Translate

dimanche 27 mars 2016

Abraham Bosse.

Abraham Bosse.
Graveur à l'eau forte, peintre et écrivain.


Abraham Bosse est né à Tours en 1611. Toute sa vie, il conserva une grande affection pour sa ville natale; jamais il ne renonça, dans aucun des privilèges qui lui furent conférés, soit pour ses livres, soit pour ses estampes, à son titre de Tourangeau; et lorsque, sur la fin de sa vie, il se trouva las des ennuis que son esprit inquiet lui avait suscités à Paris, ce fut dans sa chère ville de Tours qu'il s'en alla chercher le repos et mourir.
Les biographes ne disent rien de sa famille. Si Abraham Bosse est né, comme tous ses historiens le disent, en 1611, la première estampe que l'on puisse raisonnablement faire honneur à sa précocité est celle qu'il a datée de Tours en 1627; elle représente la vierge assise au pied d'un arbre, et tenant l'enfant Jésus emmailloté, debout sur ses genoux.
La Vierge est coiffée d'une capeline à très-larges bords. Cette pièce, déjà très adroite, et qu'il aurait gravée à l'âge de seize ans, ne porte le caractère d'aucune manière parisienne, et prouverait que Bosse aurait fait à Tours sa première éducation d'artiste. Mais deux pièces portant son nom ou son monogramme, sont difficiles, en raison de leur date, à placer dans son oeuvre et à accorder avec sa biographie. 
L'une, assez grossière, représente l'estrade de Tabarin au milieu de la place Dauphine; les costumes, les types, le burin, tout indiquerait une main autre que celle du Bosse dont nous parlons, et une date toute prochaine de sa naissance. L'autre se trouve mêlée parmi les fontaines qu'il a gravé pour le père Dan, et elle leur est si conforme de manière, qu'elle ne peut être que du même temps et de la même main. Elle est signée: "T. de Francini, inven. A Saint-Germain en Laye, en la première gallerie des Grottes faittes en l'an 1599." En haut et à droite, on lit: A. Bosse fecit 1623. Cette estampe, exécutée d'une pointe sèche et rude, est-elle de lui? Alors, il faut reculer la date acceptée comme étant celle de sa naissance. Son père était-il graveur? Alors Abraham aurait été son élève, et aurait gravé sous ses yeux, à Tours, la petite vierge de 1627.
Quoi qu'il en soit, deux ans plus tard, en 1629, notre artiste était arrivé à Paris, et datait de cette année le frontispice des Amours d'Anaxandre et d'Oraste, par le sieur de Boisrobert, et la charmante série de costumes gravés d'après Jean de Saint-Igny, qu'il intitula: le Jardin de la noblesse françoise. Dès ce début, Abraham Bosse avait rencontré sa veine; malgré ses protestations admiratives pour le Poussin, il se trouvait être ce qu'il fut toute sa vie, le dernier et l'éclatant disciple de l'école de Fontainebleau
Les représentants encore survivants de cette école, Vignon, Callot, Saint-Igny, J. Barbet, Alex. Francini, semblaient d'instinct venir à lui, comme à leur interprète ou à leur légataire naturel, pour lui en livrer les dernières traditions d'élégance tourmentée et de maniérisme délicat. Jamais dessinateur ne s'est moins modifié; il eut dès le premier jour, dans leur excellence, ses qualités charmantes de praticien, et jusqu'à la fin de ses travaux, il ne fut qu'un continuateur de Dubreuil et de Freminet, tempéré par du Vouet. Nul ne le devança d'ailleurs dans l'adresse et la variété des procédés de son art. Pour les tailles non croisées, il précède Mellan; dans le pointillé des chairs, il vient aussitôt que Morin, et il a su, mieux que Callot lui-même, donner à l'eau-forte la netteté et la fermeté du burin.
La Noblesse françoise à l'église paraît avoir suivi immédiatement le Jardin de la noblesse françoise, et dans cette nouvelle galerie de costumes d'après Saint-Igny, Bosse se surpassa encore. Ces deux séries sont, selon nous, les chefs-d'oeuvre de sa pointe. Aucune de ses estampes postérieures ne nous montre une plus précieuse légèreté d'instrument dans les fonds de parterre et de châteaux, ni une plus exquise distinction de tournures de tête, d'ajustements et de gestes.
