Saintes.
(Charente-Inférieure).
(Charente-Inférieure).
Saintes, ville d'environ 12.000 habitants, commerçante et riche, agréablement située, est traversée par la rivière la Charente. L'antiquité de sa fondation et son importance à l'époque gallo-romaine et au moyen-âge sont constatés par de nombreux monuments de différents âges.
Dans l'ère celtique, c'était Mediolanum civitas santonum, la cité des Santones, agglomération gallique formée de trente-deux peuplades d'origine et d'intérêts communs, mais de moeurs et d'habitudes différentes.
On reconnait l'emplacement de la ville gauloise sur le coteau de Saint-Vivien, au nord de la vallée actuelle.
Dans l'ère gallo-romaine, c'était un municipe se gouvernant par ses propres lois, sous la suzeraineté de Rome, où un défenseur était chargé de ses intérêts. Quelques pans de murs indiquent encore la place de son capitole, qui resta debout jusqu'au treizième siècle. Les ruines de son amphithéâtre, qui étonnent encore par le vaste emplacement qu'elles occupent; un arc de triomphe dédié à Tibère, à Germanicus et à Drusus, malheureusement déplacé et trop restauré; des vestiges de thermes, d'importants restes d'aqueduc; de nombreuses voies antiques encore reconnaissables, des hypogées, des pierres sépulcrales, des vases, des débris antiques de toutes sortes conservés au Musée, témoignent de la grandeur et de la richesse de la cité antique.
les monument du moyen âge, bien conservés, ne sont pas moins remarquables. Les plus intéressants sont: la crypte de Saint-Eutrope, ancienne église paroissiale, et la plus vaste de France après celle de Chartres. Précédée d'un vaste narthex, dont les murs seuls appartiennent à la fin du onzième siècle, elle présente, dit M. Viollet-le-Duc, cette particularité remarquable, qu'elle est vivement éclairée et que ses chapiteaux sont richement sculptés. C'est un large vaisseau (large pour une crypte) de 5 m. 40, terminé par un rond-point, avec collatéral pourtournant et trois chapelles rayonnantes. Les murs des collatéraux ont été repris à la fin du onzième siècle et au treizième, ainsi que les voûtes des deux chapelles latérales; la chapelle absidiale a été reconstruite.
L'église de Saint-Eutrope, ancienne abbatiale de l'ordre de Cluny, fut bâtie à la fin du onzième siècle; le pape Urbain II en consacra l'autel principal en 1096. Ce qui reste du chœur primitif est de toute beauté. le clocher, de style flamboyant, est de 1482, il a 70 mètres de hauteur (1).
L'église de Sainte-Marie, abbatiale fondée en 1047 par Geoffroy Martel et Agnès de Bourgogne sa femme, est en croix latine avec une seule nef; la façade et le portail sont d'un style très-pur du douzième siècle; la nef seule est du temps de la fondation; le clocher du onzième siècle.
L'église paroissiale de Saint-Pallais est aussi du douzième siècle. L'église de Saint-Colombe, aujourd'hui chapelle des Dames carmélites, est du quinzième siècle. L'église paroissiale de Saint-Pierre est remarquable par un admirable portail du seizième siècle.
"Cette église, dit M. l'abbé Lacurie, accuse quatre reconstructions successives; les dernières assises de la tour du clocher datent de la première fondation, sous Charlemagne; le transept droit est un reste de la reconstruction par Pierre de Confolens en 1117; la nef principale est due à Nicolas Cornu de la Courbe de Brée, en 1582, et le sanctuaire a été bâti par Louis de Bassompierre, vers la fin du dix-septième siècle. Les bas-côtés et les arcs-boutants en ruine, que l'on remarque à l'extérieur sont les restes de la magnifique construction de Guy de Rochechouart, au quinzième siècle, ruiné par les protestants en 1562."
C'est le clocher de Saint-Eutrope qui, dans notre dessin, domine de si haut les blanches constructions de la cité moderne. Il les domine plus encore par l'élégance des lignes, l'harmonie des proportions, la richesse des détails, si bien mêlées dans sa hardie silhouette, que par ses amples dimensions.
Des massifs de maçonnerie obstruent, sur un large espace, le sol; des voûtes épaisses en surgissent, des corridors s'y enfoncent brusquement, tout festonnés de lierre: ce sont les restes de gigantesques arènes qui abritaient vingt-cinq mille spectateurs avides de jeux sanglants. Ce premier plan, symbolique autant que pittoresque, sollicite vivement l'attention; l’œil ne suit pas sans plaisir ses différents aspects, l'esprit ne s'arrête pas sans profit au grand contraste et au grand souvenir qu'ils évoquent.
C'est le clocher de Saint-Eutrope qui, dans notre dessin, domine de si haut les blanches constructions de la cité moderne. Il les domine plus encore par l'élégance des lignes, l'harmonie des proportions, la richesse des détails, si bien mêlées dans sa hardie silhouette, que par ses amples dimensions.
Des massifs de maçonnerie obstruent, sur un large espace, le sol; des voûtes épaisses en surgissent, des corridors s'y enfoncent brusquement, tout festonnés de lierre: ce sont les restes de gigantesques arènes qui abritaient vingt-cinq mille spectateurs avides de jeux sanglants. Ce premier plan, symbolique autant que pittoresque, sollicite vivement l'attention; l’œil ne suit pas sans plaisir ses différents aspects, l'esprit ne s'arrête pas sans profit au grand contraste et au grand souvenir qu'ils évoquent.
(1) Le dessin qui accompagne cet article est la reproduction réduite d'une gravure à l'eau-forte de notre collaborateur M. Lancelot, qui a entrepris de reproduire les monuments et les sites historiques ou remarquables du département de la Charente-Inférieure. L'arrondissement de La Rochelle est achevé (65 eaux-fortes, avec un texte historique et descriptif).
Le Magasin pittoresque, avril 1875.
Le Magasin pittoresque, avril 1875.
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