Faut-il boire du vin?
Notre enquête est aujourd'hui close, et nous allons en donner ici les résultats.
La question que nous posions aux divers médecins dont nous désirions recueillir les opinions, était, on se le rappelle, ainsi conçue:
L'USAGE MODÉRÉ DU VIN NATUREL EST-IL:
FAVORABLE A LA SANTE ?
NUISIBLE A LA SANTE ?
INDIFFÉRENT ?
Nous avons dit avec quelle bonne grâce les médecins parisiens, membres de l'Académie de médecine, médecins des hôpitaux, avaient bien voulu répondre à notre questionnaire. Les docteurs des Facultés des départements auxquels nous l'avions également adressé, n'ont pas mis moins d'aimable empressement à nous envoyer leur avis. Si bien que nous nous trouvons en présence d'un nombre de réponses bien supérieur à nos prévisions. Mieux, d'aucuns de nos correspondants ont poussé la conscience jusqu'à nous adresser de véritables mémoires, très sûrement documentés, dont nous leur sommes profondément reconnaissants. Mais cette affluence même de déclarations motivées va nous priver du plaisir de les insérer toutes. Il nous faudra nous borner à reproduire seulement les arguments nouveaux qui nous sont apportés, et à ne reprendre des arguments déjà connus que ceux qui sont présentés sous une forme nouvelle ou originale. Nous en exprimons d'avance aux sacrifiés tous nos vifs regrets, avec nos sincères remerciements.
QUELQUES MÉDECINS PARISIENS.
Voici d'abord plusieurs réponses émanent de médecins parisiens, et qui nous sont parvenus trop tard pour trouver place à leur rang.
M. le professeur Raphaël Blanchard, membre de l'Académie de médecine, déclare le vin indifférent à la santé.
"Quatre membres de ma famille, nous dit-il, à l'appui de son opinion, n'ont jamais bu que de l'eau; moi-même j'en bois depuis trois ou quatre ans, et j'en suis arrivé à la préférer de beaucoup à toute espèce de vin. Je pourrais citer d'autres observations analogues qui m'autorisent à penser que ni le vin ni les autres liqueurs fermentées ne sont d'aucune utilité pour l'individu à l'état de santé."
M. le docteur Delineau, président de la Société médicale des praticiens, d'avis que le vin est favorable à la santé "des gens bien portants, dans notre beau pays de France", donne à sa réponse cette forme humoristique:
"La mode anémiante de boire de l'eau passera comme toutes les modes ridicules. Faites une enquête, et vous verrez que les médecins qui conseillent à tout le monde de boire de l'eau sont, pour la plupart, des égrotants. Moralité: ne consultez jamais un praticien d'une constitution débile et d'un tempérament maladif."
Mme la doctoresse Conta est une des plus intransigeantes adversaires du vin. Voici son réquisitoire fortement motivé:
"Pour que, dans un corps sain et normal, les aliments solides, introduits dans l'estomac, puissent être digérés et assimilés normalement, sans entrave dans leur travail bio-chimique, il faut que ces aliments solides soient mêlés à un liquide incolore, inodore, sans saveur et d'une composition déterminée: l'eau seule remplit ces conditions et l'eau seule est une boisson naturelle et utile.
L'eau assouvit la soif instinctive, et elle ne saurait dépasser les limites du besoin de l'organisme: toutes les personnes bien portantes savent combien il est difficile de boire de l'eau au-delà de sa soif. On voit que l'eau se trouve être aussi un aliment liquide modérateur qui assouvit.
Le vin naturel et le meilleur, car ce n'est que de celui-là que je veux parler, est un liquide coloré avec une odeur et une saveur, et d'une composition autre que celle de l'eau; en conséquence, le vin ne peut être qu'une boisson non naturelle.
En outre, au lieu d'assouvir la soif, le vin l'excite et entraîne l'individu à boire à l'excès: le vin est une boisson excitante qui n'assouvit pas.
Le vin le meilleur peut produire l'accoutumance, l'entraînement avec progression, l'ivresse avec la surexcitation et la dépression consécutive, la démolition des organes et la dégénérescence des individus; or, une substance quelconque, qui produit ces effets sur l'organisme, doit être regardée comme une substance toxique, d'ou il s'ensuit que le vin est un poison lent.
D'autre part, étant donné que les effets toxiques du vin peuvent rendre des services dans certains cas de maladie, on peut considérer le vin comme un poison médicamenteux.
La question du temps mise à part, on peut comparer sans exagération aucune, les vertus négatives des trois poisons: l'opium, le tabac et le vin. Tous les trois nous mènent par des chemins différents, dans des délais variables, au même but: l'amoindrissement de l'individu et la dégénérescence de la race.
