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dimanche 30 juillet 2017

Persévérance étonnante des sauvages.

Persévérance étonnante des sauvages.


Si l'on peut dire avec raison que la persévérance vient à bout de tout, c'est bien en présence de ces menus ustensiles que façonnent la plupart des sauvages dans des matières d'une incomparable dureté, et cela sans instrument aucun.
Les peuples primitifs ont toujours montré une incroyable habilité à travailler le silex, le perçant et le tranchant par des procédés invraisemblables. Qui voudrait croire que certains sont arrivés jusqu'à trancher du fer avec un fil. Ce fait est pourtant attesté de visu par un très-grave écrivain du seizième siècle.
D'après Oviédo, qui visita Saint-Domingue en 1513, les Indiens d'Haïti parvenaient à couper le fer de leurs entraves avec un fil de cabuna ou de henequen, deux plantes textiles du pays.
"Il se servent du fil, dit l'historien espagnol, comme on ferait d'une scie, le tirant alternativement de droite, de gauche, et lui imprimant ainsi un rapide mouvement de va-et-vient pendant lequel ils promènent et frottent fortement contre le fer un sable très-menu qu'ils ont soin de répandre sur son trajet. A ce jeu, la portion de fil qui agit ne dure pas longtemps, mais c'est alors le tour de la partie voisine, et ainsi de proche en proche jusqu'à ce qu'on ait besoin d'un fil neuf. De cette façon nos Indiens scient un fer pour gros qu'il soit, et c'est un fait connu qu'à la Côte-Ferme, ils ont ainsi coupé par morceaux des ancres de navires."

                                                                                                                                       P.

Le Musée universel, revue illustrée hebdomadaire, premier semestre 1874.

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