Fontaine de Saint-Allyre.
Parmi les curiosités dont le sol de la France est parsemé, on doit placer au premier rang la fontaine et le pont naturel de Saint-Allyre, faubourg de Clermont-Ferrand.
Saint-Allyre posséda jadis un monastère fameux, placé sous l'invocation de saint Clément, pape, par saint Illydius, vulgairement appellé saint Allyre, quatrième évêque de Clermont, qui y fut enterré et qui donna son nom à ce lieu, qui auparavant portait celui de faubourg des Chrétiens.
Saint-Allyre doit toute se célébrité à une source thermale d'une chaleur moyenne de 20 degrés, qui, quoique limpide et transparente, contient en dissolution des matières calcaires que dans son cours elle dépose sur tous les objets qu'elle arrose.
Beaucoup de sources thermales, telles que les bains de Saint-Philippe, près Badicofani en Toscane, ceux de Saint-Julien près Livourne, le lac de Bullicami près Viterbe, déposent ainsi un sédiment calcaire; mais aucune d'elles ne contient ces matières en aussi grande abondance que la source de Saint-Allyre.
Cette fontaine pétrifiante s'est bâtie elle-même un pont qui traverse le ruisseau de Tiretaine; il n'y a qu'un arceau massif de pierre d'un seul bloc, long de 240 pieds, et qui, conservant toujours son niveau, malgré la pente du terrain, paraît à l'une de ses extrémités sortir de terre, tandis qu'à l'autre il a 16 pieds de hauteur, sur une largeur qui, croissant graduellement, finit par avoir 12 pieds.
Quoique dans cette longueur il ait enveloppé quelques laves et autres matières étrangères, partout cependant il est calcaire, partout il est homogène. Tout est bizarre et irrégulier dans ces constructions spontanées; mais aussi tout en elles offre un sujet d'étude pour le naturaliste, d'admiration pour le vulgaire.
Maintenant le pont de Saint-Allyre est séparé de la source, qui, après avoir obstrué son premier lit, s'en est creusé un autre plus élevé, et aujourd'hui encore, si l'on n'arrêtait ses progrès, elle édifierait de nouveaux ponts et de nouvelles murailles; mais on a soin de démolir ces travaux incommodes à mesure qu'elle les produit.
L'antiquité de ce pont est telle que le vieux nécrologue de Saint-Allyre dit, en parlant de l'abbaye de ce nom:
Saint-Allyre doit toute se célébrité à une source thermale d'une chaleur moyenne de 20 degrés, qui, quoique limpide et transparente, contient en dissolution des matières calcaires que dans son cours elle dépose sur tous les objets qu'elle arrose.
Beaucoup de sources thermales, telles que les bains de Saint-Philippe, près Badicofani en Toscane, ceux de Saint-Julien près Livourne, le lac de Bullicami près Viterbe, déposent ainsi un sédiment calcaire; mais aucune d'elles ne contient ces matières en aussi grande abondance que la source de Saint-Allyre.
Cette fontaine pétrifiante s'est bâtie elle-même un pont qui traverse le ruisseau de Tiretaine; il n'y a qu'un arceau massif de pierre d'un seul bloc, long de 240 pieds, et qui, conservant toujours son niveau, malgré la pente du terrain, paraît à l'une de ses extrémités sortir de terre, tandis qu'à l'autre il a 16 pieds de hauteur, sur une largeur qui, croissant graduellement, finit par avoir 12 pieds.
Quoique dans cette longueur il ait enveloppé quelques laves et autres matières étrangères, partout cependant il est calcaire, partout il est homogène. Tout est bizarre et irrégulier dans ces constructions spontanées; mais aussi tout en elles offre un sujet d'étude pour le naturaliste, d'admiration pour le vulgaire.
Maintenant le pont de Saint-Allyre est séparé de la source, qui, après avoir obstrué son premier lit, s'en est creusé un autre plus élevé, et aujourd'hui encore, si l'on n'arrêtait ses progrès, elle édifierait de nouveaux ponts et de nouvelles murailles; mais on a soin de démolir ces travaux incommodes à mesure qu'elle les produit.
L'antiquité de ce pont est telle que le vieux nécrologue de Saint-Allyre dit, en parlant de l'abbaye de ce nom:
Juxtà et fons saltûs pontem lapidescit in altum.
Le pont et la source qui l'a produit sont les plus remarquables de ces curiosités naturelles; mais ce ne sont pas les seules que renferme le faubourg de Saint-Allyre; on y trouve quelques autres sources qui produisent des effets analogues. Une partie des maisons est même bâtie sur une roche composée de ces dépôts calcaires.
La fontaine de Saint-Allyre est le but des excursions de tous les voyageurs qui visitent Clermont. Ses produits sont même devenus une branche de commerce pour les habitants qui déposent dans la source une foule d'objets de toute espèce, fruits, plantes, corbeilles, animaux, qui en peu de temps s'enveloppent d'un sédiment qui leur donne l'aspect de fossiles, et qui, selon l'expression pittoresque employée par Pline, en parlant de la cascade de Terni, lapidco cortice obducuntur, se recouvrent d'une écorce de pierre.
Ces singulières pétrifications se vendent fort cher aux voyageurs, curieux d'emporter un souvenir de la fontaine de Saint-Allyre.
Le Magasin universel, juin 1837.
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