Les lapins de cimetière.
Paris abonde en métiers et corporations bizarres dont la moins originale n'est pas le "syndicat des marchandes et revendeuses de cresson sur le carreau des Halles", association limitée à 80 membres et dont les privilèges sont rigoureusement reconnus.
Sans parler du ramasseur de crottes de chiens, travailleur indépendant, ni du zélé fonctionnaire qui est chargé de passer tous les dimanches matin, la statue de Claude Bernard à la mine de plomb, il est de graves comités comme le "Comité de surveillance de la navigation sur les lacs des Bois de Boulogne et de Vincennes", quelques chose comme un syndicat de pilotes pour les bateaux d'enfants.
Nous avons aussi des emplois plus macabres et qui rappellent assez la fonction disparue de "maquilleurs de tête de mort pour les galeries d'exposition de la Morgue". C'est, par exemple, le fonctionnaire uniquement charger de chasser les lapins de Paris. Cet estimable Nemrod est un industriel qui a passé avec la Ville de Paris un marché aux termes duquel il doit détruire tous les lapins qui infestent, paraît-il, nos cimetières.
Il approvisionne quelques "chands de vins" réputés aux alentours de nos nécropoles pour le "lapin de l'enterrement". Et la gibelotte n'en est pas plus mauvaise pour cela!
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 19 mai 1907.
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