Alfred de Musset, boulevardier.
Nous reproduisons une curieuse estampe, qui figure à l'exposition de la bibliothèque Saint-Fargeau et représente le boulevard de Gand à l'époque romantique.
C'est une bien amusante image. Ce boulevard fameux ne ressemblait guère au boulevard des Italiens, tel qu'on peut le voir aujourd'hui. Il était plus pittoresque, bordé de constructions moins grandioses. Un certain air débraillé y régnait (regardez bien la gravure) : trottoirs mal alignés, pavés raboteux, boutiques inégales, arbres aux frondaisons indisciplinées. Pourtant ce lieu à demi rustique servait de rendez-vous à toutes les élégances: les lionnes y défilaient le matin dans leurs tilburys, suivies de leurs tigres; les gandins y exhibaient leurs redingotes serrées à la taille, leurs pantalons gris perle, leurs gilets de velours, leurs joncs flexibles à pomme de vermeil; les rois de la chronique et du feuilleton s'assemblaient autour des tables du Café de Paris et sur le perron de Tortini. Balzac y devisait avec Dumas père, Méry avec Alfred de Musset*. Ce dernier adorait le boulevard. J'en eus la preuve, un jour que je causais avec sa sœur, Mme Lardin de Musset, dont les entretiens et les confidences m'ont laissé de si chers souvenirs.
Le boulevard de Gand, aujourd'hui boulevard des Italiens. (Les obélisques devant les Bains Chinois, au coin de la rue de la Michodière.) |
C'est une bien amusante image. Ce boulevard fameux ne ressemblait guère au boulevard des Italiens, tel qu'on peut le voir aujourd'hui. Il était plus pittoresque, bordé de constructions moins grandioses. Un certain air débraillé y régnait (regardez bien la gravure) : trottoirs mal alignés, pavés raboteux, boutiques inégales, arbres aux frondaisons indisciplinées. Pourtant ce lieu à demi rustique servait de rendez-vous à toutes les élégances: les lionnes y défilaient le matin dans leurs tilburys, suivies de leurs tigres; les gandins y exhibaient leurs redingotes serrées à la taille, leurs pantalons gris perle, leurs gilets de velours, leurs joncs flexibles à pomme de vermeil; les rois de la chronique et du feuilleton s'assemblaient autour des tables du Café de Paris et sur le perron de Tortini. Balzac y devisait avec Dumas père, Méry avec Alfred de Musset*. Ce dernier adorait le boulevard. J'en eus la preuve, un jour que je causais avec sa sœur, Mme Lardin de Musset, dont les entretiens et les confidences m'ont laissé de si chers souvenirs.
A la dernière visite que je lui rendis, comme le cours de la conversation nous ramenait sur ces matières, après m'avoir dressé un gentil tableau du salon de Mme Jaubert, la marraine, où fréquentaient des bas-bleus et des princesses russes, toutes amoureuses de son blondin de frère, elle se leva, ouvrit le meuble de bois de rose qui contenait les manuscrits de Musset, trésor tenu soigneusement sous clé, elle en tira quelques feuillets, qu'elle se mit en devoir de me lire.
- Ces lignes, m'expliqua-t-elle, n'ont point paru.. Alfred les avait tracées pour servir de préface à sa nouvelle des Deux Maîtresses, puis il les supprima. Il s'y portraiture lui-même avec une surprenante fidélité. C'est sa verve, son tour d'imagination, sa silhouette; et ce sont ses goûts, ses façons paradoxales de louer des choses qu'il aimait peut être un peu moins qu'il ne le prétendait. Il mystifiait volontiers tous ceux qui prenaient ses paroles à la lettre. Il se "payait la tête des gens" comme vous dites dans votre affreux argot.
Ma vénérable amie me donna connaissance du morceau, que je jugeai typique et, malgré quelques négligences, digne d'être comparé aux meilleurs de Musset.
