Explosion à Douai.
On nous écrit de Douai: Le 30 décembre 1858, vers onze heures du matin, une terrible détonation semblable à un coup de canon s'est fait entendre dans une maison de la rue du fort de Keel, occupée par un forgeron. Au même instant, la maison s'écroulait avec fracas. La commotion fut si violente que des vitres ont été brisées jusqu'à cinquante mètres de distance.
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| Écroulement d'une maison à Douai, d'après un croquis envoyé par M. Henri Legros. |
Au milieu des ruines on a trouvé le corps d'un homme, M. Collier-Durut, affreusement mutilé, ayant une partie du corps brisée, la mâchoire cassée à trois endroits, les bras et les jambes fracturés. Le forgeron Cornille, maître de la maison, ainsi que sa fille, âgée de neuf ans, avaient quelques brûlures sans gravité.
La cause de ce malheur est attribuée à une explosion de poudre que le forgeron achetait à des militaires de la garnison. Quatre à cinq kilogrammes de poudre, enfermés dans une boîte en fer-blanc et enveloppés de linge, avaient été déposés sur une tablette à peu de distance de la forge. Quelques minutes avant l'accident, M. Collier était venu apporter à Cornille un gril de poêle en mauvais état pour la réparer. Le forgeron se met au travail, et les étincelles enflammant la poudre font écrouler la maison et atteignent mortellement M. Collier.
En fouillant les décombres, on a découvert des paquets de cartouches pesant ensemble six kilogrammes cent cinquante grammes. Les coupables sont entre les mains de la justice.
L'Illustration, journal universel, 8 janvier 1859.
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