L'accident de Brunoy.
Les accidents de chemin de fer se sont multipliés, ces derniers temps, d'une façon singulièrement inquiétante, et celui que nous avons à enregistrer aujourd'hui a encore pour cause l'inobservance du block-système, dont nous avons expliqué le mécanisme à l'occasion de la catastrophe de Saint-Mandé.
Le train 72, qui va tous les matins de Brunoy à Paris, venait de s'engager sur la voie, quand deux coups de trompe, annonçant la venue d'un train de marchandises qui passe tous les jours à cette même heure et sur cette même voie, se firent entendre.
Que s'est-il passé? Le sémaphore et les disques avaient été fermés, et le mécanicien du train de marchandises n'avait pu ne pas les apercevoir. Il existe à cet endroit une pente assez forte: peut-être les freins furent-ils impuissants à arrêter les 60 wagons, chargés pour la plupart de bestiaux, dont ce train était composé.
Quoi qu'il en soit, le choc fut terrible. Le train 72, pris en écharpe, fut coupé en deux, et quatre de ses voitures mises en miettes. Les voyageurs, heureusement, prévenus à temps du choc qui allait se produire, avaient pu sauter sur la voie. Il n'y eut donc que des blessés, une dizaine et pas de mort à déplorer.
Quant au train tamponneur, notre gravure nous le montre, les wagons soulevés les uns contre les autres par la violence du choc. Les portes avaient cédé et, par ces ouvertures, les bœufs affolés, s'étaient échappés, se répandant à travers champs, renversant les barrières et traversant au galop les rues de Brunoy.
L'illustration, 17 octobre 1891.
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