C'est en 1631 qu'il grava la belle suite de portiques dessinée par le Florentin Alexandre Francini, ingénieur du roi Louis XIII, et chargé, comme il le fut encore sous Louis XIV de l'entretien des bâtiments et des fontaines de Fontainebleau.
On doit citer encore, comme étant du meilleur temps de Bosse, le Livre d'architecture d'autels et de cheminées, dédié à monseigneur l'éminentissime cardinal duc de Richelieu, etc.; de l'invention et dessin de J. Barbet, gravé à l'eau-forte par A. Bosse, 1633.
A partir de ce moment, l'adresse et la grâce de cet habile graveur et la facile invention de son dessin lui méritent une vogue extraordinaire. La variété de ses travaux est inimaginable. Il compose des frontispices et des vignettes pour tous les poëmes épiques et les romans de Saint-Amand, de Chapelain, de Desmarets, de Boisrobert, de Tristan; pour les livres saints des catholiques et ceux des protestants; il fait des prospectus pour des apothicaires, des titre pour les ouvrages d'armoiries, de chimie, de géométrie, de cosmographie; il grave des thèses, des symboles mystiques, des images de miracle de sainte Anne en Bretagne, des illustrations de missels, des lettres ornées, des sujets de Virgile et de Térence pour des traductions; des motifs d'orfèvrerie, des éventails, des plans et cartes de géographie, des entrées et des triomphes; et tout cela avec une liberté, une imagination, une fécondité, une gaieté incomparables.



Bosse a aussi gravé quelques jolis portraits, entre autres ceux de louis XIII et de Richelieu. Il a dessiné à la gloire de Callot, son illustre modèle, un petit monument funéraire.
Entre les plus belles planches historiques de Bosse, il faut compter celles qu'il a composées pour la création de chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, à Fontainebleau, en 1633; celle du mariage de la reine de Pologne, Marie de Gonzague, en 1645, et quelques caricatures contre les Espagnols. Dans un recueil des plantes de Dodart, dont les cuivres sont venus, avec le Cabinet du roi, à la calcographie du Musée national, on trouve quarante six planches qui porte le nom de notre graveur, et une pièce conservée aux manuscrits de la Bibliothèque nationale nous révèle une querelle juridique que le caractère chicanier de Bosse trouva moyen d'attenter à propose de ces plantes.
Ce qui assigne surtout à Abraham bosse une place très-distinguée parmi les artistes français du dix-septième siècle, ce sont les innombrables et charmantes compositions dans lesquelles il nous a conservé les costumes, les coutumes, les modes, en un mot toute la vie intime de son temps, la fierté noble et la bonhomie de ce beau temps de la régence d'Anne d'Autriche, où florissaient les plus beaux génies de la France dans les armes, dans les lettres et dans les arts, et où les usages et les décorations intérieures se souvenaient encore de Henri IV.
Dans ces compositions sans nombre, Bosse a toutes les qualités d'un vrai peintre; il est naïf, il est gracieux; son arrangement est plein d'effet, de mouvement et de gaieté; nul n'a su se mieux servir des vives lumières dont Vouet, la Hire et Patel inondaient leurs figures et leurs beaux paysages. Il a traduit en délicieuses scènes familières et revêtu des habits de son temps les paraboles de l'Enfant prodigue, des Vierges sages et des Vierges folles, du Lazare, des sept Œuvres de miséricorde, les quatre Ages de l'homme, les grands jours et les occupations de la vie des femmes, les cinq Sens, les quatre Saisons; il se fait de tout cela des scènes de coin du feu, de la treille, de la table. Son siècle entier est là: architecture, meubles, goût d'esprit et de décoration, jardins, charmilles, chambres tendues de tapisseries, scènes d'écoles, jeux d'enfants, chanteurs, mendiants, capitaines fracasse, paysans, soldats, courtisans, intérieurs de boutiques ou d'échoppes, farces de l'hôtel de Bourgogne; la vie des artistes, l'atelier du peintre, celui du sculpteur, et, sous toutes ses faces, celui du graveur.
