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mardi 6 mars 2018

La plus florissante des industries espagnoles.

La plus florissante des industries espagnoles.


A l'occasion du mariage qui unit récemment le matador Machaquito à une riche héritière américaine, les journaux espagnols ont fièrement remarqué que la tauromachie n'est guère moins prospère que l'industrie du lard salé.
Depuis trois ou quatre ans, elle se montre en Espagne plus florissante que jamais: ni les considérations humanitaires, ni les efforts des sociétés qui protègent les animaux ne l'empêchent de se développer sans cesse; ses revenus se comptent par millions.
Pendant l'année 1906, il s'est donné dans la seule péninsule 272 corridas et 314 novilladas, où ont trouvé la mort 1.379 taureaux adultes et 1.500 novillos. Un taureau valant en moyenne 1.500 pesetas, un novillo 500, cette première mise de fonds représente un capital de 2.836.500 piécettes.
Les appointements fixes de 33 matadors, dont une femme, et de 849 toreros de tout grade, se sont élevés  au chiffre de trois millions.
Les chevaux tués ont coûté 880.000 pesetas; les autres frais divers ont été de 1.700.000 piécettes. Cela porte à huit millions la dépense totale faite en 1906 pour les courses de taureaux. Les recettes, ayant dépassé 12 millions, ont laissé un bénéfice net de plus de 4 millions. 
Malgré le grand nombre des accidents, un seul a été mortel, celui qui, le 14 octobre, dans la plaza de Séville, a enlevé le picador Baena à la tauromachie.
La course de taureaux est donc bien la plus prospères des industries espagnoles; c'est même la seule industrie prospère du pays.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 11 août 1907.

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