrement verdâtre, la décoration est riche et variée, mais, nulle part, ne présente le modelé. On y rencontre des médaillons, des guirlandes polychromes et aussi du camaïeu bleu. Dans les assiettes et les plats, les ornements, assez symétriques, tournent autour du centre; quand il s'agit de vases, les ornements partent du bord et viennent recouvrir la panse. Les teintes les plus généralement employées sont le bleu, le vert, le jaune, le brun jaune et le brun rouge, cette dernière couleur souvent grésillée, c'est à dire légèrement craquelée. Les pièces les plus anciennes présentent du vert, du jaune et du rouge.
Voyez pour les marques les figures ci-dessous.
Lille.- Les fabriques de Lille ont certainement dû avoir recours aux artistes de la grande manufacture de Rouen, car les dessins de leurs faïences sont identiques à ceux de la faïence rouennaise.
C'est à la marque qu'il faut s'en rapporter; les vieilles faïences de Lille comptent un très grand nombre de camaïeu bleu. Voir les figures ci-dessous.
Limoges.- La porcelaine de Limoges tient le premier rang après celle de Sèvres; sa principale caractéristique est la transparence qu'elle doit au kaolin. L'ornementation, très soignée et surtout polychrome, n'a recours à l'or qu'en filets et se distingue par le fini du modelé. Une de ses marques les plus courantes est celle que nous donnons à la figure ci-après.
(A suivre.)
Jean des Figues.
Les Veillées des Chaumières, 23 novembre 1901.
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