Madame Jane Hading.
La célèbre artiste ne s'appelle ni Jane ni Hading mais Jeanne-Alfrédine Tréfouret, ce qui est beaucoup moins aristocratique. Dans quel pays, Madame Tréfouret, qui les a tous parcourus, a-t-elle fait traduire ainsi ses nom et prénoms? A-t-elle voulu passer pour une lady authentique? Je l'ignore. Tout ce que j'ai pu apprendre, c'est qu'il suffit pour la mécontenter de l'appeler Hadingue en prononçant à la française. Mais si vous prononcez Tréfouret, alors je ne réponds plus de votre tête.
Mme Hading est pourtant d'origine bien française: elle est née à Marseille d'un acteur qui jouait dans cette ville les grands premiers rôles et qui voulut que sa fille s'exerçât de bonne heure au métier des planches. Elle n'avait pas trois ans quand elle parut sur la scène, et la légende (une légende respectable puisqu'elle a quarante-cinq ans) veut qu'elle ait montré dans son rôle infiniment plus de naturel que celle qui l'avait précédée. Il faut tout dire: le rôle était celui de la petite Blanche de Caylus dans Le Bossu et celle qui avait précédé Mlle Hading et ne la valait pas, au dire des connaisseurs, était une poupée de carton.
Quelques temps après ces débuts sensationnels, sinon retentissants, M. Tréfouret s'aperçut que sa fille avait une très belle voix; il la retira du théâtre et la fit entrer au Conservatoire de Marseille où elle obtint à quatorze ans le prix de solfège.
C'est au théâtre d'Alger qu'elle inaugura pour de bon comme "ingénuité" et chanteuse d'opérette sa carrière théâtrale.
D'Alger elle passa ensuite au théâtre Khédivial, au Caire où elle commença à dépouiller les "ingénuités" pour jouer les jeunes premières et les coquettes.
Rentrée à Marseille en 1876, elle partage ses soirées entre la tragédie et l'opérette; elle est indifféremment, avec une assurance égale et une chevelure croissante, la fille de Roland ou de Mme Angot.
Mais je vous essouflerais, chers lecteurs, si je vous conduisais dans tous les théâtres où Mme Jane Hading s'est fait applaudir. De Marseille à Paris, du Palais-Royal à la Comédie-Française, de New-York à Constantinople, elle a travaillé de son mieux à répandre le goût de notre art théâtral et à faire oublier Sarah Bernhardt et Judic. C'est une artiste que le public apprécie et que les imprésarios recherchent; elle séduit celui-là par son aplomb, ceux-ci par les ressources qu'elle porte en elle. Tragédie, comédie, vaudeville, opérette, drame, elle peut fournir immédiatement tous ces articles.
Avec elle une tournée fait l'économie d'une coquette et d'une ingénue, d'une jeune première et d'une divette.
Et comme elle a voyagé partout, elle peut encore au besoin servir d'interprète à la troupe.
En 1884, cette courageuse artiste voulut explorer un pays nouveau: elle se maria. Elle avait vingt-cinq ans. Son mari était M. Koning, alors directeur du Gymnase où elle jouait. Au bout de trois ans la lune de miel s'éclipsait pour ne plus reparaître. Jane Hading demandait le divorce et quittait son pays, son théâtre et son mari pour suivre Coquelin en Amérique. Elle en rapporta de magnifiques bijoux, ce qui inspira ce mot à l'artiste acclamée et à l'épouse malheureuse:
"Les Américains nous comblent de diamants, les français ne connaissent que la claque".
Jean Louis.
Et comme elle a voyagé partout, elle peut encore au besoin servir d'interprète à la troupe.
En 1884, cette courageuse artiste voulut explorer un pays nouveau: elle se maria. Elle avait vingt-cinq ans. Son mari était M. Koning, alors directeur du Gymnase où elle jouait. Au bout de trois ans la lune de miel s'éclipsait pour ne plus reparaître. Jane Hading demandait le divorce et quittait son pays, son théâtre et son mari pour suivre Coquelin en Amérique. Elle en rapporta de magnifiques bijoux, ce qui inspira ce mot à l'artiste acclamée et à l'épouse malheureuse:
"Les Américains nous comblent de diamants, les français ne connaissent que la claque".
Jean Louis.
Le signalement de Jane Hading.
Il faut, comme on sait, un passe-port pour pénétrer en Turquie. Mme Jane Hading qui a fait cet hiver une longue tournée en Orient, a dû se faire délivrer à la frontière turque un passeport sur lequel les agents du sultan ont décrit son signalement.
Nous transcrivons ci-dessous ce signalement à l'intention de nos lecteurs, ils pourront constater que la galanterie la plus aimable, n'a pas cessée d'être cultivée chez les Orientaux.
Taille: 1 mètre 60.
Cheveux blonds.
Yeux marrons.
Pupille dilatée.
Front très poli.
Sourcils noirs d'un arc très pur.
Nez droit, légèrement relevé.
Bouche fine et sensuelle.
Main un peu forte et nerveuse.
Pieds petits et cambrés.
Signes particuliers: Ne porte pas de corset, mais ceinture à la taille!
Nota de Célestin mira:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire