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samedi 9 avril 2016

Le cyclone de la Martinique.

Le cyclone de la Martinique.

La Martinique n'en est plus, hélas! à compter les calamités. L'incendie du 22 juin 1890, en réduisant en cendres les deux tiers de la ville de Fort-de-France, avait porté un coup terrible à la colonie, et voici qu'un désastre plus cruel encore semble venir juste à point pour tuer l'espoir qui commençait à renaître et jeter partout la consternation et le découragement.
Un de nos correspondants nous envoie à ce sujet les détails les plus navrants:
" La tourmente, nous écrit-il, a commencé le 18 août vers 17 heures et demie du soir, par un vent violent soufflant du nord-est; parti de la Basse-Pointe, l'ouragan s'est abattu avec rage sur la Morne-Rouge et de là sur Saint-Pierre, et est allé se perdre dans le sud, semant partout la dévastation et la mort.
Tous les navires en rade de Fort-de-France ont été jetés à la côte. Cette malheureuse ville qui, pour se préserver du feu, avait eu recours au fer pour ses constructions, a vu ces poutres de fer tordues comme des fétus de paille.
C'est que tous les éléments étaient déchaînés à la fois: l'électricité, le vent, l'eau et la terre elle-même: il y a eu, en effet, plusieurs secousses de tremblement de terre. Les campagnes sont saccagées, les rues des villes sont jonchées des débris de leurs maisons. Et que sont les pertes matérielles auprès des parents et des amis dont nous avons à déplorer la mort."




L'oeuvre de destruction, on le voit, a été complète. Nos lecteurs en pourront juger par les deux photographies dont nous donnons une reproduction. La première représente la Savane du Mouillage, à Fort-de-France, les arbres en ont été arrachés et jetés pèle-mêle sur les maisons de la rue de la Madeleine. 




La seconde représente l'habitation Perrinelle, près Saint-Pierre, un ancien hôpital, qui n'est plus qu'un monceau de ruines.

L'Illustration, 19 septembre 1891.

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