Si l'on observe attentivement, l'expérience nous prouve que, de même qu'en Asie, nos frères les Chinois sont abrutis et aplatis au physique comme au moral, grâce surtout à l'opium avec lequel ils s'intoxiquent par entraînement; en Europe, le tabac et le vin arrivent le temps aidant, à occasionner les mêmes désastres dans le corps humain. Ainsi, qu'on soit opiummane, tabacomane ou vinomane, le résultat de l'usage prolongé d'un de ces trois poisons est le même: il ne peut être que hâté ou retardé, modifié en bien ou en mal selon les circonstances de la vie.
Puisque le vin le meilleur nous rend le cerveau lent, les idées obtuses et diffuses, puisque aujourd'hui, à la suite d'une si longue intoxication, être intelligent veut dire au juste: être moins abruti, alors, pourquoi, tant qu'il nous reste encore une lueur d'intelligence, ne consentons-nous pas unanimement à retourner vers l'usage naturel de l'eau et supprimer de notre vie matérielle l'usage du vin? Ce sera toujours un de moins parmi les nombreux fléaux qui minent sans relâche et sournoisement notre faible corps.
Réservons donc le vin comme remède à prendre exceptionnellement, soit spontanément pour noyer un ennui moral, mais alors évitons l'entraînement, soit sur prescription médicale pour nous aider dans une défaillance physique mais gardons-nous de dépasser jamais l'ordonnance du médecin.
Conclusion: le vin le meilleur est un remède toxique; il faut l'employer pour ses propriétés en cas de besoin; en bonne santé on ne doit en aucune façon faire usage du vin comme boisson alimentaire: l'eau seule a le monopole naturel de remplir ce rôle-là.
M. le docteur Marcel Briand, médecin des Asiles de la Seine, dit que le vin est indifférent à la santé, à la condition d'être largement coupé d'eau. Nous retrouvons dans sa réponse cette observation, que nous avions enregistrée déjà, que le Parlement, en adoptant, dans une récente loi de finances le vocable "boissons hygiéniques", pour désigner le vin, le cidre, la bière a encouragé dans une notable mesure l'alcoolisme d'une certaine classe de la société. "C'est ainsi, ajoute-t-il, que le peuple trouve maintenant un nouvel argument en faveur d'une thèse qui lui est chère, sur les propriétés fortifiantes du vin dans ce qualificatif d'hygiénique que le législateur lui attribue.
D'autre part, envisageant la question sur la mévente des vins, que nous visions dans notre circulaire, M. Briand écrit:
Le remède à la mévente des vins du Midi, sans nuire à la santé d'une catégorie de citoyens, sans inciter les uns à consommer un produit toujours inutile, souvent nuisible des autres? Accorder une prime à l'exportation des vins de France (comme pour le sucre); faire payer cette prime par une surtaxe proportionnelle sur l'alcool, en supprimant le privilège des bouilleurs de cru, et par une taxe spéciale sur la licence des cabarets. On obvierait à la mévente de l'alcool du Nord en dégrevant de tous droits l'alcool industriel dénaturé avec lequel nous pourrions nous éclairer à bon compte, faire marcher nos moteurs sans acheter de pétrole à l'étranger.
Enfin, M. le docteur Guyol, médecin honoraire des hôpitaux, M. le docteur Martin-Roux, médecin de la Charité et M. le docteur Edgard Hirtz médecin de Laënnec, déclarent le vin favorable à la santé.
Mme la doctoresse Conta est une des plus intransigeantes adversaires du vin. Voici son réquisitoire fortement motivé:
"Pour que, dans un corps sain et normal, les aliments solides, introduits dans l'estomac, puissent être digérés et assimilés normalement, sans entrave dans leur travail bio-chimique, il faut que ces aliments solides soient mêlés à un liquide incolore, inodore, sans saveur et d'une composition déterminée: l'eau seule remplit ces conditions et l'eau seule est une boisson naturelle et utile.
L'eau assouvit la soif instinctive, et elle ne saurait dépasser les limites du besoin de l'organisme: toutes les personnes bien portantes savent combien il est difficile de boire de l'eau au-delà de sa soif. On voit que l'eau se trouve être aussi un aliment liquide modérateur qui assouvit.
Le vin naturel et le meilleur, car ce n'est que de celui-là que je veux parler, est un liquide coloré avec une odeur et une saveur, et d'une composition autre que celle de l'eau; en conséquence, le vin ne peut être qu'une boisson non naturelle.
En outre, au lieu d'assouvir la soif, le vin l'excite et entraîne l'individu à boire à l'excès: le vin est une boisson excitante qui n'assouvit pas.
Le vin le meilleur peut produire l'accoutumance, l'entraînement avec progression, l'ivresse avec la surexcitation et la dépression consécutive, la démolition des organes et la dégénérescence des individus; or, une substance quelconque, qui produit ces effets sur l'organisme, doit être regardée comme une substance toxique, d'ou il s'ensuit que le vin est un poison lent.
D'autre part, étant donné que les effets toxiques du vin peuvent rendre des services dans certains cas de maladie, on peut considérer le vin comme un poison médicamenteux.
La question du temps mise à part, on peut comparer sans exagération aucune, les vertus négatives des trois poisons: l'opium, le tabac et le vin. Tous les trois nous mènent par des chemins différents, dans des délais variables, au même but: l'amoindrissement de l'individu et la dégénérescence de la race.
Si l'on observe attentivement, l'expérience nous prouve que, de même qu'en Asie, nos frères les Chinois sont abrutis et aplatis au physique comme au moral, grâce surtout à l'opium avec lequel ils s'intoxiquent par entraînement; en Europe, le tabac et le vin arrivent le temps aidant, à occasionner les mêmes désastres dans le corps humain. Ainsi, qu'on soit opiummane, tabacomane ou vinomane, le résultat de l'usage prolongé d'un de ces trois poisons est le même: il ne peut être que hâté ou retardé, modifié en bien ou en mal selon les circonstances de la vie.
Puisque le vin le meilleur nous rend le cerveau lent, les idées obtuses et diffuses, puisque aujourd'hui, à la suite d'une si longue intoxication, être intelligent veut dire au juste: être moins abruti, alors, pourquoi, tant qu'il nous reste encore une lueur d'intelligence, ne consentons-nous pas unanimement à retourner vers l'usage naturel de l'eau et supprimer de notre vie matérielle l'usage du vin? Ce sera toujours un de moins parmi les nombreux fléaux qui minent sans relâche et sournoisement notre faible corps.
Réservons donc le vin comme remède à prendre exceptionnellement, soit spontanément pour noyer un ennui moral, mais alors évitons l'entraînement, soit sur prescription médicale pour nous aider dans une défaillance physique mais gardons-nous de dépasser jamais l'ordonnance du médecin.
Conclusion: le vin le meilleur est un remède toxique; il faut l'employer pour ses propriétés en cas de besoin; en bonne santé on ne doit en aucune façon faire usage du vin comme boisson alimentaire: l'eau seule a le monopole naturel de remplir ce rôle-là.
M. le docteur Marcel Briand, médecin des Asiles de la Seine, dit que le vin est indifférent à la santé, à la condition d'être largement coupé d'eau. Nous retrouvons dans sa réponse cette observation, que nous avions enregistrée déjà, que le Parlement, en adoptant, dans une récente loi de finances le vocable "boissons hygiéniques", pour désigner le vin, le cidre, la bière a encouragé dans une notable mesure l'alcoolisme d'une certaine classe de la société. "C'est ainsi, ajoute-t-il, que le peuple trouve maintenant un nouvel argument en faveur d'une thèse qui lui est chère, sur les propriétés fortifiantes du vin dans ce qualificatif d'hygiénique que le législateur lui attribue.
D'autre part, envisageant la question sur la mévente des vins, que nous visions dans notre circulaire, M. Briand écrit:
Le remède à la mévente des vins du Midi, sans nuire à la santé d'une catégorie de citoyens, sans inciter les uns à consommer un produit toujours inutile, souvent nuisible des autres? Accorder une prime à l'exportation des vins de France (comme pour le sucre); faire payer cette prime par une surtaxe proportionnelle sur l'alcool, en supprimant le privilège des bouilleurs de cru, et par une taxe spéciale sur la licence des cabarets. On obvierait à la mévente de l'alcool du Nord en dégrevant de tous droits l'alcool industriel dénaturé avec lequel nous pourrions nous éclairer à bon compte, faire marcher nos moteurs sans acheter de pétrole à l'étranger.
Enfin, M. le docteur Guyol, médecin honoraire des hôpitaux, M. le docteur Martin-Roux, médecin de la Charité et M. le docteur Edgard Hirtz médecin de Laënnec, déclarent le vin favorable à la santé.
L'OPINION DES MÉDECINS DES DÉPARTEMENTS.
A retenir aussi cette déclaration du docteur Arnozan:
"Si l'on ne boit plus de vin à Paris, ce n'est pas que cette boisson soit nuisible à la santé, c'est que les Parisiens adonnés aux professions libérales sont plus qu'ailleurs dyspeptiques et neurasthéniques."
Est d'avis que le vin est indifférent à la santé, mais bon pour des convalescents, M. le docteur Le Dantec.
CLERMONT-FERRAND. -Le vin est favorable: MM. les docteurs Fouriaux, H. Bousquet, Dourif, du Cazal. Une carte non signée le déclare très favorable.
M. le docteur Blatin le déclare nuisible "chez un être bien portant". Et comme il fut législateur, il propose ce remède à la mévente:
"Ce n'est pas en pressant nos concitoyens à boire du vin qu'on résoudra la question de la mévente dont se plaignent nos agriculteurs. C'est en permettant à ces agriculteurs de cultiver utilement autre chose que de la vigne. Ces cultures sont celles de plantes susceptibles, comme le topinambour, par exemple, de donner à la distillation, de grandes quantités d'alcool. Pour cela il faut dégrever de toute taxe les alcools destinés à ne pas être bus. Pour pouvoir les dégrever sans crainte de fraude, il faut pouvoir les bien dénaturer. pour bien les dénaturer, il faut les empoisonner avec une des nombreuses substances toxiques organiques qui, sans odeur ni couleur, distille à la même température que l'alcool. Ce jour là, l'alcool deviendra le principal élément de chauffage et d'éclairage; il remplacera en grande partie, le charbon et le pétrole; nos cultivateurs n'auront pas à regretter la disparition de leurs vignes, et nous verrons enfin diminuer, parmi nos concitoyens, l'arthritisme, la tuberculose, et mille autres fléaux dont l'alcool, même sous forme de vin, prépare le terrain de culture."
