Chasses intéressantes et curieuses
de l'antiquité.
de l'antiquité.
Une chasse originale, attestée par des textes et par des monuments, était la chasse au miroir appliquées aux animaux féroces. On s'en servait pour le tigre ou la panthère, par exemple. On fixait un miroir à une base quadrangulaire sur laquelle se postait un chasseur garanti par un grand bouclier et armé d'une lance ou d'un épieu dont il frappait la bête lorsque, arrêtée dans sa course par la vue de son image, elle s'approchait du miroir et se regardait avec étonnement.
La gravure ci-jointe donne une idée très-nette de cette chasse.
Elle reproduit l'une des peintures antiques découvertes, en 1675, dans les tombeaux, détruits depuis, des Nasons. A l'appui, on peut citer comme commentaire explicatif du dessin le vers du poëte latin Claudien (Enlèvement de Proserpine)
Elle reproduit l'une des peintures antiques découvertes, en 1675, dans les tombeaux, détruits depuis, des Nasons. A l'appui, on peut citer comme commentaire explicatif du dessin le vers du poëte latin Claudien (Enlèvement de Proserpine)
... Vitreæ tardatur imagine formæ.
(Il est arrêté par son image reproduite dans le miroir)
(Il est arrêté par son image reproduite dans le miroir)
Dans une autre peinture du même tombeau des Nasons représentant une chasse au tigre en Hycarnie, on voit plusieurs chasseurs à cheval. Ils ont aussi de grands boucliers. L'un d'entre eux tend un petit tigre à un autre cavalier, qui allonge le bras pour le prendre, tandis que la tigresse s'acharne après un cheval étendu par terre. D'autres tigres poursuivent d'autres cavaliers. Un bateau en forme de bac est là, tout près du rivage, destiné à recueillir les chasseurs au moyen d'une large planche ou pont volant.
On ne comprendrait guère le rapport qui existe entre les différends détails de cette dernière chasse, figurés d'une manière pittoresque plutôt que logique et complète, si l'on avait à ce sujet dans les textes le commentaire explicite du dessin.
Il paraît que l'on profitait de l'absence de la mère pour aller dérober ses petits. Un chasseur à cheval les enlevait tous, et s'enfuyait de toute la vitesse de sa monture. Pour aller plus rapidement, quand le repaire du tigre était à quelque distance dans l'intérieur du pays, on échelonnait des cavaliers de façon qu'ils se transmissent les animaux enlevés et que les chevaux n'eussent pas le temps de se fatiguer. Quand la tigresse, de retour, trouvait sa tanière vide, elle s'élançait sur les traces des ravisseurs, qu'elle suivait à la piste. Dès que le chasseur apercevait la tigresse, il jetait à terre un des petits. La mère le ramassait, le prenait dans sa gueule et le rapportait à sa demeure en accélérant encore sa course; puis elle revenait. On lui jetait alors un autre petit, qu'elle emportait de la même manière, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le chasseur fût mis en un lieu de sûreté avec ce qui pouvait lui rester de ces animaux. Comme ces chasses avaient lieu dans les plaines d'Hycarnie qui avoisinaient la mer Caspienne, on tenait ordinairement des bateaux tout prêts à recevoir les chasseurs poursuivis et à s'éloigner ensuite du rivage.
Le Magasin pittoresque, avril 1870.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire