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dimanche 1 décembre 2013

Le baptême d'une petite Laponne.

Le baptême d'une petite Laponne.

Une fête tout intime réunissait à Paris, le 21 février, les membres de la colonie suédoise dans le temple luthérien du boulevard Ornano, pour assister au baptême d'une petite Laponne née au Jardin d'Acclimatation et qui a reçut le nom de "Parisienne".
Dans le petit temple à l'ornementation sobre, on remarque comme une oeuvre d'art et se détachant sur un fond noir une statue en marbre du Christ qui, les bras étendus, semble bénir les assistants, placés à droite et à gauche des pupitres et des bancs. Les deux premiers rangs sont occupés par les Lapons, actuellement les hôtes du Jardin d'Acclimatation. Les femmes ont revêtu leurs plus beaux costumes, robe de laine, fichu broché en soie, bonnet rouge ou noir; les hommes sont recouverts de peaux de renne.
Avant la cérémonie du baptême, le pasteur bénit Mme Ulsdatter, mère du nouveau-né. Cette bénédiction est donnée devant l'autel même à la femme agenouillée sur un coussin. Auprès d'elle, une femme se tient debout jusqu'à la fin de la prière dite par le pasteur.
Selon la coutume suédoise et norvégienne, l'enfant a plusieurs parrains et marraines. A droite et à gauche des fonts baptismaux élevés devant l'autel sont placés: d'un côté, Mlle Bull, Mlle Ragnhoild Ulsdatter, tante de "Parisienne", cette jeune fille est sourde et muette, et les parrains, MM. Nils, Thomasin Bull et Benedict Jonas Torkelsen; et d'un autre côté, M. Kahrs, de Christiania, Mmes Herlofson et Jansen, et Mlle Scarpe, belle-sœur du consul, M. Nourding.
Le pasteur récite le pater, le credo, puis, enlevant son bonnet à l'enfant, il lui verse en grande abondance et à trois reprises, de l'eau sur la tête. M. Jehan Hemberg, indique ensuite aux parrains et marraines quels sont leurs devoirs.
A onze heure, la cérémonie est terminée. Au dehors, comme si le ciel se plaisait à compléter la couleur locale de ce baptême,  la neige tombe à gros flocons.
Les Lapons sont ensuite reconduits au Jardin d'Acclimatation, où, selon leur désir, a été préparé un repas composé d’œufs sur le plat, de maquereau avec des pommes de terre, un morceau de bœuf bien cuit.

Journal des Voyages, dimanche 24 mars 1889.

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