DIJON.- Favorable: MM. les docteurs Tarnier, Laguesse, Deroye.
"Je ne suis pas éloigné de croire, dit ce dernier, que c'est au vin que le Français doit ce caractère enjoué, cette gaieté de bon aloi, cette jovialité spéciale qui donnent à l'esprit français son cachet particulier, pour ne pas dire son "bouquet sui generis".
GRENOBLE.- L'usage du vin est favorable, répondent MM. les docteurs Girard et Pégoud. Celui-ci ajoute:
"Je ne connais pas dans notre région, d'observation indiscutable d'alcoolisme par le vin seul."
LILLE.- Favorable:MM. les docteurs Curtis, Wertheimer, qui croit à la "valeur alimentaire" du vin, et Laguesse, qui ajoute à son opinion cette boutade:
"Beaucoup de médecins de ma génération qui avaient cru devoir renoncer, personnellement, à l'usage du vin, y sont revenus. Tranquillisez-vous; c'est une mode qui passera. Quand sous la rubrique "Dans le monde", le Figaro aura imprimé: "Il sera convenable cet hiver, de boire modérément du vin", on en boira!".
Indifférent: M. le docteur Castiaux et M. le docteur H. Folet. Celui-ci, président de l'Oeuvre de la Réclame antialcoolique, est cependant pour la tolérance, et voici ses raisons:
"Un fait remarquable indéniable, c'est que tant que l'on a bu, en France, que des boissons fermentées naturelles, et, à partir du seizième siècle, les rares eaux-de-vies que l'on tirait de ces liquides, tant, dis-je, que dura ce régime, il y avait chez nous des buveurs, voire des ivrognes, il n'y avait pas d'alcooliques. Ces buveurs nous les avons encore connus dans les régions vinicoles, ingurgitant normalement, tous les jours, trois ou quatre litres de vin, et se donnant, de loin en loin, une pointe d'ivresse aiguë. Cette ivresse était généralement gaie, empreinte d'optimisme et d'attendrissement; et le caractère du buveur était en tout temps facile et joyeux. Ce buveur, à la trogne enluminée et bourgeonnante, alerte à la besogne, robuste et adroit, vivait heureux et mourait souvent d'apoplexie un peu précoce, vers soixante ans, mais ne présentaient point les abominables et complexes lésions que nous voyons exister chez les alcooliques."
Deux autres professeurs de la Faculté de Lille s'abstiennent, pour un motif analogue, de formuler un avis. M. le docteur Combemale, doyen de la Faculté, écrit:
"Frère d'un viticulteur de l'Hérault, je serais soupçonné de partialité à dire mon opinion médicale sur la question du vin, toute de nuances. Néanmoins, pour l'adulte bien portant, et combien ne le sont pas qui croient sincèrement l'être, je crois pouvoir exprimer mon sentiment ainsi: peu lui chaut de boire ou non du vin; il peut se le permettre, il peut aussi s'en priver, question de goût... et de bourse.
M. le docteur Lescoeur s'en tire galamment par ce quatrain:
Comme nous le disions plus haut, nous nous sommes bornés à solliciter presque exclusivement l'opinion des professeurs des Facultés et des Ecoles de médecine des départements.
Nous classons les résultats de notre enquête d'après les villes d'où elles viennent. Ce nous sera d'abord une occasion excellente de remarquer l'indépendance d'opinions dont ont fait preuve tous les médecins: qu'ils appartiennent ou non à une région vinicole, on sent que leurs avis leur sont dictés par la seule raison, par l'expérience désintéressée, en dehors de toute préoccupation étrangère à la question médicale ou scientifique. Et c'est là une constatation qui, sans doute, n'est pas pour nous surprendre, mais que, du moins, il nous est particulièrement agréable de souligner.
ALGER.- Le vin est favorable: MM. les docteurs Malosse, Cochez, Rey, Blaise, qui déclare que le vin n'est pas indispensable à la santé, mais cependant plutôt favorable que nuisible. Indifférent: MM. les docteurs J. Brault et J. Crespin.
AMIENS.- L'usage du vin est favorable, dit M. le docteur Moulonguet, directeur de l'Ecole de médecine.
