Les salons d'autrefois.
Souvenirs intimes, par Mme la comtesse de Bassanville.
Brunet, éditeur, 31, rue Bonaparte.
Voici des études qui me sont particulièrement chères, elles rentrent dans l'esprit de celles que je m'efforce de faire aujourd'hui dans la série intitulée: les Cercles de Paris; elles sont contemporaines du temps auquel j'ai essayé de me reporté pour peindre une époque que notre génération ne connait que par les récits de ceux qui l'ont traversée.
Mme de Bassanville nous ramène par le souvenir dans ces salons où les femmes étaient reines, où constamment excités par leur présence, leurs grâces et leurs charmes, les hommes faisaient assaut de coquetterie à la plus grande gloire de l'esprit français.
La comtesse nous dit comment au milieu des convulsions de l'Europe, des femmes aimables ont su enchaîner des hommes à leur foyer, à force de grâces et d'esprit; comment, sans autre frais qu'une tasse de thé et quelques assiettes de gâteaux secs, elles réunissaient autour d'elles tout ce qui portait un beau nom ou parcourait une brillante carrière, tous les privilégiés de la naissance, les élus du talent et les élus du succès.
"Tous les raisonnements des hommes ne valent pas un sentiment d'une femme.", écrivait M. de Voltaire à M. de Chauvelin, et en fut-il autrement, comment les hommes de gaîté de cœur, ont-ils pu bannir de leurs réunions ces lèvres en fleurs, ces rires argentins, cet enchantement et ce sourire éternels qui s'appellent la femme? A défaut du moraliste, qui doit gémir de cet état de chose, l'artiste devait protester contre ces noires assemblées, sérieuses jusqu'à la tristesse et qui sacrifient le point lumineux du tableau, son harmonie et sa grâce.
Les Salons d'autrefois sont divisés en trois séries formant trois volumes:
La première série contient: Les souvenirs relatifs aux salons de Mme la princesse de Vaudemont, de Mme la comtesse de Rumfort, de Labey et de M. de Bourrienne.
La seconde: ceux qui se rattache aux réunions chez la princesse de Bagration, la comtesse Merlin, Mme de Mirbel et Mme Campan.
La troisième traite des réunions chez Casimir Delavigne, la marquise d'Osmond, Karlbrenner et la duchesse de Laviano.
C'est tout une époque qui revit par son côté anecdotique; l'esprit féminin s'y montre avec tout son charme et sa grâce, et son influence se fait sentir même dans le mouvement politique. C'est une peinture fidèle de la société française à peine remise des grandes convulsions de l'Empire, et c'est le brillant défilé de toutes les forces, les grâces et les enchantements.
L'époque présente ne laissera pas de tels souvenirs; sans être les contempteurs du temps de progrès où nous vivons, il est permis de regretter celui que Mme de Bassanville a essayé de faire revivre.
M. Louis Enault a écrit la préface des Salons d'autrefois; il en a bien fixé l'esprit comme il en a justement apprécié le côté littéraire.
Charles Yriarte.
Le Monde Illustré, 9 avril 1864.
Nota de Célestin Mira: quelques portraits et salons.
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Salon de Mme de Tencin. |
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Salon de Mme Geoffrin.
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Lecture de Molière par Jean-François de Troy. |
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Princesse de Vaudemont. |
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de Bourrienne. |
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Comtesse de Bagration. |
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Comtesse Merlin. |
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Mme de Mirbel. |
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Mme Campan.
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Casimir Delavigne. |
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Marquise d'Osmond. |
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