La machine à mordre.
Jusqu'où n'ira pas l'audace des malandrins et le génie inventif des escrocs! Au cours de l'été dernier, les Chambres de justice londoniennes furent saisies d'une quantité de plaintes émanant de gens qui avaient été mordus par des chevaux. Il semblait que ceux-ci, soudainement, fussent devenus enragés.
L'explication de ce phénomène ne tarda pas. Des malfaiteurs avaient eu l'idée originale de construire une pince en acier, une tenaille reproduisant la mâchoire du cheval. Munis de cet instrument, il s'approchaient d'un attelage momentanément abandonné par son conducteur. Alors, tandis que l'un d'eux excitait, en le piquant, un cheval, un complice, placé à la tête de l'animal, poussait des cris de détresse. Les passants s'attroupaient. Le gredin montrait son bras, serré dans la machine à mordre.
Un procès-verbal dressé, le propriétaire du cheval se voyait condamné à payer à sa prétendue victime de 200 à 500 francs de dommages-intérêts. C'est une Compagnie d'assurance contre les accidents qui découvrit cette fourberie.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 2 juin 1907.
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