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mercredi 28 mai 2014

La garde-robe d'Edouard VII.

La garde-robe d'Edouard VII.

Alors qu'il n'était que prince de Galles, Edouard VII porta longtemps, de façon incontestée, le sceptre des élégances. Sur le trône, ses soucis doivent être d'un autre ordre.
Toutefois, au dire de son tailleur, le souverain a conservé une compétence spéciale et un goût infaillible. Il possède d'ailleurs un talent stupéfiant pour distinguer ce qu'il faut ou ne faut pas porter. Il choisit avec rapidité et toujours avec sûreté. En quelques minutes, l'heureux fournisseur appelé à Malborough House avoue avoir pris des commandes ce vêtements pour des milliers de francs.
Le roi n'hésite pas, d'ailleurs, à se rendre chez son tailleur pour voir les échantillons nouveaux: il s'entretient avec lui des questions techniques, des qualités et des défauts des cheviotes, des diagonales et des vigognes, avec une surprenante science professionnelle.
Edouard VII paie ses vêtements un bon prix, mais nullement un prix exagéré. Comme il ne porte guère un pantalon plus de deux ou trois fois, il lui en faut une centaine par an. Tous les ans, il commande une douzaine de costumes de cérémonie et à peu près autant de smokings, redingotes, vestons, jaquettes, en tout pour environ 25.000 francs par an.
Le chemisier du souverain va nous faire connaître les dessous royaux. Les chemises de jour en tissu fin, presque toujours blanches, ornée d'une imperceptible bordure noire, coûtent 31,25 fr. pièce. Les cols ont une hauteur de 45 millimètres; le roi "chausse" l'encolure 48 1/2.
Les caleçons et les gilets de dessous sont en soie, variant de 25 à 30 francs pièce. Les mouchoirs, de petites dimensions, sont en soie de couleur; ils valent de 84 à 108 francs la douzaine. Quant aux gants, ils sont fait sur mesure, par une des premières fabriques d'Angleterre, toujours en peaux un peu forte et à deux boutons. Sa Majesté ganse 7 3/4 et use environ 300 paires par an, à 12,50 fr. l'une.
Enfin, les bretelles sont en tissu gris, très résistant, avec une petite bordure bleu pâle, et coûtent moyenne 15 francs la paire.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 1er janvier 1905.

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