Adultère.
Cas XII - Jean a commis un adultère; sa femme, qui le sait, n'a pas laissé de lui demander ou de lui rendre une ou deux fois le devoir conjugal: mais s'étant brouillée avec lui pour une affaire domestique, elle le lui refuse dans la suite. Le peut-elle?
R. Non, parce quand on a pardonné une injure, on n'est plus en droit d'en exiger la punition. Cette décision est aussi constante par les lois que par l'autorité de saint Antonin et des autres théologiens. Ce qu'on dit ici de la femme doit, selon saint Thomas, s'entendre du mari: Semel remissa punitio recidivo dolore non debet iterari, divinæ scilicet imitatione clementiœ, quœ dimissa peccata in ultitionem redire non patibur. Gelas. can. 29, XXIII, q.4.
Cas XIX- Berte a un mari qui vit depuis plus d'un an dans un adultère très-public; est-elle obligée à faire divorce avec lui en se retirant de la maison?
R. Non; car de ce côté-là il y a bien de la différence entre les deux conjoints, et
1° on ne présume pas qu'une femme soit complice de la débauche de son mari; et elle ne scandalise personne, pourvu qu'elle fasse connaître qu'elle la condamne, et qu'elle n'y donne pas lieu par sa faute;
2° l'on ne peut lui imputer l'incertitude des enfants légitimes;
3° les canons n'ordonnent au mari de faire divorce avec sa femme adultère, que pour la punir et la corriger par ce moyen. Or, ce n'est pas le propre devoir de la femme de corriger son mari, puisqu'il lui est supérieur. Elle doit donc se borner à pleurer, à gémir, à demander à Dieu la conversion de son époux. Ce sentiment est si reçu, qu'il ne peut souffrir de difficultés.
Dictionnaire de cas de conscience ou décisions des plus considérables difficultés, par Pontas. Ateliers catholiques du Petit-Montrouge, barrière d'Enfer de Paris, 1847.
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