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mercredi 11 mars 2015

Senlis.

Senlis.
(département de l'Oise)


Après la pacification des Gaules, sous Auguste, on traça une magnifique voie qui reliait le nord au midi de la Gaule. C'est sur un des points de cette route que fut fondée la ville de Senlis, qui n'était auparavant qu'une bourgade.
Elle porta le nom d'Augustamagus. Le petit peuple dont elle fut la capitale était appelé Sylvanectes, des forêts au milieu desquelles il vivait (sylvie nectitus) . La ville fut entourée de murs par Posthume, au milieu du troisième siècle. On y trouvait un temple magnifique dédié aux faux dieux. Saint Rieul ou Régulus y prêcha le christianisme dès la fin du premier siècle, disent quelques chroniques
Après l'établissement des Francs dans les Gaules, Senlis fut une des premières villes que ces peuplades occupèrent. On y battait monnaie sous les Mérovingiens. Les rois carolingiens y avaient un palais ou Pépin, roi d'Aquitaine, fut enfermé en 853. Charles le Chauve y fit aussi détenir son fils Carloman qui s'était révolté contre lui.
A cette époque, le comté de Senlis devint héréditaire dans la branche cadette des comtes de Vermandois. Les bourgeois de Senlis reçurent une charte de commune en 1173; Philippe-Auguste la confirma en 1201. Ce prince, après son mariage avec Elisabeth de Hainaut, à Reims, en 1180, vint à Senlis célébrer ses noces. 
Senlis eut à souffrir des trouble de la Jacquerie, au milieu du quatorzième siècle, ainsi que des guerres du siècle suivant. Les Bourguignons s'en emparèrent plusieurs fois, et la ruinèrent. Le roi voulut la réduire en 1418; mais il échoua, après un long siège; elle ne rentra en son pouvoir qu'en 1429.
La coutume de Senlis fut rédigée en 1497 et réformée en 1539. Cette ville refusa de prendre part aux troubles de la ligue; cependant les ligueurs s'en emparèrent en 1589, mais ils en furent bientôt expulsés, et, ayant essayé d'y rentrer, ils furent grandement maltraités par les troupes du roi. Plusieurs autres tentatives n'eurent pas plus de succès.
Senlis était, avant 1789, le siège d'un évêché suffragant de Reims, avec le titre de comté; la ville avait, outre le chapitre cathédral, deux collégiales, sept paroisses et plusieurs autres établissement religieux. Senlis était aussi le chef lieu d'un bailliage présidial, d'une maîtrise des eaux et forêts, d'un tribunal d'élection, d'un grenier à sel, d'une subdélégation de l'intendance de Paris, etc.
Cette ville était autrefois très-fortifiée: on y voit encore des vestiges de murs romains. Le vieux château a conservé des ruines considérables; il date du treizième siècle. 


La cathédrale est un édifice remarquable, qui date, en grande partie, du douzième siècle. Elle est d'un beau gothique; la flèche est surtout d'une grande hardiesse.
Beaumé, chimiste distingué, et de Villebrune, savant orientaliste, sont nés à Senlis. (1)

(1) Géographie départementale, classique et administrative de la France, par MM. Badin et Quantin.

Magasin pittoresque, décembre 1849.

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