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dimanche 2 juillet 2017

Origine des ustensiles de table.

Origine des ustensiles de table.

L'usage de la fourchette ne date que du dix-septième siècle. Les Grecs, dont la civilisation était cependant si avancée, mangeaient avec leurs doigts, aussi gracieusement que possible; on trouve dans Plutarque les règles à suivre pour manger avec ses doigts, ce n'est pas le passage de son oeuvre le moins intéressant.
Au moyen âge, on continua à puiser à la main dans les escuelles. Il est vrai que des ablutions préparatoires et réparatoires avaient lieu avant et après le repas. On offrait à chacun des convives des aiguières et des bassins à laver.
Enfin, l’orfèvrerie inventa les fourchettes; mais ce fut d'abord un objet de luxe; encore ne s'en servit-on, au début, que dans les circonstances où l'on aurait parfaitement pu s'en passer. Ainsi, nous voyons dans un document de 1300, que Pierre Gaveston, favori d'Edouard II, possédait "trois furchestes pour mangier poires". Une pièce de la même époque parle aussi de fourchettes pour "mangier poires et grillades de fromage". Pour la viande et le poisson, il fallut attendre encore plus de trois siècles.
Au dix-septième siècle, les seigneurs portaient des nécessaires qui contenaient un couteau, une cuiller et une fourchette.
Quant aux verres et aux coupes à boire, on les faisait d'abord en bois nommé madre, ou en étain. Ce n'est qu'au quinzième siècle que Venise répandit ses admirables verreries, qui détrônèrent sur les tables seigneuriales les lourds ustensiles de chêne ou de métal.
Les coquetiers ne remontent pas au delà du quinzième siècle. Au seizième, ils n'avaient pas encore de nom définitif; on disait: un engin à mettre et asseoir eufs, ou bien: une chose d'argent à mettre l'euf.
La salière date du quinzième siècle. Cette pièce était le triomphe des orfèvres. Benvenuto Cellini en fit une admirable pour François 1er. Tout le monde n'en possédait pas, et chez les plus grands seigneurs, l'usage était, suivant Olivier de la Marche, de creuser tout simplement un morceau de pain et d'y mettre du sel.

                                                                                                            E. Taylan.

Le Musée universel, revue illustrée hebdomadaire, premier semestre 1874. 

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