Les chars à faux.
L'origine des chars à faux remonte à la plus haute antiquité. Un grand nombre d'écrivains anciens en ont donné des descriptions diverses; Hérodote, Xénophon, Tite-live, Quinte-Curce, Diodore de Sicile, Végèce, Appien, etc. s'accordent tous à en représenter l'effet comme des plus formidables. D'après quelques auteurs, Cyrus passe pour l'inventeur de ces chars, et Xénophon dit positivement dans sa cyropédie (livre VI), que Cyrus fut le premier qui, au lieu de chariots de combat, fit usage de chars à faux.
Variés de forme et d'attelage, traînés tantôt par quatre chevaux, plus souvent par deux, ces chars ne pouvaient guère servir qu'en plaine et sur des routes unies et faciles; aussi n'étaient-ils qu'à deux roues pour que leur transport fût moins embarrassant.
Quinte-Curce décrit de la manière suivante les chars qui, au nombre de deux cents, suivaient l'armée de Darius:
"L'extrémité du timon était armé de piques; de chaque côté du collier sortaient trois lances; entre les rayons se dressaient des pointes en fer, et au centre des roues étaient clouées des faux; en sorte que ces chars taillaient en pièce tout ce qui se trouvait sur leur passage."
Pendant les marches, les faux étaient retirées afin que les chars pussent passer partout sans embarras, et le moyen de les replacer était aussi simple que possible.
Notre première gravure, qui a été composée et publiée par M. Ginzzot, dans son ouvrage sur les voitures des Grecs et des Romains, ne représente pas exactement un char tel que le décrit Quinte-Curce, mais plutôt un chariot de combat gaulois, nommé covinus, qui était couvert et garni tout autour de faux. Le manche du fouet que portait le guide était en fer, et lui tenait lieu de lance.
Les chars à faux les plus simples étaient sans contredit ceux de Cyrus, tels que Xénophon les a décrit dans le livre VI, chap.1er de la Cyropédie.
"Cyrus se procura des chars, qui pour la plupart avaient servi aux peuples conquis, et remplaça par ceux-ci les vieux chariots de combat, jadis en usage au siège de Troie. Il trouvait que ces derniers, bien que montés par les guerriers les plus vaillants de son armée, n'étaient guère bons que pour les escarmouches, et ne contribuaient que fort peu à la victoire. Un autre inconvénient, à ses yeux, c'est que trois cents chariots ne contenaient que trois cents combattants, tandis qu'ils exigeaient douze cents chevaux; car chaque combattant choisissait son compagnon qui ne prenait aucune part au combat et était simplement chargé de conduire et de diriger le chariot. Les nouveaux chars que Cyrius fit construire étaient plus propres à la guerre, les roues furent plus fortes et plus solides afin de durer plus long-temps, et les essieux plus longs. Plus en effet la voie est large, moins le char est exposé à verser. La caisse était composée de pièces de bois rapportées que liaient les unes aux autres des cercles de fer, sa forme était ronde comme celle d'une tour, et elle était peu élevée pour laisser le conducteur libre de diriger les chevaux. Les soldats qui les guidaient étaient, de la tête aux pieds, couvert d'une cotte de mailles. A l'extrémité des essieux, en dehors des roues, Cyrus fit sceller des faux de deux aunes de long, droites et le tranchant tourné vers l'avant. D'autres faux, placées au-dessous, étaient dirigées vers la terre, de manière à faucher les ennemis."
C'est d'après cette description que l'on a en partie composé notre seconde gravure; nous l'avons emprunté au même ouvrage que la précédente.
Le char d'un simple soldat n'était monté que par ce soldat seul; celui des chefs portait parfois aussi, outre ce chef, un conducteur, et même un deuxième combattant. Les uns et les autres ne différaient d'ailleurs entre eux que par la richesse du harnachement des chevaux.
Cyrus et sa suite avaient les mêmes armes, des cuirasses et des casques d'airain, des glaives, des plumets blancs, une lance de bois de cornouiller, et une tunique de pourpre; les chevaux avaient le front, la poitrine et les flancs protégés par des boucliers d'airain.
Autant l'effet des chars était redoutable dans le tumulte de la bataille, autant il devenait facile d'en éviter les atteintes quand le soldat, revenu de sa première frayeur, s'était familiarisé à leurs mouvements. Tite-Live raconte, à propos des chars à faux dont Archelaüs fit usage contre l'armée de Sylla, que les soldats de celle-ci les évitaient facilement en se jetant sur les côtés à leur approche, et en leur ouvrant ainsi un libre passage. Ils devinrent à la fin si habile à cette manœuvre, que, chaque fois qu'un de ces chars était lancé sur eux, ils partaient d'un bruyant éclat de rire et s'écriaient: A un autre.