Je sollicitai la permission d'en copier les fragments essentiels. Je viens de retrouver, au fond d'un tiroir, cette copie... Je vous la livre... N'a-t-il rien été publié de ces pages? Sont-elles entièrement inédites? Je ne sais trop. Elles mettent effectivement en lumière le Musset mondain, épris de chic et d'élégance, disons le mot: un peu "snob", dont le profil m'avait été si souvent dessiné par sa sœur. Le poète commence par une description de ce célèbre boulevard de Gand:
" L'espace compris entre la rue Grange-Batelière et celle de la Chaussée-d'Antin, n'a pas, comme vous savez, madame, plus d'une portée de fusil de long.
"Ce petit espace, souillé de poussière et de boue, est, cependant, un des lieux les plus agréables qui soient au monde. C'est un des points, rares sur la terre, où le plaisir est concentré. Le Parisien y vit, le provincial y accourt; l'étranger qui y passe s'en souvient comme de la rue Tolèze à Naples, comme, autrefois, de la Piazetta à Venise. Restaurants, cafés, théâtres, bains, maisons de jeu, tout s'y presse; on a cent pas à faire: l'univers est là. De l'autre côté du ruisseau, ce sont les Grandes-Indes."
Remarquez que tout cela est dit avec le plus grand sérieux, sans ironie apparente. Musset trouve des grâces réelles à ce boulevard poussiéreux et boueux... Maintenant le décor va s'animer. Nous connaissons le paysage, voilà l'habitant:
" Vous ignorez sûrement, madame, les mœurs de ce pays étrange qu'on a nommé boulevard de Gand. Il ne commence guère à remuer qu'à midi. Les garçons de café servent dédaigneusement quiconque déjeune avant cette heure. C'est alors qu'arrivent les dandys; ils entrent à Tortoni* par la porte de derrière, attendu que le perron est envahi par les Barbares, c'est à dire les gens de la Bourse. Le monde dandy, rasé et coiffé, déjeune jusqu'à deux heures, à grand bruit, puis s'envole à bottes vernies. Ce qu'il fait de sa journée est impénétrable: c'est une partie de cartes, un assaut d'armes; mais rien ne transpire au dehors, et je ne vous le confie qu'en secret."
Le boulevard de Gand, pendant le jour, est donc livré à la foule. Musset ressent pour elle un dédain qu'il ne dissimule pas. "Quelle pitié!", s'écrie-t-il. Mais si le snob méprise cette cohue, l'artiste y relève de savoureux détails qu'il croque prestement, du bout du crayon:
" Il n'en faut pas moins remarquer la taille fine de la grisette*, la jolie maman qui traîne son marmot, le classique fredon du flâneur, le panache de la demoiselle qui sort de sa répétition. A cinq heures, changement complet: tout se vide et reste désert jusqu'à six heures. Les habitués de chaque restaurant paraissent peu à peu et se dirigent vers leurs mondes planétaires. Le rentier retiré, amplement vêtu, s'achemine vers le Café Anglais*, avec son billet de stalle dans sa poche; le courtier bien brossé, le demi-fashionable vont s'attabler chez Hardy; de quelques lourdes voitures de remise débarquent de longues familles anglaises qui entent au café de Paris, sur la foi d'une mode oubliée; les cabinets du Café Douix, voient arriver deux ou trois parties fines, visages joyeux, mais inconnus."
La nuit tombe. Les boutiques s'allument. Autre aquarelle, non moins chatoyante:
" Devant le Club de l'Union, illuminé, les équipages s'arrêtent; les dandys sautillent ça et là, avant d'entrer au Jockey. A sept heures, nouveau désert. Quelques journalistes prennent le café pendant que tout le monde dîne. A huit heures et demie, fumée générale; cent estomacs digèrent, cent cigares brûlent; les voitures roulent, les bottes craquent, les cannes reluisent, les chapeaux sont de travers, les gilets regorgent, les chevaux caracolent... "
(Oh! que voilà, en quelques lignes, un merveilleux Gaverni! Mais continuons.)
