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vendredi 26 janvier 2018

Allez donc vous asseoir.

Allez donc vous asseoir.

Dernièrement à Z..., une pauvre femme qui était battue tous les jours par son mari plaidait pour obtenir le divorce.
Après avoir entendu les deux époux, le président fait appeler les témoins de la plaignante.
Le premier appelé dit au président que tous les jours il entendait François battre sa femme.
- Mais, dit le président, vous ne l'avez pas vu?
- Non, m'sieur, j'lons intendu.
- Si vous ne l'avez pas vu, vous ne pouvez répondre de rien. Allez vous asseoir!
Arrive le tour d'une bonne vieille qui dépose ainsi:
-J'demeurons à côté d'Franchois n'y a qu'une banque qui nous sépare, j'entendions tout ce qui disait. Eh bi! je pouvons vous assurer qu'la p'ove femme a l'était souvent battue.
- Mais l'avez-vous vu? dit le président en s'impatientant.
- J'n'lons point vu, mais j'sieus ben sûre qu'Franchois y battait sa créature et fortaco!
- Si vous ne l'avez pas vu, allez vous asseoir.
La bonne vieille se retourne pour s'en aller mais non sans laisser entendre un certain bruit qui fait rire aux éclats tout l'auditoire.
Le président la rappelant et indigné:
- Madame, vous venez de manquer de respect à la Cour.
- J'n'ons point compris, monsieur.
- Vous vous êtes oubliée et...
- L'avons-vous vu?
- Non, mais je l'ai entendu.
- Eh bé! reprit la bonne femme, si vous n'l'ons point vu, allez vous assière!

Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 30 juin, 1907.

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