Au commencement d'une bataille, les chars à faux étaient placés à une certaine distance en avant de l'armée, parce qu'il aurait été trop dangereux de les faire avancer au milieu des bataillons serrés des fantassins; il arriva souvent que les chevaux, venant à s'effrayer, reculèrent sur leur propre armée, et y causèrent de grands ravages.
Le Magasin pittoresque, mars 1838.
Quinte-Curce décrit de la manière suivante les chars qui, au nombre de deux cents, suivaient l'armée de Darius:
"L'extrémité du timon était armé de piques; de chaque côté du collier sortaient trois lances; entre les rayons se dressaient des pointes en fer, et au centre des roues étaient clouées des faux; en sorte que ces chars taillaient en pièce tout ce qui se trouvait sur leur passage."
Pendant les marches, les faux étaient retirées afin que les chars pussent passer partout sans embarras, et le moyen de les replacer était aussi simple que possible.
Notre première gravure, qui a été composée et publiée par M. Ginzzot, dans son ouvrage sur les voitures des Grecs et des Romains, ne représente pas exactement un char tel que le décrit Quinte-Curce, mais plutôt un chariot de combat gaulois, nommé covinus, qui était couvert et garni tout autour de faux. Le manche du fouet que portait le guide était en fer, et lui tenait lieu de lance.
Les chars à faux les plus simples étaient sans contredit ceux de Cyrus, tels que Xénophon les a décrit dans le livre VI, chap.1er de la Cyropédie.
"Cyrus se procura des chars, qui pour la plupart avaient servi aux peuples conquis, et remplaça par ceux-ci les vieux chariots de combat, jadis en usage au siège de Troie. Il trouvait que ces derniers, bien que montés par les guerriers les plus vaillants de son armée, n'étaient guère bons que pour les escarmouches, et ne contribuaient que fort peu à la victoire. Un autre inconvénient, à ses yeux, c'est que trois cents chariots ne contenaient que trois cents combattants, tandis qu'ils exigeaient douze cents chevaux; car chaque combattant choisissait son compagnon qui ne prenait aucune part au combat et était simplement chargé de conduire et de diriger le chariot. Les nouveaux chars que Cyrius fit construire étaient plus propres à la guerre, les roues furent plus fortes et plus solides afin de durer plus long-temps, et les essieux plus longs. Plus en effet la voie est large, moins le char est exposé à verser. La caisse était composée de pièces de bois rapportées que liaient les unes aux autres des cercles de fer, sa forme était ronde comme celle d'une tour, et elle était peu élevée pour laisser le conducteur libre de diriger les chevaux. Les soldats qui les guidaient étaient, de la tête aux pieds, couvert d'une cotte de mailles. A l'extrémité des essieux, en dehors des roues, Cyrus fit sceller des faux de deux aunes de long, droites et le tranchant tourné vers l'avant. D'autres faux, placées au-dessous, étaient dirigées vers la terre, de manière à faucher les ennemis."
C'est d'après cette description que l'on a en partie composé notre seconde gravure; nous l'avons emprunté au même ouvrage que la précédente.
Le char d'un simple soldat n'était monté que par ce soldat seul; celui des chefs portait parfois aussi, outre ce chef, un conducteur, et même un deuxième combattant. Les uns et les autres ne différaient d'ailleurs entre eux que par la richesse du harnachement des chevaux.
Cyrus et sa suite avaient les mêmes armes, des cuirasses et des casques d'airain, des glaives, des plumets blancs, une lance de bois de cornouiller, et une tunique de pourpre; les chevaux avaient le front, la poitrine et les flancs protégés par des boucliers d'airain.
Autant l'effet des chars était redoutable dans le tumulte de la bataille, autant il devenait facile d'en éviter les atteintes quand le soldat, revenu de sa première frayeur, s'était familiarisé à leurs mouvements. Tite-Live raconte, à propos des chars à faux dont Archelaüs fit usage contre l'armée de Sylla, que les soldats de celle-ci les évitaient facilement en se jetant sur les côtés à leur approche, et en leur ouvrant ainsi un libre passage. Ils devinrent à la fin si habile à cette manœuvre, que, chaque fois qu'un de ces chars était lancé sur eux, ils partaient d'un bruyant éclat de rire et s'écriaient: A un autre.
Au commencement d'une bataille, les chars à faux étaient placés à une certaine distance en avant de l'armée, parce qu'il aurait été trop dangereux de les faire avancer au milieu des bataillons serrés des fantassins; il arriva souvent que les chevaux, venant à s'effrayer, reculèrent sur leur propre armée, et y causèrent de grands ravages.
Le Magasin pittoresque, mars 1838.
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