La bûche de Noël.
En Espagne, en Provence, à peu près partout d'ailleurs dans le midi de l'Europe chrétienne, c'est du vin qu'on se sert pour la bénédiction de la bûche de Noël, et ce n'est pas seulement sur la famille qu'on appelle la bénédiction divine, mais sur les absents, sur les voyageurs, les pauvres et les déshérités de la grande famille humaine, cela au Nord comme au midi.
Cette bûche pétillante, élément obligé, base fondamentale d'une allégorie si touchante malgré son origine païenne, de toute réjouissance de Noël, ici c'est un tronc d'olivier bien sec mis expressément de côté, là un tronc de chêne ou de sapin coupé seulement la veille: mais l'âge et l'essence n'y font rien, et la communion n'en est pas moins étroite entre les hommes des points les plus opposés du globe.
Notre gravure représente un intérieur de paysans pieux des environs d'Amboise.
Le troisième coup de la messe de minuit sonne à l'église du village; après une veillée passée à chanter les noëls populaires de la contrée, le père de famille est allé prendre dans la grange la grosse bûche mise en réserve pour servir de terfou (trois feux, parce qu'elle doit durer trois jours), et la consolide dans le foyer; cela fait la maîtresse, c'est ainsi qu'on nomme la mère de famille, détachant du chevet d'un grand lit à langes la branche de buis qui y fut placée le jour des Rameaux, bénit la bûche du foyer pour qu'elle ne se refroidisse jamais.
Le troisième coup de la messe de minuit sonne à l'église du village; après une veillée passée à chanter les noëls populaires de la contrée, le père de famille est allé prendre dans la grange la grosse bûche mise en réserve pour servir de terfou (trois feux, parce qu'elle doit durer trois jours), et la consolide dans le foyer; cela fait la maîtresse, c'est ainsi qu'on nomme la mère de famille, détachant du chevet d'un grand lit à langes la branche de buis qui y fut placée le jour des Rameaux, bénit la bûche du foyer pour qu'elle ne se refroidisse jamais.
Pendant ce temps, les jeunes filles balayent soigneusement l'âtre pour que, selon la tradition, la mère de Jésus vienne durant la messe de minuit remuer l'enfant, sans salir ses blancs vêtements. Les voisines arrivent, leur lanterne à la main, et les silhouettes du pieux groupe se dessinent bientôt sur la neige blanche qui couvre le chemin de l'église, pendant que la joyeuse flamme du terfou illumine la maison et prépare une joyeuse rentrée à ces simples habitants.
A. B.
La Mosaïque, Revue pittoresque illustrée de tous les temps et de tous les pays, 1878.
A. B.
La Mosaïque, Revue pittoresque illustrée de tous les temps et de tous les pays, 1878.
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