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vendredi 22 août 2014

Humbertiana.

Humbertiana.

Au moment où, plus que jamais, on parlera des Humbert, qui vont être jugés, nos lecteurs prennent plaisir à savourer les côtés comiques de la "plus grande escroquerie du siècle".

Pendant que l'on continuera d'entourer les célèbres aventuriers de soins affectueux, nous donnons, nous, le côté anecdotique de l'affaire.

I- Dans le parc des Eaux-Vives, près Melun, se trouve un arbre, maintenant historique, que, dans la famille Humbert on nomme "l'arbre des ministres".
Pourquoi?... Tout simplement parce que, après un excellent déjeuner, quatre ministres, désirant se dégourdir les jambes, dansèrent autour de l'arbre une extravagante farandole.
Il va sans dire que les Humbert et les Daurignac les regardaient virer d'un œil malin et matois, non seulement parce que c'était une ronde de ministres mais parce que cet arbre était... un orme!!! (On l'a vérifié depuis.) Les Humbert ont dû donner rendez-vous aux Crawford sous cet arbre...

II- Tout le monde sait aujourd'hui que l'hôtel de l'avenue de la Grande-Armée, habité par l'héritier du pseudo-vieux Crawford, avait appartenu au comte Branicki, fils du fondateur du Crédit Foncier de France. Mme Humbert l'embelli considérablement. Mais comme elle craignait certains de ses créanciers, elle eut soin d'agir comme si le comte Branicki était toujours le propriétaire de l'hôtel. C'est en son nom que les contributions étaient acquittées, et elle poussa l'habileté jusqu'à payer la cote personnelle du comte!

III- Thérèse Humbert possédait quantité de manchons... qu'elle oubliait un peu partout.
Une fois, devant un homme d'esprit qu'elle avait du reste, allégé de quelques milliers de francs, il lui arriva de se plaindre de sa continuelle étourderie qui l'obligeait à se glacer les mains, qu'elle aimait avoir chaudes. L'homme d'esprit eut ce mot:
- Je n'en suis pas surpris, madame; mais n'avez-vous point toujours nos poches pour y mettre vos mains?

IV- Dans les premiers prospectus de la Revue viagère, on engagea les actionnaires à se rendre au "piège" de la société! C'était Frédéric qui avait corrigé les épreuves!

V- Le premier ouvrage de Frédéric Haussy (Frédéric Humbert) s'intitulait: Humbles Mousses; le deuxième porte un titre, ironique aujourd'hui: L'Heure douce.
Enfin, ce qui n'étonnera personne, Humbert était auteur dramatique et connaissait toutes les ficelles; il a écrit deux comédies: la Fille de Sésostris et l'Ambassadrice. Mais ce qu'il a joué lui même eut plus de succès.

VI- C'est grâce à un jeu de mots que Mme Humbert ne ruina pas toute une famille.
Elle s'était formalisée de ce que, en entrant dans un salon, un jeune homme aurait murmuré à une tierce personne: "C'est Mme Humbert elle-même."
Thérèse avait compris: elle m'aime!!! Elle s'en plaignit et... on ne la revit plus.

VII- Dans les derniers temps qu'il était à Paris, Romain Daurignac chercha à vendre une petite maison qu'il possédait dans la banlieue. Il la fit visiter par quelques unes de ses connaissances:
- Voyez, leur dit-il, c'est commode... comment trouvez-vous cet escalier dérobé?
- Comme tout le reste de la maison! repartit un visiteur.
Romain n'insista pas... et la maison ne fut pas vendue.

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 16 août 1903.

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