Pistolet-briquet du dix-huitième siècle.
Parmi les ustensiles dont l'usage, comme celui des mouchettes, a presque entièrement disparu, il faut citer le briquet, remplacé partout aujourd'hui par les allumettes chimiques. Bien avant qu'on les eût inventés, on avait imaginé un grand nombre de briquets dont la construction reposait sur divers principes scientifiques; mais aucun n'avait réussi à remplacer tout à fait l'ancien instrument incommode désigné le plus souvent sous le nom de fusil ou foisil (de l'italien focile, caillou), qui consistait en un morceau d'acier dont la percussion sur un silex faisait jaillir des étincelles communiquant le feu à des matières très inflammables, telles que l'amadou, le bois pourri, le papier, le vieux linge brûlé, etc. Cette sorte de batterie perfectionnée fut appliquée, vers 1685, au mousquet, et lui donna alors son nom de fusil.
On rencontre assez communément, dans les collections, d'anciens briquets ayant la forme des batteries de fusil; mais les pistolets-briquets semblables à celui que représente notre gravure sont très rares.
Ce petit instrument, enrichi d'incrustations d'argent finement ciselées et d'une ornementation d'un très bon gout, a l'apparence, au premier abord, d'un pistolet ordinaire; il faut l'examiner de très près, et surtout en presser la détente, pour reconnaître sa destination toute spéciale. La moitié supérieure du canon, ajustée par des charnières habilement dissimulées, s'ouvre alors comme un couvercle de coffret, au moyen d'un ressort assez puissant, et on voit se lever droit un petit cylindre creux qui porte une mèche de coton à laquelle la poudre contenue dans le bassinet a mis le feu.
Ces pistolets-briquets, à en juger par leur rareté, devait être une fantaisie ingénieuse, une sorte de joujou plutôt qu'un instrument d'usage commun.
Magasin Pittoresque, 1879.
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