Estampes curieuses.
Lorsque les poëtes eurent imaginé de représenter la Fortune sous la forme d'une femme aveugle et debout avec des ailes, un pied sur un globe en mouvement et l'autre en l'air, dès ce jour, l'allégorie fut parfaite: la mobilité, le caprice, l'inconstance, tout était exprimé. Mais il s'est rencontré des esprits ingénieux auxquels la simplicité antique a paru insuffisante; on ferait un recueil volumineux de toutes les allégories compliquées sur la Fortune gravées seulement aux seizième et dix-septième siècles.
L'estampe allemande, fort jolie du reste, dont nous donnons une réduction, est un curieux exemple de cette dérivation de l'idée première, toute compliquée par une recherche et un raffinement d'un goût fort douteux.
Ce peut être un amusement de faire effort d'imagination pour s'expliquer ce que signifient tous les détails de cette composition satirique; le lecteur en prendra ce qui pourra lui plaire.
Tout cet esprit ne vaut pas la simple et belle figure antique.
"La Fortune, toujours volage, n'est jamais fixe ni permanente en aucun lieu; elle n'est constante que dans sa seule légèreté." (Ovide, élég. VIII)
Magasin pittoresque, 1851.
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