La colonisation de l'Oklahoma.
Le Times publie la dépêche suivante de Philadelphie:
L'Oklahoma, le territoire des réserves, dernier refuge des Peaux-Rouges, va, en vertu de la proclamation récente du président Harisson, être ouvert à la colonisation.
Un nombre énorme de colons et de settlers sont déjà rassemblés près des frontières, prêts à envahir les terres vierges.
Des rixes avec effusion de sang se sont déjà produites. Des détachements de police et 2.000 hommes de troupe ont été envoyés sur les lieux pour maintenir l'ordre, tâche qui paraît devoir être bien difficile.
L'élan vers l'Oklahoma serait plus formidable encore que celui qui se produisit lors de la fameuse "chasse à l'or" vers la Californie, en 1849.
L'ouest de l'Arkansas est sillonné de trains qui amène au nouvel Eldorado des milliers de voyageurs, parmi lesquels l'élément nègre est largement représenté.
Une colonie d'anciens soldats, comprenant 2.000 personnes, établie à Wichita (Kansas), est partie hier avec 700 voitures. Les émigrants viennent de l'Ohio, du Maryland, de la Virginie occidentale. Une crue du Cimarron doit les arrêter, mais ils emmènent avec eux de quoi jeter un pont sur la rivière.
La colonie du capitaine Cooper, à Emporia, soit 2.000 personnes, se dirige par sections vers l'ouest.
Une autre colonie d'émigrants, conduite par un capitaine Conch, est également en route.
L'opinion générale est que l'on va voir des foules se ruer sur un pays qui n'est pas assez vaste pour satisfaire toutes les convoitises et que cette prise de possession sera marquée par d'étranges scènes de violence.
De tous les points des Etats-Unis, on suit avec un immense intérêt la nouvelle émigration.
L'Oklahoma est un territoire immense d'une fertilité considérable et que visaient depuis longtemps les insatiables appétits territoriaux de l'Ouest.
Journal des Voyages, dimanche 19 mai 1889.
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