"Je crois, ajoute-t-il, que les caractères de notre race et de nos provinces ont été constitués par l'air qu'on y respire, les aliments et les boissons qu'on y absorbe. L'usage du vin est utile à notre santé nationale. Mais je condamne d'une façon absolue l'alcool, les liqueurs et apéritifs dont l'emploi, de date encore récente, me paraît avoir largement contribué à la mentalité et aux déchéances physiques que nous déplorons."
ANGERS.- Favorable. M. le docteur Mareau. -Indifférent: M. le docteur Legludic et M. le docteur Jagot, celui-ci déclarant que les boissons fermentées peuvent suivant les cas, être bonnes ou mauvaises à la santé.
BEAUNE.- M. le docteur Bouley, ancien interne des hôpitaux de Paris, déclare le vin favorable à la santé et voudrait qu'on s'en servit comme d'un auxiliaire contre l'alcoolisme. (Nous retrouverons plusieurs fois cette thèse dans la suite de notre enquête.)
"Entre deux maux, il faut choisir le moindre, écrit le docteur Bouley. Je ne prétends pas que le vin soit absolument indispensable à l'homme, et, que s'il n'existait pas, il ne faudrait peut être pas l'inventer, mais parmi les boissons alcooliques, c'est certainement une des moins nuisibles, (je parle ici du vin naturel, cela va sans dire, et non de ces mixtures plus ou moins hétéroclites vendues sous son nom.) et si l'ouvrier ou le paysan reprenait l'habitude de boire au cabaret du petit vin naturel, la question de l'alcoolisme serait à moitié résolue."
M. le docteur Dreumont de Savigny-les-Beaunes, déclare aussi le vin favorable à la santé. Nous devons nous borner à extraire de sa réponse, pleine d'humour, cette raison topique.
"Un philosophe de l'antiquité prouvait l'existence du mouvement en marchant. Trois cent cinquante mille Bourguignons de mon département de la Côte-d'Or ne boivent que du vin depuis leur enfance et à tous les repas. Ils ne s'en portent pas plus mal, n'en déplaise aux éminents maîtres et confrères qui ont enfourché le dada de la vinophobie. Ils sont la preuve vivante et éloquente de l'inanité des attaques portées contre le vin... L'Arabe ne boit que de l'eau; il ne vit pas plus vieux que nous, Français. Le Chinois ne connaît pas le lait, il n'y a pas de vaches en Chine; il vit aussi vieux que nous."
BESANÇON.- Favorable: M. le docteur Mandereau qui donne à sa réponse ce tour piquant:
"Boire de l'eau, manger de l'herbe et ne pas fumer,... c'est bien. Mais boire du vin, manger de la viande et fumer du tabac... c'est mieux!"
Nuisible: M. le docteur G. Bolot.- Indifférent: M. le docteur Aron.
BORDEAUX.- Favorable: MM. les docteurs Bergonié, P. Coyne, Vergely, Régis et Arnozan.
M. le docteur Régis estime la campagne anti-alcoolique admirable en principe, mais excessive quand elle proscrit le vin. Il ajoute, nous révélant l'existence, à Bordeaux, d'une oeuvre digne d'intérêt:
"C'est tellement mon opinion que, pour participer à la campagne véritablement anti-alcoolique et protester contre son exagération, j'ai tenu à m'associer à l'Oeuvre bordelaise des Débits de tempérance, récemment fondée, qui a pour but de mettre à la disposition des ouvriers, à un prix modique, du lait, de la bière, du café, et surtout du vin absolument naturel, à l'exclusion absolue de l'alcool proprement dit, des apéritifs et de tout autre boisson analogue"
M. le docteur Régis estime la campagne anti-alcoolique admirable en principe, mais excessive quand elle proscrit le vin. Il ajoute, nous révélant l'existence, à Bordeaux, d'une oeuvre digne d'intérêt:
"C'est tellement mon opinion que, pour participer à la campagne véritablement anti-alcoolique et protester contre son exagération, j'ai tenu à m'associer à l'Oeuvre bordelaise des Débits de tempérance, récemment fondée, qui a pour but de mettre à la disposition des ouvriers, à un prix modique, du lait, de la bière, du café, et surtout du vin absolument naturel, à l'exclusion absolue de l'alcool proprement dit, des apéritifs et de tout autre boisson analogue"
A retenir aussi cette déclaration du docteur Arnozan:
"Si l'on ne boit plus de vin à Paris, ce n'est pas que cette boisson soit nuisible à la santé, c'est que les Parisiens adonnés aux professions libérales sont plus qu'ailleurs dyspeptiques et neurasthéniques."
Est d'avis que le vin est indifférent à la santé, mais bon pour des convalescents, M. le docteur Le Dantec.
CLERMONT-FERRAND. -Le vin est favorable: MM. les docteurs Fouriaux, H. Bousquet, Dourif, du Cazal. Une carte non signée le déclare très favorable.
