Le pavillon de l'Aurore à Sceaux.
"Au milieu du potager est le très-admirable pavillon de l'Aurore, qu'on a ainsi nommé, non-seulement parce qu'il est au levant, mais parce que M. Lebrun y a peint la déesse Aurore.
"Ce pavillon est un édifice rond, qui a douze ouvertures, y compris celle qui sert d'entrée. Comme il est élevé, on y monte par deux escaliers, opposés l'un à l'autre. Il y a deux enfoncements qui forment deux cabinets, et dont les belles peintures sont de M. Lobel; ils se regardent et renferment trois croisées. L'un des cabinets représente Zéphyre et Flore; l'autre Vertumne et Pomone." (1)
Cette ancienne description est fidèle. Seulement le nouveau parc a envahi le potager et s'étend aujourd'hui jusqu'aux marches de l'escalier dont l'herbe et la mousse couvre la pierre.
L'élégante rotonde n'est plus meublée que d'instruments de jardinage. La belle peinture de Charles Lebrun qui décore la voûte est presque invisible: plusieurs figures charmantes ont échappé cependant à la dégradation, et il serait encore très-possible de restaurer cette riche et noble composition qui heureusement a été gravée.
Huit jolies petites peintures au-dessus des fenêtres et des portes pourraient aussi être ravivées. Sur le petit plafond du cabinet à droite, la scène de Vertumne et Pomone a conservé toute sa fraîcheur; la moitié de celle-ci qui, dans l'autre cabinet, représentait Zéphyre et Flore, n'existe plus: le plafond est effondré.
A quoi tient-il que l'on ne répare pas ces outrages du temps? On admire, on regrette, on espère.
(1) Extrait d'Une promenade à Sceaux-Penthièvre, 1783.
Magasin pittoresque, juin 1853.
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