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mardi 13 mars 2018

Quelle chaleur!

Quelle chaleur!


Tout un système médical, préconisé par la secte des scientistes repose sur cet axiome que nos sensations et nos douleurs ne sont que des illusions et que l'esprit seul est malade. Par conséquent, pour guérir, il suffit de se croire bien portant et de nier la souffrance.
Pareillement, si vous endurez mal les chaleurs caniculaires dont nous gratifie la saison, entourez-vous ostensiblement le cou d'un cache-nez, revêtez un chaud par dessus et jurez à qui voudra l'entendre qu'il fait terriblement froid. Et si vous avez peine à en convaincre votre entourage, procédez par comparaison et citez avec complaisance les étés les plus chauds que les annales aient enregistré.
En 879, près de Worms, les ouvriers tombent morts de chaleur dans les champs.
En l'an 1000, les rivières et les sources de France se dessèchent: les poissons se putréfient et amènent la peste. En 1132, la terre se fend; le Rhin dans l'Alsace est à sec.
En 1616, sécheresse dans toute l'Europe.
Les trois premières années du XVIIe siècle eurent des étés torrides.
Le 30 juillet 1705, la chaleur fut si grande à Montpellier qu'elle égalait celle qui sort d'un four de verrerie. On faisait cuire des œufs au soleil.
En 1748, les théâtres furent fermés à Paris par mesure d'hygiène. Pendant cinq mois il ne tomba pas une goutte de pluie. Les arbres fruitiers fleurirent plusieurs fois.
En 1802, il y eut à Paris la plus grande chaleur qui ait été enregistrée depuis la découverte du thermomètre, 41°.
En 1811, 1823, 1830, 1840, 1846 et 1860, chaleurs qui causèrent de nombreuses victimes.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 1er septembre 1907.

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