M. le docteur Blatin le déclare nuisible "chez un être bien portant". Et comme il fut législateur, il propose ce remède à la mévente:
"Ce n'est pas en pressant nos concitoyens à boire du vin qu'on résoudra la question de la mévente dont se plaignent nos agriculteurs. C'est en permettant à ces agriculteurs de cultiver utilement autre chose que de la vigne. Ces cultures sont celles de plantes susceptibles, comme le topinambour, par exemple, de donner à la distillation, de grandes quantités d'alcool. Pour cela il faut dégrever de toute taxe les alcools destinés à ne pas être bus. Pour pouvoir les dégrever sans crainte de fraude, il faut pouvoir les bien dénaturer. pour bien les dénaturer, il faut les empoisonner avec une des nombreuses substances toxiques organiques qui, sans odeur ni couleur, distille à la même température que l'alcool. Ce jour là, l'alcool deviendra le principal élément de chauffage et d'éclairage; il remplacera en grande partie, le charbon et le pétrole; nos cultivateurs n'auront pas à regretter la disparition de leurs vignes, et nous verrons enfin diminuer, parmi nos concitoyens, l'arthritisme, la tuberculose, et mille autres fléaux dont l'alcool, même sous forme de vin, prépare le terrain de culture."
DIJON.- Favorable: MM. les docteurs Tarnier, Laguesse, Deroye.
"Je ne suis pas éloigné de croire, dit ce dernier, que c'est au vin que le Français doit ce caractère enjoué, cette gaieté de bon aloi, cette jovialité spéciale qui donnent à l'esprit français son cachet particulier, pour ne pas dire son "bouquet sui generis".
GRENOBLE.- L'usage du vin est favorable, répondent MM. les docteurs Girard et Pégoud. Celui-ci ajoute:
"Je ne connais pas dans notre région, d'observation indiscutable d'alcoolisme par le vin seul."
LILLE.- Favorable:MM. les docteurs Curtis, Wertheimer, qui croit à la "valeur alimentaire" du vin, et Laguesse, qui ajoute à son opinion cette boutade:
"Beaucoup de médecins de ma génération qui avaient cru devoir renoncer, personnellement, à l'usage du vin, y sont revenus. Tranquillisez-vous; c'est une mode qui passera. Quand sous la rubrique "Dans le monde", le Figaro aura imprimé: "Il sera convenable cet hiver, de boire modérément du vin", on en boira!".
Indifférent: M. le docteur Castiaux et M. le docteur H. Folet. Celui-ci, président de l'Oeuvre de la Réclame antialcoolique, est cependant pour la tolérance, et voici ses raisons:
"Un fait remarquable indéniable, c'est que tant que l'on a bu, en France, que des boissons fermentées naturelles, et, à partir du seizième siècle, les rares eaux-de-vies que l'on tirait de ces liquides, tant, dis-je, que dura ce régime, il y avait chez nous des buveurs, voire des ivrognes, il n'y avait pas d'alcooliques. Ces buveurs nous les avons encore connus dans les régions vinicoles, ingurgitant normalement, tous les jours, trois ou quatre litres de vin, et se donnant, de loin en loin, une pointe d'ivresse aiguë. Cette ivresse était généralement gaie, empreinte d'optimisme et d'attendrissement; et le caractère du buveur était en tout temps facile et joyeux. Ce buveur, à la trogne enluminée et bourgeonnante, alerte à la besogne, robuste et adroit, vivait heureux et mourait souvent d'apoplexie un peu précoce, vers soixante ans, mais ne présentaient point les abominables et complexes lésions que nous voyons exister chez les alcooliques."
Deux autres professeurs de la Faculté de Lille s'abstiennent, pour un motif analogue, de formuler un avis. M. le docteur Combemale, doyen de la Faculté, écrit:
"Frère d'un viticulteur de l'Hérault, je serais soupçonné de partialité à dire mon opinion médicale sur la question du vin, toute de nuances. Néanmoins, pour l'adulte bien portant, et combien ne le sont pas qui croient sincèrement l'être, je crois pouvoir exprimer mon sentiment ainsi: peu lui chaut de boire ou non du vin; il peut se le permettre, il peut aussi s'en priver, question de goût... et de bourse.
M. le docteur Lescoeur s'en tire galamment par ce quatrain:
Je suis propriétaire, et récolte du vin;
On me récusera si je dis à la Presse:
"Pour la santé, mauvais est le vin du voisin,
Le mien à mes clients assure la vieillesse".
LIMOGES.- Favorable: M. le docteur Alb. Thouvenet.- Nuisible: M. le docteur Bleynie. Indifférent, mais plutôt nuisible, dit le docteur Delotte.
LYON.- Favorable: MM. les docteurs Martin, Mayet, Duviard, Cazeneuve, Morat.- Nuisible: M. le docteur Lortet, doyen de la Faculté, correspondant de l'Institut et de l'Académie de médecine. Indifférent: M. le docteur Victor Augagneur, maire de Lyon.
MARSEILLE.- Favorable: MM. les docteurs Livon, Villard, Mangin, Boinet, Trastour et un anonyme.
