La mode au dix-huitième siècle.
La coiffure des dames à cette époque subit, on le sait, des transformations multiples et variées. La reine Marie-Antoinette mit à la mode durant longtemps les coiffures élevées. Les courtisans ne tardèrent pas à imiter les dames, et se mirent à porter également des perruques très-élevées. On juge des difficultés que les coiffeuses avaient à surmonter pour faire tenir pendant toute une soirée des échafaudages de cheveux, faux pour la plupart du temps. Heureusement que la poudre permettait de cacher les nombreuses épingles qui faisaient l'office de véritables clous.
La caricature s'empara bientôt de ces excentricités. Nous reproduisons une estampe de l'époque qui exagère les défauts de la coiffure à la Bouquetière.
Un valet supporte la pyramide de cheveux, prête à s'effondrer. Les coiffures célèbres de ce temps prenaient les noms les plus bizarres, dus à l'esprit inventif de Léonard, l'artiste capillaire de la reine.
Nous citerons, outre la coiffure à la Bouquetière, que représente notre gravure, la Bergère, l'Union, la Pellerine, le Porc-Epic, l'Aurore, les Regards interceptés. N'oublions pas le Ques-a-co et le Pouf au sentiment.
Peu à peu la coiffure prit des proportions plus normales. Voici à quel sujet. La reine Marie-Antoinette ayant perdu ses cheveux à la suite de sa seconde grossesse, Léonard invita la cour à se coiffer à l'Enfant. Tous les cheveux furent impitoyablement coupés. C'était une manière de plaire à la souveraine. On mit pour elle à profit le conseil donné par ce renard qui avait perdu sa queue à la bataille et qui, hélas!, ne rencontra pas sur sa route des courtisans aussi accomplis. Les renards sont, paraît-il, moins galants que les hommes.
Paul Cézano.
Le Musée universel, revue illustrée hebdomadaire, premier semestre 1875.
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