On a attribué à Abraham Bosse un assez grand nombre de tableaux. sans vouloir nier que Bosse ait tenu la palette, nous les lui contesterons à peu près tous; nous ne pensons même pas qu'il faille admettre, comme type assuré de sa peinture, le très-agréable petit tableau des Vierges folles que présente le musée de Cluny. 
Les estampes de Bosse étaient par elles-mêmes de charmants tableaux auquel il ne manquait que la couleur, et ses contemporains se sont chargés indubitablement d'en colorier un certain nombre. Nous avouons ne connaître qu'une incontestable peinture de Bosse, que possédait, sans le savoir, M. Praroud à Abbeville: c'est un petit tableau haut de 10 pouces, sur un pied de large, et qui représente des jeux d'enfants. A gauche, une femme assise allaite un enfant; à sa droite, dans le coin du tableau, un petit enfant étendu à plat ventre et sortant à mi-corps de dessous la tapisserie d'une table, effraye avec un masque un chien qui aboie. Au milieu, une petite fille à califourchon sur un bâton à tête de cheval, tient de sa main gauche un petit moulin; à droite, une autre petite fille, l'aînée, a le bras droit passé dans l'anse d'un panier plein de fleurs, et tient dans l'autre bras et de ses deux mains un chat emmailloté, comme un enfant, jusqu'au menton. La scène se passe dans une chambre dont la porte s'ouvre sur un jardin à la verdure bleuâtre. La couleur de ce tableautin est très-vive et gaie; les touches en sont fines, franches et claires. C'est le seul tableau, à notre connaissance, dans lequel on retrouve, non-seulement les immuables types de Bosse, toujours altérés par les habiles peintres qui ont colorié d'après lui, et qui sont si variés entre eux; mais ce qui, pour nous, est plus convaincant encore, le petit tableau d'Abbeville offre, dans sa plus délicate fraîcheur, le ton exact de couleur analogue au dessin d'Abraham Bosse.
On ne donnerait pas une idée complète de l'oeuvre d'Abraham Bosse, si l'on ne citait ses livres sur l'art de la gravure, et ceux, nombreux encore, qu'il a laissé sur l'art et les imaginations de l'ami à la gloire duquel il s'associa comme interprète et instrument: nous voulons parler du célèbre géomètre Gérard Desargues.
Ces petits traités d'Abraham Bosse sur son art et sur la perspective sur son art et sur la perspective sont curieux et recherchés. On entre, avec eux, dans une phase tout à fait troublée de la vie de son auteur. Le premier en date nous paraît être celui qui a pour titre: La Pratique du trait à preuves, de M. Desargues, Lyonnois, pour la coupe des pierres en l'architecture, par A. Bosse, graveur en taille douce, en l'Isle du Palais, à la Rose rouge, devant la Mégisserie. Paris, 1643. Le privilège en est du mois de novembre 1642 et est accordé "à la réquisition de Gérard Desargues de la ville de Lyon, qui a instruit Abraham Bosse de la ville de Tours, graveur en taille douce, de ses manières universelles pour pratiquer divers arts, etc. Et Desargues délivre en effet au livre la Pratique du trait une reconnaissance, c'est à dire un certificat approbatif de cinq pages, qui n'est autre chose qu'une défense de son système contre un libelle qui l'attaquait. 
Du reste, Bosse qui n'est pas patient, ne tarda pas à épouser violemment les querelles nombreuses que des rivaux, en première ligne desquels il faut citer Grégoire Huret, l'habile graveur, faisaient aux systèmes de perspective de Desargues; aussi les traités de Bosse finissent par sembler moins une série de livres théoriques sur la plus froide des sciences, que les pamphlets divers d'une polémique âcre jusqu'à l'injure. 