M. le docteur Boinet émet une opinion que nous mentionnons parce que nous l'avons retrouvée plusieurs fois énoncée:
"Bien plus nocifs que le vin naturel sont ces nombreux vins médicamenteux souvent fabriqués de toutes pièces avec des alcools industriels, et ces élixirs, digestifs ou autres; c'est souvent ainsi que le malade s'alcoolise inconsciemment, avec l'assentiment de son médecin, et c'est contre l'alcoolisme pharmaceutique qu'il conviendrait aussi d'attirer l'attention. Je connais pas mal de gastrites rebelles qui relèvent surtout de cette dernière cause."
M. le docteur Coste déclare le vin indifférent à la santé.
MONTPELLIER.- Favorable: MM. les docteurs Gilis, Vires, Tédenal, E. Forgue, Carrieu, Hédon, Mairet, F. J. Bosc.
Empruntons aux lettres de Montpellier ces citations:
De M. le docteur Vires, qui invoque comme on voit, une antique autorité:
"Le vin vieux doit entrer dans le régime des enfants dont la faible constitution fait craindre des convulsions. Hippocrate propose même de faire usage du vin pour les enfants, afin de les rendre moins sujets aux convulsions, de favoriser leur accroissement et de leur donner une meilleure carnation. Il n'est pas nuisible. Il permet d'atteindre un âge très avancé, et ne produit jamais de cirrhose hépatique. Ce sont les alcools, les essences, les auto-intoxications, les toxi-infections alimentaires qui font les maladies du foie, mais non le vin naturel."
De M. le docteur Trédenat:
"Dans les exploitations viticoles de l'Hérault, les ouvriers consomment (vieille tradition) deux litres de vin par jour. Il n'y a pas, de ce chef, d'alcooliques: les maladies du foie sont exceptionnelles. On rencontre de nombreux vieillards (soixante-quinze à quatre-vingt ans) qui continuent à travailler."
M. le docteur E. Forgue embrasse, non sans lyrisme, la cause du vin:
"Voyez-vous, écrit-il, ce banquet de l'avenir où les convives mornes et sombres, abstinents et végétariens, seront attablés en face d'un plat de lentilles et d'une bouteille d'eau de Vals! Gardons le vin, gardons-le tel que Dieu l'a donné à l'homme, sang généreux des grappes mûres, sentant le terroir de France et non point altéré par les chimies des négociants!"
M. le docteur Bosc, enfin, répondant aux raisons d'un membre éminent de l'Académie, nous donne de consolantes assurances. Il écrit:
"Une des causes qui ont le plus nui à l'usage du vin, c'est la crainte d'une sophistication dangereuse pour la santé. S'il est vrai que des liquides fabriqués de toutes pièces ont été vendus sous le nom de vin, cette fabrication n'est plus actuellement possible et il n'en existe pas. Le spectre même du sulfate de potasse ne doit plus retenir la consommation; on ne plâtre plus les vins, et c'est là la meilleure réponse aux expériences de M. Lancereaux."
M. le docteur Hamelin, enfin, déclare l'usage du vin, indifférent à la santé.
NANCY.- Favorable: MM. les docteurs Chrétien, Macé.- Nuisible: MM. les docteurs Prenant et N. (Nicolas?); -Indifférent: une carte signée docteur R. F.
NANTES.- Favorable: MM. les docteurs Biaule, médecin en chef de l'asile d'aliénés, Viaud, Grand, Marais.- Nuisible: M. le docteur Hervouët; Indifférent: M. le docteur A. Malherbe, directeur de l'école de médecine.
POITIERS.- Favorable: MM. les docteurs H. Delaunay, P. Malapert; - Indifférent: M. le docteur H. Chrétien.
REIMS.- Favorable: M. le docteur H. Henrot. - Indifférent: M. le docteur G. Colleville.
RENNES.- Favorable: M. le docteur Lhuissier- Nuisible: M. le docteur Perrin de la Touche. Indifférent: M. le docteur Lefeuvre.
ROUEN.- Favorable: MM. les docteurs Le Plé, Tinel, Olivier. Indifférent: MM. les docteurs Debout et Brunon (seulement chez les jeunes gens vigoureux, dit ce dernier.)
TOULOUSE.- Favorable:MM. les docteurs Lègues et Massé, celui-ci voyant dans le vin, comme plusieurs de ses confrères, un utile accessoire dans la lutte anti-alcoolique; M. le docteur Guiraud.
TOURS.- Favorable: M. le docteur le Double, lauréat de l'Institut, correspondant de l'Académie de médecine, et M. le docteur Meunier.
M. le docteur Coste déclare le vin indifférent à la santé.
MONTPELLIER.- Favorable: MM. les docteurs Gilis, Vires, Tédenal, E. Forgue, Carrieu, Hédon, Mairet, F. J. Bosc.
