Un diplôme qui en vaut un autre.
C'est celui que les compatriotes d'Ibsen sont obligées de produire pour se marier.
Aucune jeune fille norvégienne n'est admise à convoler en justes noces si elle n'est pourvue d'un certificat en bonne et due forme, attestant qu'elle sait coudre, tricoter, filer et faire la cuisine.
Un peu d'orthographe norvégienne n'est pas défendu, cela va sans dire; mais elle n'est pas exigée non plus, et les ménages n'en vont pas plus mal. S'il faut en croire les voyageurs, le foyer familial est conservé là dans son intègre pureté et dans sa félicité complète.
Mais faut-il réellement accuser l'autre diplôme, celui que Dickens appelait irrévérencieusement le brevet des petites cruches remplies de faits jusqu'au goulot? Ou plus justement la rareté de ce diplôme sans parchemin qui s'appelle un titre de chrétienne? Est-il vraiment bien nécessaire de parler comme la citoyenne Flocon, la femme de ce député de 1848, qui, lâchant sa traîne à travers les salons de l'Hôtel de Ville, s'écriait triomphalement:" C'est nous qui sont les princesses, maintenant", pour être bonne épouse, bonne mère et parfaite maîtresse de maison? Nous ne le pensons pas. Une femme qui sait prier sait tout faire à l'heure où chaque chose doit être faite.
Michel Saint-Yves.
Les Veillées des Chaumières, 13 novembre 1901.
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