La Manière universelle pour les cadrans solaires, par Desargues, mise à jour par A. Bosse, annoncée dans le privilège de la Pratique du trait, parut cette même année 1643. En 1645, Bosse publia un livre bien autrement intéressant au point de vue des arts: c'est son Traité de gravure à l'eau-forte. Trois autres éditions en furent données longtemps après, en 1701, en 1745 et en 1756, et montrèrent que le petit livre dans lequel Bosse avait déposé le fruit de ses observations pratiques, surtout sur les instruments et les vernis de son art, était désormais le meilleur et le seul point de départ des travaux analogues. Puis Bosse rentra dans cette étude ardente de la perspective, qui peu à peu menaça d'absorber et d'effacer toutes ses facultés d'artiste. En 1648, il publia "la Manière universelle de M. Desargues, pour pratiquer la perspective par petit pied, comme le géométral; ensemble les planches et proportions, des fortes et faibles touches, teintes ou couleurs".
La Manière universelle est dédiée à messire Michel Larcher, président de la chambre des comptes. Bosse parle de la protection et de la faveur témoignée par Michel Larcher à Gérard Desargues qu'il gardait auprès de lui, à la campagne. En tête de ce traité se trouve encore une très intéressante approbation ou reconnoissance de M. Desargues, datée du 1er octobre 1647. C'est, comme plus haut, un très rude factum à l'adresse d'un contradicteur.
A cette époque commençait les rapports, d'abord si flatteurs et si honorés, et ensuite si pénibles et si aigris, d'Abraham Bosse avec l'Académie royale de peinture et de sculpture. Cette Académie venait de se fonder et recrutait partout des amis et des aides. Voici ce que raconte, à propos de Bosse, l'histoire un peu partiale de l'Académie insérée  dans le tome 1er de la Description de Paris, par Piganiol de la Force.
"Abraham Bosse, excellent graveur à l'eau forte et qui avoit appris la perspective sous Desargues, fit proposer à l'Académie par la Hire, qui étoit son ami, que si elle l'avoit pour agréable, il donneroit gratuitement des leçons de perspective aux étudians. La compagnie accepta ses offres, et députa la Hire et quelques uns de ses officiers pour l'en prier. Dès le 9 du mois de mai de l'an 1649, il commença ses leçons, dont l'Académie fut très-satisfaite, et lui-même y prit tant de plaisirs, qu'environ un an après, il publia un petit traité dédié à l'Académie et intitulé: Sentimens sur la distinction des diverses manières de peinture, desseins et gravures, et des originaux avec leurs copies, ensemble du choix des sujets et des chemins pour arriver promptement et facilement à bien portraire".
En 1652, dans l'une des assemblées de l'Académie, " le secrétaire proposa de reconnaître au moins par quelques marques d'honneur les peines que Bosse et Quatroulx prenaient en enseignant gratuitement la perspective et l'anatomie aux étudiants, et qu'il croyait que la qualité d'académiciens honoraires, avec séance et voix délibérative dans les assemblées, leur serait très agréable.
La compagnie goûta beaucoup cette proposition..."
Mais en 1660, " il fut ordonné que ceux qui avoient des lettres de provision, les rapporteroient à l'Académie pour en recevoir de nouvelles, et que ceux qui ne seroient point pourvus par de nouvelles lettres seroient censés exclus de l'Académie. Tous les académiciens obéirent, excepté Bosse, qui depuis quelque temps causait beaucoup de divisions dans la compagnie et qui même avoit fait imprimer des libelles offensans contre M. de Ratabon, et contre les académiciens plus distingués. Bosse s'obstina à ne point obéir, et l'Académie, de son côté, voulut absolument suivre à la lettre ses nouveaux réglemens..."
Enfin en 1661, " Bosse persistant toujours dans sa désobéissance, l'Académie tint une assemblée générale de cette année, dans laquelle elle annula les lettres de provision dudit Bosse, révoqua tous les actes faits en sa faveur, et ordonna de ne plus recevoir et de ne plus lire aucun de ses écrits dans la compagnie."
Bosse ne raconte pas les faits, et ne les motive pas surtout, précisément de la même façon, dans le petit mémoire de 15 pages qu'il a imprimé à la suite de  son Peintre converty aux précises et universelles règles de son art, avec un raisonnement abrégé au sujet des tableaux, bas-reliefs et autre ornemens que l'on peut faire sur les diverses superficies des bâtimens.