" Le monde dandy s'envole de nouveau. Ces messieurs sont au théâtre et ces dames pirouettent.. La compagnie devient tout à fait mauvaise. On entend, dans la solitude, le crieur du journal du soir. A onze heures et demie, les spectacles se vident; on se casse le cou chez Tortoni pour prendre une glace avant de s'aller coucher. Il s'en avale mille dans une soirée d'été. A minuit, un dandy égaré, reparaît un instant; il est brisé de sa journée; il se jette sur une chaise, étend ses pieds sur une autre, avale un verre de limonade en bâillant, tape sur une épaule quelconque en manière d'adieu, et s'éclipse*. Tout s'éteint. On se sépare en fumant au clair de la lune. Une heure après, pas une âme bouge; et trois ou quatre fiacres patients attendent seuls, devant le Café Anglais, des soupeurs attardés qui ne sortiront qu'au jour."
Pourquoi le Parisien aime-t-il à ce point son boulevard? Quel plaisir y goûte-t-il? Quelle est exactement l'essence de ces délices? En d'autres termes, qu'y a-t-il dans l'intellect et la conscience du boulevardier? C'est le second point développé par Musset. Ici, il fait sonner ses gourmettes comme les carrossiers des beaux équipages qui longent le perron de Tortoni. Il hennit, il piaffe. On croit entendre, chez Mme Jaubert, le prince Phosphore de Cœur-Volant (c'est le surnom que lui avait attribué la bonne marraine) éblouir des fusées de son esprit l'altière comtesse de Kobergis, l'énigmatique Christine de Trivulse Belgiojoso, qui boivent dévotement ses paroles:
" Si je vous dis, madame, que, pour un jeune homme, il peut y avoir une extrême jouissance à mettre une botte qui fait mal au pied, vous allez rire. Si je vous dis qu'un cheval d'allure douce et commode, passablement beau, restera peut être entre les mains du marchand, alors qu'on se précipitera sur une méchante bête qui va ruer à chaque coin de rue, vous me traiterez de fou. Si je vous dis qu'assister régulièrement à toutes les premières représentations, manger des fraises avant qu'il y en ait, prendre une prise de tabac au rôti, savoir de quoi l'on parle et quelle est la dernière histoire d'une coulisse, parier n'importe sur quoi le plus cher possible et payer le lendemain, tutoyer son domestique et ignorer le nom de son cocher, sentir le jasmin et l'écurie, lire le journal au spectacle, jouer le distrait et l'affairé en regardant les mouches aux endroits les plus intéressants, boire énormément ou pas du tout, coudoyer les femmes d'un air ennuyé avec une rose de Tivoli à sa boutonnière, si je vous dis que c'est le bonheur suprême, que répondrez-vous?"
Il n'attend pas la réponse, il la fait lui-même. Et le gai bavardage va repartir:
" Une botte qui fait mal va presque toujours bien; un méchant cheval peut être plus beau qu'un autre; à une première représentation, s'il n'y a pas d'esprit dans la pièce, il y a du monde pour l'écouter; rien n'est si doux qu'une primeur quelconque; une prise de tabac fait trouver le gibier plus succulent; rire, parier et payer sont choses louables et permises à tous; l'odeur de l'écurie est saine et celle du jasmin délectable; tutoyer les gens donne de la grandeur; l'air ennuyé ne déplaît pas aux dames; et une femme qui vaut la peine qu'on aille au parterre, quel que soit le prix de la place, est assurément digne de faire le bonheur d'un homme distingué... Nous ne nous comprenons pas, n'est-il pas vrai,...
Ce dernier cri sort du coeur. Musset juge à leur valeur les frivolités parisiennes; il ne saurait s'en passer; il les persifle et elles sont nécessaires à sa vie; on devine un fond d'amour à sa moquerie légère. ce côté de son tempérament, ce style cavalcadant, cravacheur, qui n'est que l'expression de la "blague" et de l'ironie boulevardières, nous les retrouvons dans la plupart de ses œuvres, dans ses chansons, dans ses contes, dans le préambule de Namouna, dans les tirades de Valentin "épatant" l'oncle Van Buck au premier acte de Il ne faut jurer de rien, dans les saillies d'Octave, dans les extravagances de Fantasio, dans les impertinences de Mme de Léry, dans les épigrammes que Perdican jette au nez de dame Pluche.
Musset est bien un fils de Paris... Du Parisien, il a l'humour indiscipliné, l'impatience du joug, quel qu'il soit, et qu'il déteste après se l'être donné. Plus romantique que Victor Hugo, il "bûche" le romantisme (rappelez-vous certains dialogues de Dupuis et Cotonet). Comme le Parisien, il abhorre la solennité pédante, l'emphase prudhommesque, travers haïssables, qu'il livre à la risée sous les traits du courtisan Mariani et du juge Tullio; il admet l'ivresse, mais à condition qu'elle soit spirituelle; il verse un doigt de champagne à Van Buck, un verre de lacrimachristi à Octave, et note en souriant leurs propos joyeux; mais il bafoue la pâteuse soûlerie de Bridaine et Blasius, ne prévoyant pas, hélas! qu'un jour il perdrait le droit de les railler. Comme le Parisien, il est "gobeur". Son scepticisme n'est qu'un vernis qui s'écaille. Il déborde de tendresse. Il fait les gros yeux aux amoureux transis, il les tourne en ridicule (relisez donc les conseils du vieux duc à Silvio, dans A quoi rêvent les Jeunes Filles?). Cependant, il veut que Jacqueline compatisse aux tourments de Fortunio, que la candeur de Cécile triomphe du donjuanisme de Valentin et que la petite princesse se penche sur le sommeil de Fantasio, toute émue...
Cet amant cynique et ingénu, ce fanfaron du vice, ce Pierrot effronté à la voix de rossignol, ce Chérubin abreuvé de larmes byroniennes, fut, par ses qualités et ses faiblesses, un Parisien de Paris.
Adolphe Brisson.
Les Annales politiques et littéraires, 5 juillet 1908.
(Oh! que voilà, en quelques lignes, un merveilleux Gaverni! Mais continuons.)
" Le monde dandy s'envole de nouveau. Ces messieurs sont au théâtre et ces dames pirouettent.. La compagnie devient tout à fait mauvaise. On entend, dans la solitude, le crieur du journal du soir. A onze heures et demie, les spectacles se vident; on se casse le cou chez Tortoni pour prendre une glace avant de s'aller coucher. Il s'en avale mille dans une soirée d'été. A minuit, un dandy égaré, reparaît un instant; il est brisé de sa journée; il se jette sur une chaise, étend ses pieds sur une autre, avale un verre de limonade en bâillant, tape sur une épaule quelconque en manière d'adieu, et s'éclipse*. Tout s'éteint. On se sépare en fumant au clair de la lune. Une heure après, pas une âme bouge; et trois ou quatre fiacres patients attendent seuls, devant le Café Anglais, des soupeurs attardés qui ne sortiront qu'au jour."
Pourquoi le Parisien aime-t-il à ce point son boulevard? Quel plaisir y goûte-t-il? Quelle est exactement l'essence de ces délices? En d'autres termes, qu'y a-t-il dans l'intellect et la conscience du boulevardier? C'est le second point développé par Musset. Ici, il fait sonner ses gourmettes comme les carrossiers des beaux équipages qui longent le perron de Tortoni. Il hennit, il piaffe. On croit entendre, chez Mme Jaubert, le prince Phosphore de Cœur-Volant (c'est le surnom que lui avait attribué la bonne marraine) éblouir des fusées de son esprit l'altière comtesse de Kobergis, l'énigmatique Christine de Trivulse Belgiojoso, qui boivent dévotement ses paroles:
" Si je vous dis, madame, que, pour un jeune homme, il peut y avoir une extrême jouissance à mettre une botte qui fait mal au pied, vous allez rire. Si je vous dis qu'un cheval d'allure douce et commode, passablement beau, restera peut être entre les mains du marchand, alors qu'on se précipitera sur une méchante bête qui va ruer à chaque coin de rue, vous me traiterez de fou. Si je vous dis qu'assister régulièrement à toutes les premières représentations, manger des fraises avant qu'il y en ait, prendre une prise de tabac au rôti, savoir de quoi l'on parle et quelle est la dernière histoire d'une coulisse, parier n'importe sur quoi le plus cher possible et payer le lendemain, tutoyer son domestique et ignorer le nom de son cocher, sentir le jasmin et l'écurie, lire le journal au spectacle, jouer le distrait et l'affairé en regardant les mouches aux endroits les plus intéressants, boire énormément ou pas du tout, coudoyer les femmes d'un air ennuyé avec une rose de Tivoli à sa boutonnière, si je vous dis que c'est le bonheur suprême, que répondrez-vous?"
Il n'attend pas la réponse, il la fait lui-même. Et le gai bavardage va repartir:
" Une botte qui fait mal va presque toujours bien; un méchant cheval peut être plus beau qu'un autre; à une première représentation, s'il n'y a pas d'esprit dans la pièce, il y a du monde pour l'écouter; rien n'est si doux qu'une primeur quelconque; une prise de tabac fait trouver le gibier plus succulent; rire, parier et payer sont choses louables et permises à tous; l'odeur de l'écurie est saine et celle du jasmin délectable; tutoyer les gens donne de la grandeur; l'air ennuyé ne déplaît pas aux dames; et une femme qui vaut la peine qu'on aille au parterre, quel que soit le prix de la place, est assurément digne de faire le bonheur d'un homme distingué... Nous ne nous comprenons pas, n'est-il pas vrai,...
Ce dernier cri sort du coeur. Musset juge à leur valeur les frivolités parisiennes; il ne saurait s'en passer; il les persifle et elles sont nécessaires à sa vie; on devine un fond d'amour à sa moquerie légère. ce côté de son tempérament, ce style cavalcadant, cravacheur, qui n'est que l'expression de la "blague" et de l'ironie boulevardières, nous les retrouvons dans la plupart de ses œuvres, dans ses chansons, dans ses contes, dans le préambule de Namouna, dans les tirades de Valentin "épatant" l'oncle Van Buck au premier acte de Il ne faut jurer de rien, dans les saillies d'Octave, dans les extravagances de Fantasio, dans les impertinences de Mme de Léry, dans les épigrammes que Perdican jette au nez de dame Pluche.
Musset est bien un fils de Paris... Du Parisien, il a l'humour indiscipliné, l'impatience du joug, quel qu'il soit, et qu'il déteste après se l'être donné. Plus romantique que Victor Hugo, il "bûche" le romantisme (rappelez-vous certains dialogues de Dupuis et Cotonet). Comme le Parisien, il abhorre la solennité pédante, l'emphase prudhommesque, travers haïssables, qu'il livre à la risée sous les traits du courtisan Mariani et du juge Tullio; il admet l'ivresse, mais à condition qu'elle soit spirituelle; il verse un doigt de champagne à Van Buck, un verre de lacrimachristi à Octave, et note en souriant leurs propos joyeux; mais il bafoue la pâteuse soûlerie de Bridaine et Blasius, ne prévoyant pas, hélas! qu'un jour il perdrait le droit de les railler. Comme le Parisien, il est "gobeur". Son scepticisme n'est qu'un vernis qui s'écaille. Il déborde de tendresse. Il fait les gros yeux aux amoureux transis, il les tourne en ridicule (relisez donc les conseils du vieux duc à Silvio, dans A quoi rêvent les Jeunes Filles?). Cependant, il veut que Jacqueline compatisse aux tourments de Fortunio, que la candeur de Cécile triomphe du donjuanisme de Valentin et que la petite princesse se penche sur le sommeil de Fantasio, toute émue...
Cet amant cynique et ingénu, ce fanfaron du vice, ce Pierrot effronté à la voix de rossignol, ce Chérubin abreuvé de larmes byroniennes, fut, par ses qualités et ses faiblesses, un Parisien de Paris.
Adolphe Brisson.
Les Annales politiques et littéraires, 5 juillet 1908.
Nota de Célestin mira:
*
Alfred de Musset. |
Caricature d'Alfred de Musset. |
*
Café Tortini. |
Boulevard de Gand (actuellement boulevard des Italiens) Paris. |
Dandys. |
*
Une grisette. |
*
Café Anglais, boulevard des Italiens, 1877. |
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