Empruntons aux lettres de Montpellier ces citations:
De M. le docteur Vires, qui invoque comme on voit, une antique autorité:
"Le vin vieux doit entrer dans le régime des enfants dont la faible constitution fait craindre des convulsions. Hippocrate propose même de faire usage du vin pour les enfants, afin de les rendre moins sujets aux convulsions, de favoriser leur accroissement et de leur donner une meilleure carnation. Il n'est pas nuisible. Il permet d'atteindre un âge très avancé, et ne produit jamais de cirrhose hépatique. Ce sont les alcools, les essences, les auto-intoxications, les toxi-infections alimentaires qui font les maladies du foie, mais non le vin naturel."
De M. le docteur Trédenat:
"Dans les exploitations viticoles de l'Hérault, les ouvriers consomment (vieille tradition) deux litres de vin par jour. Il n'y a pas, de ce chef, d'alcooliques: les maladies du foie sont exceptionnelles. On rencontre de nombreux vieillards (soixante-quinze à quatre-vingt ans) qui continuent à travailler."
M. le docteur E. Forgue embrasse, non sans lyrisme, la cause du vin:
"Voyez-vous, écrit-il, ce banquet de l'avenir où les convives mornes et sombres, abstinents et végétariens, seront attablés en face d'un plat de lentilles et d'une bouteille d'eau de Vals! Gardons le vin, gardons-le tel que Dieu l'a donné à l'homme, sang généreux des grappes mûres, sentant le terroir de France et non point altéré par les chimies des négociants!"
M. le docteur Bosc, enfin, répondant aux raisons d'un membre éminent de l'Académie, nous donne de consolantes assurances. Il écrit:
"Une des causes qui ont le plus nui à l'usage du vin, c'est la crainte d'une sophistication dangereuse pour la santé. S'il est vrai que des liquides fabriqués de toutes pièces ont été vendus sous le nom de vin, cette fabrication n'est plus actuellement possible et il n'en existe pas. Le spectre même du sulfate de potasse ne doit plus retenir la consommation; on ne plâtre plus les vins, et c'est là la meilleure réponse aux expériences de M. Lancereaux."
M. le docteur Hamelin, enfin, déclare l'usage du vin, indifférent à la santé.
NANCY.- Favorable: MM. les docteurs Chrétien, Macé.- Nuisible: MM. les docteurs Prenant et N. (Nicolas?); -Indifférent: une carte signée docteur R. F.
NANTES.- Favorable: MM. les docteurs Biaule, médecin en chef de l'asile d'aliénés, Viaud, Grand, Marais.- Nuisible: M. le docteur Hervouët; Indifférent: M. le docteur A. Malherbe, directeur de l'école de médecine.
POITIERS.- Favorable: MM. les docteurs H. Delaunay, P. Malapert; - Indifférent: M. le docteur H. Chrétien.
REIMS.- Favorable: M. le docteur H. Henrot. - Indifférent: M. le docteur G. Colleville.
RENNES.- Favorable: M. le docteur Lhuissier- Nuisible: M. le docteur Perrin de la Touche. Indifférent: M. le docteur Lefeuvre.
ROUEN.- Favorable: MM. les docteurs Le Plé, Tinel, Olivier. Indifférent: MM. les docteurs Debout et Brunon (seulement chez les jeunes gens vigoureux, dit ce dernier.)
TOULOUSE.- Favorable:MM. les docteurs Lègues et Massé, celui-ci voyant dans le vin, comme plusieurs de ses confrères, un utile accessoire dans la lutte anti-alcoolique; M. le docteur Guiraud.
TOURS.- Favorable: M. le docteur le Double, lauréat de l'Institut, correspondant de l'Académie de médecine, et M. le docteur Meunier.
RÉCAPITULATION.
Nous avons donc recueilli, en somme, les opinions de quarante-deux médecins parisiens, et de cent vingt médecins des départements. Au total cent soixante deux réponses à nos questions.
Sur ce chiffre, cent, exactement déclarent favorable à la santé l'usage modéré du vin naturel.
Dix-huit le déclarent nuisible.
Quarante-quatre le déclarent indifférent ou hésitent à se prononcer catégoriquement.
Conclusion: la grande majorité des médecins, pris dans les régions les plus diverses, dans celles qui produisent du vin comme dans celles qui en sont privées, et qui le regrettent peut-être, se prononce pour l'usage du vin à dose modérée.
Maintenant, si nous cherchons à dégager les idées dominantes exprimées ou approuvées par la majorité de nos correspondants, nous constatons:
1° Que si le vin naturel et sain est bienfaisant aux adultes bien portants, il doit être interdit aux malades de l'estomac ou du système nerveux, aux arthritiques et aux enfants.
2° Que la dose d'un litre, acceptable pour l'homme exerçant une profession manuelle, en plein air surtout, est trop forte pour les personnes astreintes à un travail de bureau.
C'est là une opinion moyenne, modérée, et à laquelle, pour notre part, il ne nous coûte nullement de souscrire, car elle nous paraît sage et conforme au bon sens comme à l'expérience courante.
Gustave Babin.
L'Illustration, 26 octobre 1901.
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