Ce mémoire est intitulé: "A. Bosse au lecteur, sur les causes qu'il croit avoir eues de discontinuer le cours de ses leçons géométrales et perspectives, dedans l'Académie royalle de la peinture et de la sculpture et mesme de s'en retirer." Il y épanche sa rancune contre cet impérieux Lebrun, qui conduisait l'Académie, dont il était directeur,  comme Louis XIV le parlement. Bosse, s'appuyant sur des noms vénérés de Bourdon et d'Errard, et racontant les scènes les plus bouffones qui donnent une bien étonnante idée de la longanimité de l'Académie pour Lebrun, s'évertue tant qu'il peut à se gausser de son ignorance en perspective, sur sa vanité d'artiste et sur sa mauvaise foi. Lebrun n'en eut pas moins raison contre le pauvre Bosse et contre sa manie de perspective.
Pendant qu'il faisait partie de l'Académie,  Bosse avait bien publié quelques livres après celui, cité plus haut, du Sentiment sur la distinction des tableaux, lequel avait parut en 1649. En 1652, il écrivit une lettre sur la perspective; et l'année suivante parut le "Moyen universel pour pratiquer la perspective sur les tableaux ou surfaces irrégulières; ensemble quelques particularités concernant cet art et celui de la gravure en taille douce".
Une fois sorti de l'Académie, Bosse publia, pour son apologie, les leçons qu'il avait professées. Son Traité des pratiques géométrales et perspectives enseignées dans l'Académie royale de la peinture et sculpture, parut en 1665. La lettre du Poussin à Bosse, qui forme une des curiosités de ce livre, n'y figure que pour faire pièce à Lebrun, qui s'armait contre lui du livre de Léonard de Vinci qu'il ne connaissait pas. En novembre 1668 furent publiées les Lettre au sieur Bosse, graveur, avec ses réponses sur quelques nouveaux traittez concernans la perspective et la peinture. C'est un cahier de 24 pages, y compris le petit poëme en quatre-vingt six vers de l'Ostéologie burlesque, "crayon (ou esquisse) de l'ostéologie, qu'un de mes amis a voulu mettre en vers burlesques". Parmi les lettres écrites au sieur Bosse, graveur, par des curieux qui le consultent sur les préceptes de cet art et sur ce qu'en écrivent ses contemporains Dufresnoy, de Piles, son ennemi Grégoire Huret et les autres, il en est une qui lui est adressée de Rouen par un sieur A. du Boccage, amateur retiré en province, lequel a vu les chefs-d'oeuvre renommés en Italie et en France, et qui, faute de mieux, s'occupe encore, dans sa retraite des livres et des théories de l'art. Ajoutons enfin à cette liste des livres et des recueils publiés par Bosse sa "Lettre à messieurs de l'Académie royale de la peinture et sculpture, contenant preuve des copiemens, estropiemens et déguisemens de la manière de perspective de monsieur Desargues faite en plagiaire par J. le Picheur, etc. (1660);" son in-folio sur la Manière de dessiner les cinq ordres d'architecture et de toutes les parties qui en dépendent suivant l'antiquité; " un autre in-folio, mentionné par M. de Montabert, sur les "Cinq ordres de colonnes en architecture et sur plusieurs belles parties qui la concernent;  les" Représentations de figures humaines avec leurs mesures prises sur les antiques qui sont à présent à Rome (1656)"; le "Livre des portraitures du Poussin et des meilleurs maîtres, contenant 52 planches (1649)"; et la "Rhétorique des dieux, ou Principe de musique; manuscrit précieux sur velin, orné des dessins originaux d'A. Bosse, Nanteuil et Lesueur".
Harcelé par les ennemis que lui avait attirés son humeur peu endurante, et dont le crédit augmentait à mesure que grandissait Lebrun; privé, par la mort de Desargues, du plus sûr ami de sa science; privé, par sa sortie de l'Académie, de la chaire où il avait enseigné la perspective avec tant de passion; affaibli comme graveur par les approches de la vieillesse, Abraham Bosse finit par renoncer à ce monde de la cour et des arts dont son oeuvre avait été le plus brillant miroir. Il quitta Paris, et se retira à Tours, où il mourut, les uns disent en 1678, les autres en 1680, à l'âge de soixante-neuf ans.

Le Magasin pittoresque, juillet 1851.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire