Chronique.
On a eu souvent l'occasion de remarquer que le crime était héréditaire: l'éducation vicieuse, jointe au germe qui est dans le sang, fait souvent des malfaiteurs de ceux qui doivent le jour à de tels pères. Il y a trente cinq ans, on jugeait à Amiens une bande de trente bandits. Aujourd'hui, dans le procès apporté au tribunal de Laon, les principaux accusés, Lemaire, Bourse, Hugot, Villet et autres, appartiennent aux villages et familles de ces bandits de 1822.
Ceux-ci formaient une association qui porta longtemps dans les campagnes le meurtre et le pillage. Ils ne comptaient la vie humaine pour rien; ils tuaient pour les moindres sommes d'argent; et ils avaient parmi eux des femmes qui formaient les membres les plus féroces de la bande. Enfin, un agent de police sut se faire affilier à leur bande; il commit et partagea avec eux quelques vols pour entrer tout à fait dans leur confiance.
Un jour, on convient d'une expédition à faire chez un propriétaire de Berny, très-riche et très-âgé.
On investit la maison, on entre, on pénètre dans la chambre du vieillard: tout est tranquille; les rideaux du lit sont fermés. Une femme veut qu'on tue le propriétaire endormi: l'un des bandits, nommé Vitasse, marche vers le lit... l'agent de police lui casse la tête d'un coup de pistolet. Une foule de gendarmes sortent de tous les coins de la maison: le premier coup de feu qu'ils entendraient était le signal que l'agent leur avait donné.
Il y eut une affreuse mêlée, après laquelle les bandits tombèrent enfin entre les mains de la force publique.
Sept furent exécutés, et, dans ce nombre, la femme, qui s'était distinguée par sa férocité; les autres envoyés aux galères.
Et maintenant, ceux dont les pères dorment au cimetière, la tête séparée du tronc, sont à leur tour au pied de l'échafaud, dans des circonstances complètement semblables.
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Le phénomène le plus extraordinaire vient de se manifester dans les environs de Beaune. Nous dirons d'abord aux esprits incrédules qu'il est attesté par des personnes très-sérieuses et par plus de cinquante témoins oculaires.
A Chevigny-en-Valière, une jeune fille de seize ans, simple ouvrière, a la propriété d'attirer les esprits frappeurs, qui manifestent leur présence en la poursuivant de mottes de terre et de pierres lancées contre elle.
Un soir, il y a deux ans, en revenant de sa journée, elle fut assaillie par plusieurs petites pierres. elle les crut lancées par quelqu'un; mais, en cherchant de tous côtés, elle se vit absolument seule.
Depuis ce moment, elle s'est vue sans cesse frappée par des mottes de terre qui se soulevaient du sol pour venir pleuvoir sur elle. Si elle travaille au coin d'un foyer, elle est atteinte par des briques détachées de l'âtre et des pierres tombant de la cheminée. Dans les rues, autres projectiles qui se détachent des murs. On cite une pierre de trois kilogramme déplacée du seuil d'une porte, et poussée par une force mystérieuse et invisible aux pieds de la jeune fille.
Avis est donné aux savants qui ont pour mission d'expliquer les singularités de la nature.
Paul de Couder.
Journal du Dimanche, 13 décembre 1857.
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